Originaire d’une famille de la communauté des gens du voyage, Christophe Dettinger a commencé la boxe à l’âge de 15 ans dans l’Essonne. Il devient professionnel en 2004 et gagne le surnom de "gitan de Massy". Trois ans plus tard, il est sacré champion de France des lourds-légers, un titre qu’il conservera en 2008. Aujourd’hui retiré des rings, la hargne du boxeur est revenue lors de l’acte 8 des Gilets jaunes.
« Je me suis fait gazer avec ma femme » explique-t-il dans une vidéo avant qu’il n’aille, de lui-même se rendre à la police. « A force de se faire taper, la colère monte en moi. J'ai mal réagi, oui, mais je me suis défendu. » S’il a ainsi fait amende honorable, il est peu probable que cela adoucisse la peine que lui réservera, pour l’exemple, la « justice ». Il risque jusqu'à sept d'ans d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende. Mais il est à nouveau devenu champion, toutes catégories, de la France-qui-n’en-peut-plus. C’est bien connu (répété sur toutes les ondes) : les Gilets jaunes sont de gros beaufs tous homophobes, racistes. La preuve : la cagnotte de soutien à Christophe Dettinger, mise en ligne sur Leetchi, a atteint plus de 117.000 € en moins de 48 h… avant d’être précipitamment clôturée. Pour un Gitan !!! Alors que l’on sait pertinemment, comme a osé le dire le chroniqueur Jean-Louis Burgat, ce mardi 8 janvier, sur le plateau de CNews (dans L'heure des pros) : « les gitans ont pour habitude quand il y a des problèmes de se mettre dans la rue, et de frapper souvent. » De tels propos relèvent évidemment de la discrimination raciale, qui peut être punie d’une peine pouvant aller jusqu'à 3 ans de prison et 45 000 € d'amende. Question rouge ou super Banco : quelles poursuites seront engagées contre Jean-Louis Burgat ?.
Deux poids-deux mesures : Christophe Dettinger, qui s’est de lui-même présenté à la police et a reconnu les faits, a été aussitôt placé en garde à vue pour « violences volontaires en réunion et sur personne dépositaire de l'autorité publique ». Garde à vue qui a été prolongée le lendemain. Alexandre Benalla, de qui avait lui aussi été placé en garde à vue et est inculpé de « violences en réunion » n’encourt pour sa part « que » trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. Si le code pénal a prévu de lourdes peines pour les auteurs de violences commises « personne dépositaire de l’autorité public », rien ne semble avoir été prévu dans le cas de violences commises « par une personne dépositaire de l'autorité publique (qualité que Benalla avait d’ailleurs usurpée lors des manifestations du 1er mai. » En d’autres termes, mieux vaut être voyou de l’Elysée (où Benalla serait confortablement resté si la presse ne s’en était saisie), que « Gitan de Massy ».
Qui sème le vent récolte la tempête ; qui sème le feu récolte l’incendie.
Depuis lundi, plusieurs vidéos postées par plusieurs « gitans gilets jaunes en colère » sur les réseaux sociaux et YouTube cumulent d’ores et déjà plus de 100.000 vues. L’une d’elles appelle à bloquer Paris ce samedi 12 janvier pour l’acte 9 des Gilets jaunes : «Macron je vais te dire quelque chose : les Gitans c'est comme les braises, quand t'as une braise qui est bouillante et que tu souffles dessus, ça ravive une flamme [...] Tu as attisé le feu [...] Comme tu as attisé la haine, tu vas attiser tout le peuple gitan, et quand [il] va vraiment se réveiller, ça va être autre chose que ce qui se passe en ce moment, là on va te faire du dégât, là on va te faire du grabuge.»