C’est pas la peine de s’énerver : quand on a besoin de partir, on part quitte à tout perdre, la vie comprise ! Pas la peine de paniquer non plus, l’utopie cette fois, est à portée de bras, ceux qui s’ouvrent pour accueillir des familles qui sortent des horreurs de la guerre. Depuis la préhistoire, les humains circulent d’un continent à l’autre. Ceux d’Afrique seraient venus jusqu’en Europe il y a 80 000 ans (ce qui prouvent en passant qu’à l’époque, nous étions noirs !).
Après, une civilisation plus agressive que les autres, la nôtre, a voulu coloniser la terre entière. Y a pas de quoi être fier. Depuis les croisades jusqu’à l’Algérie ou l’Ouganda, en passant par les Amériques du nord et du sud, on s’est comporté comme des sauvages faisant des morts, des orphelins, des charniers, des conversions forcées, organisant l’esclavage, pillant l’or, puis le pétrole, puis les métaux précieux qui permettent encore aujourd’hui de fabriquer nos téléphones mobiles…
l’Europe du XXIe siècle, avec les principes humanistes universels qu’elle croit avoir imaginés, ne veut pas d’un juste retour des choses. Elle ferme ses frontières, repoussent la plupart de ceux qui demandent de l’aide. Et moi, je vis dans cette forteresse, avec des vigiles partout autour de moi, et ça ne me plait pas du tout !
C’est Jacques Toubon, ancien ministre RPR, bien de droite, qui, en tant que « Défenseur des droits » a critiqué la semaine dernière la politique de Hollande et Valls relevant que le camp de réfugiés qui s’est créé à Calais laisse ces familles dans un état sanitaire catastrophique. Et c’est Médecins du Monde, une association, qui assume comme elle peut ce service public de secours d’hommes, de femmes, d’enfants, de handicapés, de blessés et de malades. Tout ça pour faire plaisir à Le Pen et à ses électeurs ! Aujourd’hui, j’ai honte d’être Européen, honte d’être Français.
Nos « élites » n’ont même plus le courage d’être humanistes.
Il ne faut pas supprimer les frontières, il faut les ouvrir. J’ai besoin d’une porte à ma maison, mais si on sonne, je vais ouvrir ! J'envoie paître ceux qui veulent me vendre quelque chose dont je n’ai pas besoin et je dis aux autres de rentrer pour savoir ce qu’ils veulent. Et si je peux faire quelque chose, je le fais. C’est pourtant pas compliqué ! C’est comme ça qu’on fait, dans les quartiers populaires, depuis toujours.
1 %, seulement 1 %, ça fait 30 personnes à accueillir dans ma petite commune de 3 000 habitants, soit une dizaine de familles. Rien de plus facile. Ca fait 600 000 nouveaux sur l'ensemble du territoire. C’est moins que le nombre annuel de naissances… Mais nous ne sommes même pas capables de ce minimum d’humanité.
Ces élites qui nous gouvernent sont des sauvages, des conquistadors en retraite qui lancent les chiens aux trousses des rodeurs.
L’utopie maintenant, c’est les enfermer chez eux et s’occuper de l’accueil des nouveaux à leur place.