Covid, le voir et l’imprévoyance
- 9 mai 2020
- Par Jean-Marc ADOLPHE
- Blog : Le blog de Jean-Marc ADOLPHE

Qu’est-ce que le Covid nous donnerait l’opportunité de voir, pour peu que l’on ouvre les yeux ? Question d’autant plus intéressante que, alors même que cette pandémie (ou une autre) était absolument « prévisisible », elle n’a pas été « pré-vue ». Comme le disait Macron dans son interview au Financial Post « Celle-là [cette crise-là », je ne l’ai pas vu venir ». Cette pré-vision défaillante s’est traduite par un défaut de pré-voyance (masques, tests, etc.). Or, comme disait Émile de Girardin, « Gouverner, c'est prévoir ; et ne rien prévoir, c'est courir à sa perte » (La politique universelle, 1852).
Mais pour cela, doit-on s’en remettre à un gouvernement qui ment plus qu’il ne gouverne ? (« Quand on est chef de gouvernement on ne peut pas dire la vérité ; on ne la dit jamais. Gouverner c’est mentir », Jean Giono, Précisions, 1939).
Faut voir… « Si un peuple a les seuls gouvernements qu’il mérite, quand mériterons-nous de n’en avoir pas ? » (Paul-Jean Toulet, Monsieur du Paur, 1921)
Deleuze et le « point de vue »
A voir aussi, le cours de Deleuze sur le « point de vue » chez Liebniz. La ligne de fuite empruntée, depuis quelques siècles, dans les idées politiques et qui ont conduit à une certaine formulation de la modernité participe au délire délétère en cours.
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