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Billet de blog 3 septembre 2015

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JE VEUX MANGER BON, PROPRE ET JUSTE. ARRÊTONS L’AGRICULTURE INDUSTRIELLE

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Les éleveurs de veaux, de vaches et de cochons n’en peuvent plus et nous l’ont fait savoir avec fracas cet été. On peut les comprendre, ils sont soi-disant sur un marché libre, mais ce n’est pas eux qui fixent le prix de ce qu’ils produisent, contrairement à toutes les autres entreprises privées de France, de Navarre et du monde entier.

Ce qui est plus difficile à comprendre, c’est pourquoi font-ils ce métier ? Ils se sont endettés jusqu’au cou pour investir dans une production industrielle à bas coût, ils doivent bourrer leurs animaux d’antibiotiques pour prévenir les maladies et ils sont piégés par leurs clients qui exigent des prix toujours plus bas !

Il paraît que c’est l’Etat qui leur a dit qu’ils seraient aidés par l’Union européenne s’ils faisaient ainsi, et l’Union Européenne, qui adopte les solutions de la grande distribution, leur fait comprendre que si des agriculteurs polonais ou néo-zélandais produisent de la viande à 50 centimes le kilo, y a pas de raison qu’on leur achète plus cher à eux ! C’est la loi du marché. Circulez et allez vous faire voir !

Alors nos éleveurs, qui veulent au moins gagner un SMIC pour deux et n’y arrivent pas, bloquent les routes et vont voir le ministre de l’Agriculture, comme s’ils voulaient devenir fonctionnaires !

Ils paniquent tellement pour leur avenir qu’ils ne veulent pas croire que le ministre n’a aucune intention de réguler le marché, puisque ce marché est concurrentiel par définition, et que la soi-disant « politique agricole commune », ce sont les ministres de l’Agriculture, dont le nôtre, qui la définissent  ! On tourne en rond.

Il faut arrêter de faire croire à nos paysans que l’industrie est leur avenir. Il faut donc interdire désormais au Crédit Agricole de leur accorder des prêts qu’ils ne pourront pas rembourser. Il faut étendre un Dispositif local d’accompagnement (DLA) aux exploitations agricoles et il faut donc que les banques coopératives ne prêtent que sur des projets viables, rentables, qui consistent désormais à produire de petites quantités de produits de qualité, à les transformer sur place et à les vendre en direct à proximité, à un prix raisonnable. Toutes les campagnes sont capables de nourrir les villes. Que les Polonais nourrissent la Pologne et les vaches allemandes seront bien gardées. 

Lidl vend, pas chers certes, des cochonneries qui ont traversé l’Europe en camion. Le problème de la pauvreté devrait pouvoir se résoudre autrement.

Et cette solution, ce n’est pas de l’utopie, ça existe ! Un exemple parmi tant d’autres, la ferme des Coudreaux en Seine-Maritime. Elle produit du cidre et du bœuf (cidré) et permet à un individu de vivre correctement et même de partir en vacances quelques jours par an… « L’agriculture a besoin de se raisonner come une vraie conduite de projet », dit ce paysan-là. C’est à voir, quand vous voulez, sur SolidaiR.tv : http://www.solidair.tv/110-decryptage/357-les-paysans-sont-l-avenir-de-l-agriculture

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