Je reviens sur le sujet de la semaine dernière, mais, comme disais ma grand-mère, « la santé, d’un sens comme de l’autre, c’est le plus important ».
Je suis resté scotché, jeudi matin 1er octobre devant la page 10 de mon quotidien régional. Une page entièrement consacrée à la santé et à l’actualité de la prévention dans le département.
Je dois avouer, d’abord, que le papier le plus important de la page était consacré à un très sympathique médecin en retraite, président de la Ligue contre le cancer, annonçant ce que son association allait faire pour sensibiliser le grand public aux cancers du sein et du colon au mois d’octobre. Au mois de novembre, on ne sait pas, mais bon… Rien à redire sur l’utilité de l’activité de prévention. Je ne sais pas trop l’état de mon propre colon, d’ailleurs, il faudrait peut-être que je m’en préoccupe.
Le pire se trouvait dans la colonne de brèves sur la droite de la page qui annonçait d’abord un concert à l’initiative d’un groupement d’entreprises et de leurs salariés et du Secours populaire (l’association caritative créée par le PCF, oui !), au profit de la recherche contre le cancer.
La deuxième brève montrait fièrement un groupe d’individus en costume, (mais sans cravate pour faire moderne) brandissant devant l’objectif « un chèque pour le cancer » de 4 160 € récoltés par la Team Cyclo Cancer auprès de 550 amateurs de pédale. L’article ne disait pas si Lance Armstrong était dans le coup ou pas.
Dans quelle misère la recherche médicale publique est-elle tombée pour accepter d’être ridiculisée de la sorte ? Pourquoi doit-elle faire la manche sur l’espace public ?
Et ce n’est pas tout ! Le dernier entrefilet de la colonne de brève était consacrée à la 12e Journée européenne de la dépression, consacrée à « la dépression liée au travail et au syndrome d’épuisement professionnel, plus connu sous le terme de burn out ». Un intitulé faussement scientifique pour parler des conséquences du management ultra-libéral qui sévit dans les grandes entreprises et jusque dans nos services publics. Comme si un travail utile, dans de bonnes conditions et correctement rémunéré pouvait rendre malade !
Pour couronner le tout, l’article en pied de page était consacré, je vous le donne en mille, à la Journée mondiale de l’urticaire !!! Si, si, je vous assure !
Décidemment, le simple bon sens est en train de devenir une brumeuse utopie…