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Billet de blog 13 décembre 2014

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Malaise dans la culture (de Fleur Pellerin)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

De l'art de manier la langue de bois et d'enfoncer des portes ouvertes.

Pas besoin de consulter les bulletins scolaires de Fleur Pellerin pour être certain qu’elle a brillamment obtenu 20/20 à chacune des épreuves de langue de bois lors de ses années de formation commerciale à l’Ipesup, à l’ESSEC puis à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Il suffit de lire son entretien dans Libération de ce jour : trois pleines pages pour ne (presque) rien dire, si ce n’est que « oui, c’est vrai, il y a un risque de fragilisation de la création et de sa diffusion, mais en aucun cas notre héritage culturel ne peut être dilapidé. » Et Fleur Pellerin a beau appeler à « un sursaut des consciences » (ça ressemble à quoi, une conscience qui sursaute ?) et « récuser » la « critique sur l’absence de vision et d’ambition sur l’avenir », on cherche en vain, dans ses propos, la moindre trace d’un début de commencement d'ébauche une telle vision-ambition. Ah si : elle va proposer aux collectivités territoriales « un pacte » (de responsabilité ?) : « Je dis aux élus locaux si vous vous engagez sur trois ans, l’Etat s’engagera à vos côtés sur trois ans. » Quelle formidable innovation : c’est déjà ce qui se pratique dans tous les « conventionnements »… Non, mais sérieusement, c’est qu’elle travaille, Fleur Pellerin : « à un projet de label pour leur donner [aux centres d’art conventionnés] une forme d’assurance sur une participation de l’Etat dans la durée. » Il n’y a personne, dans l’entourage de Fleur Pellerin, pour lui dire que c’est inutile qu’elle travaille pour rien (et qu’elle pourrait ainsi épargner un peu de temps pour lire, par exemple) : cette « forme d’assurance » existe déjà (existait ?) depuis belle lurette, sous forme de conventions pluriannuelles. Ne nous étonnons de rien : il paraît (information que nous n’avons pu vérifier) que le mémoire de fin d’études de Fleur Pellerin à l’ESSEC était intitulé : « De l’art d’enfoncer des portes ouvertes en veillant à ne pas casser la porcelaine de l’héritage. »

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