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L'un après l'autre, tous les prochains festivals sont annulés. Annulés, le Fringe à Édimbourg ou celui de Bayreuth, le Festival de Pâques à Aix, et., etc.
Tous ? Non. Seul contre tous, le festival d'Avignon résiste. Voici une semaine, Olivier Py, son directeur, affirmait que l’annulation du festival n’était « pas à l’ordre du jour » et affichait même son « optimisme ». La programmation doit être dévoilée en vidéo le 8 avril à 14 h. Et par mail, la direction du festival d’Avignon indique que la billetterie ouvrira le 6 juin. Comme si de rien n’était.
Quid du montage de la cour d’Honneur, qui nécessite à lui seul trois semaines ?
Quid des nombreux collèges, écoles et lycées utilisés par le festival d’Avignon, sachant que l’année scolaire est prolongée jusqu’au 3 juillet ? « On s'adaptera, ces lieux ouvriront plus tard », répond Paul Rondin, directeur délégué du Festival. Confondant !
Et quid des nombreuses compagnies qui devaient présenter des créations, et dont les répétitions se trouvent empêchées, partout dans le monde ?
Cette attitude relève, comme aurait dit Kundera, d’une insoutenable légèreté d’être.
Cette attitude est totalement irresponsable vis-à-vis des compagnies, artistes, techniciens, intermittents qui restent confinés dans l’incertitude et ne savent sur quel pied danser (sur le pont d’Avignon).

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Alors, quoi ?
Avançons quelques hypothèses :
- Olivier Py est persuadé que les remparts qui encerclent la cité des Papes feront obstacle à l’entrée du coronavirus.
- Ce fervent catholique espère peut-être un miracle divin qui ferait disparaître comme par enchantement maladie et confinement.
- Comme il croit aussi en la Macronie, et eu égard à sa relation privilégiée avec la Reine Brigitte, peut-être est-il est train de négocier avec l’Elysée, en contrepartie de l’annonce d’annulation du festival d’Avignon, une prolongation de son mandat de direction -qui devait s’achever à l’issue de l’édition 2020.
Allez savoir ! En attendant, on peut rire de bon cœur à la lecture du blog de Benoît Vitsé, où il imagine ce à quoi pourrait ressembler « un festival d’Avignon à huis-clos ». Magistralement drôle.