Jean-luc VARIN (avatar)

Jean-luc VARIN

Producteur de médias et de contenus pour l'activité publique sociale et solidaire

Abonné·e de Mediapart

33 Billets

0 Édition

Billet de blog 6 juillet 2017

Jean-luc VARIN (avatar)

Jean-luc VARIN

Producteur de médias et de contenus pour l'activité publique sociale et solidaire

Abonné·e de Mediapart

LES MUTUELLES NE DEVRAIENT-ELLES PAS ÊTRE SOLIDAIRES ?

Une vraie mutuelle est censée fonctionner de manière solidaire. Sauf que les arrangements avec la loi lui permettent de rémunérer ses sociétaires comme des actionnaires du CAC 40 ! Décidément, ce système n’est plus réformable.

Jean-luc VARIN (avatar)

Jean-luc VARIN

Producteur de médias et de contenus pour l'activité publique sociale et solidaire

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je suis évidemment un militant de la solidarité et donc de l’économie sociale et solidaire, des coopératives, des mutuelles, des associations qui produisent de la richesse sans détourner le fruit du travail des salariés vers les comptes privés des actionnaires. Parfait !

…Théoriquement ! Il se trouve que ma ville est le siège social historique de la Mutuelle Assurance des Travailleurs Mutualistes, la MATMUT, une vraie mutuelle, avec un beau nom, propriété de ses clients et gérée par des sociétaires bénévoles comme il se doit.

Leur façon de se développer commercialement m’avait pourtant mis la puce à l’oreille : nous sommes harcelés depuis des années par deux « comiques, Machin et Laspalès ou quelque chose comme ça, qui nous débitent sur es radios et ailleurs, des âneries du genre, « Ah ! mais oui, la Matmut elle assure ! ». Une campagne désagréable, qui prend le consommateur pour un imbécile et qui réussit cependant à développer le chiffre d’affaire de l’entreprise en question. Elle vient de doubler ou de tripler la surface de son siège social à Rouen, elle sponsorise les actions culturelles et immobilières de la Ville comme autrefois le châtelain aidait la petite commune à faire la fête une fois par an. Que reste-t-il de solidaire là-dedans, je me le demande…

Et voilà que j’apprends en juin dernier que Valérie Fourneyron, députée PS de Seine-Maritime et secrétaire d’État de manuel Valls est membre du conseil d’administration de la « Mutuelle »  en qualité d’experte (experte en quoi, ce n’est pas précisé) et qu’à ce titre elle perçoit une rémunération d’un millier d’euros par mois… Et pour parfaire le tout, on apprend que le PDG, Daniel Havis se vante dans les journaux de gagner 450 000 euros par an, autant que si la MatMUT était une entreprise du CAC 40.

Alors, je vérifie ce que dit la loi dans le statut de l’élu mutualiste : « Les fonctions d'administrateur sont gratuites. Cependant, lorsque l'importance de l'organisme le nécessite, l'assemblée générale peut décider d'allouer une indemnité au président du conseil d'administration ou à des administrateurs auxquels des attributions permanentes ont été confiées et qui, pour l'exercice de leurs fonctions, doivent cesser tout ou partie de leur activité professionnelle. Les cas et conditions de cette indemnisation, sont définis par le  décret no 2004-132 du 10 février 2004 (JO 12 févr.) »

Autrement dit, les militants responsables de l’ESS, y compris ceux qui se disent de gauche, nous enfument sur les valeurs qu’ils proclament et sur lesquelles ils peuvent s’asseoir comme ils le veulent par décret.

L’utopie, ce n’est plus de réformer ce système qui nous arnaque, c’est de le changer, ça saute aux yeux.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.