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Billet de blog 16 décembre 2012

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Syndrome d'aliénation parentale (SAP) vs. Pédophilie

Condamner la pédophilie, on ne le fera jamais assez. Mais nier la manipulation des enfants par l'un des parents au détriment de l'autre (SAP), ce n'est pas ça qui va empêcher la pédophilie.

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Belge travaillant en France, abonné à Médiapart, je suis choqué par le dénigrement dont le concept de SAP fait l'objet sur les blogs du site Médiapart. Depuis le début de novembre, une blogueuse Médiapart s'acharne à multiplier les billets à l'encontre de ce phénomène. Elle bloque les commentaires. Ou alors les billets contenant des commentaires qui s'opposent à ses opinions disparaissent. Ses propos laissent penser que tout qui défend le SAP devient suspect d'être pro-pédophilie.

Condamner la pédophilie, on ne le fera jamais assez. Mais nier la manipulation des enfants par l'un des parents au détriment de l'autre (SAP), ce n'est pas ça qui va empêcher la pédophilie.

Moi, qui ne suis pas du tout pédophile, j'ai vu mes deux filles qui semblaient manipulées par leur mère et par ses avocats. Progressivement, elles ont été séparées de moi, d'abord par des non-représentations, dont la plus flagrante le jour où je fêtais mes 50 ans.

Les avocats de mon ex ont fini par convaincre un juge de me priver de mes enfants. Cela se passait à Luxembourg en 2006. Le juge du Tribunal de la Jeunesse s'est blindé en demandant un rapport par un expert pédopsychiatre. A l'annonce de cette demande, je me souviens avoir crié dans le Tribunal que mes enfants n'étaient pas folles! La pédopsychiatre a fait traîner les choses pendant près d'un an, une année pendant laquelle je ne pouvais plus revoir mes enfants. Elle semblait ignorer le SAP. Elle a donné raison à la mère et à ses avocats.

Finalement, le juge m'a laissé le droit de voir mes enfants seulement 24 heures par an (12 x 2 heures) et sous surveillance... comme si j'étais un pédophile, un alcoolique ou un être violent. C'était d'autant plus insultant voire diffamatoire que j'ai plusieurs diplômes de maîtrises universitaires dont l'un en Sciences de l'Education, sanctionnant 5 années d'études terminées avec la mention "summa cum laude". C'était donc aussi toute un faculté de professeurs d'universités qui se trouvait insultée de n'avoir pas repéré que j'étais potentiellement dangereux pour les enfants. J'ai refusé un tel cirque humiliant pour moi et embarrassant pour mes enfants: les visites sous surveillance ne pouvaient que renforcer leur aliénation parentale. Il est vrai aussi que, travaillant près de Paris, j'aurais dû faire des centaines de kilomètres, soit pour me retrouver avec des enfants coincées par un simulacre de situation familiale en présence d'un(e) surveillant(e), soit pour apprendre qu'elles avaient une excuse pour ne pas être présentes.

C'est aussi ma mère que mes enfants ne voulaient plus voir. Pourtant, mes parents s'étaient souvent occupés de mes enfants et les aimaient beaucoup. Au printemps de cette année 2012, quand ma mère vivait ses derniers jours sur un lit d'hôpital, j'ai réussi à faire en sorte que mes filles devenues majeures lui rendent une dernière visite... après 6 années sans contact.

Le SAP est la meilleure modélisation que j'ai trouvée pour expliquer le comportement de rejet de mes enfants qui m'adoraient avant le divorce. Nous sommes des milliers de parents et grands-parents, hommes et femmes, à vivre pareille situation horrible. Encore maintenant, mes filles, dont je paye les études universitaires à l'étranger, ne me donnent ni leur adresse ni leur numéro de téléphone.

C'est insultant de lire, à longueur d'insinuations sur un blog Mediapart, qu'on risque de passer pour pédophiles ou pro-pédophiles simplement parce qu'on a trouvé un outil (le SAP) pour décrire et dénoncer un fléau social assisté en Justice.

La pédophilie est une perversité gravissime, mais c'est aussi pervers (dans une moindre mesure, évidement) que de faire passer pour des pédophiles les parents (et les grands-parents) rejetés par leurs enfants (ou petits-enfants) à la faveur d'un divorce ou d'une séparation.

Ceci dit, il est vrai que des pédophiles pourraient utiliser le SAP pour perpétuer leur actes pervers. Mais, faut-il interdire l'usage du couteau parce qu'un couteau peut servir à tuer son ennemi? C'est cela le vrai débat à propos du SAP, un outil qui comme la plupart des outils peut être utilisé à des fins perverses voire meurtrières.

Sans doute, faut-il bien regarder la réalité comportementale. Le SAP n'est rien d'autre qu'un répertoire de comportements typiques qui caractérisent les enfants coincés entre deux parents ennemis et qui finissent par choisir un camp pour se simplifier la vie.

Il est grand temps que les médecins et les psychologues identifient les preuves et comportements typiques des victimes de la pédophilie, afin de neutraliser les pédophiles qui utilisent ou tentent d'utiliser le SAP pour dissimuler leurs actes pervers.

Jean-Lucien HARDY

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