Monsieur le Président,
Voici quelques jours, lors du débat d'orientation budgétaire, vous avez annoncé que le Département des Côtes d'Armor cessait de financer l'association Itinéraires bis, signant ainsi sa mise à mort, et la mise au chômage de ses 19 salariés. A aucun moment, je ne vous ai pourtant entendu critiquer cette association, dont le bilan est remarquable, tant en termes d'actions artistiques que de démoocratisation culturelle sur l'ensemble du territoire costarmoricain. Le 8 février dernier, vous avez simplement justifié cette décision par la nécessité de "faire des économies". Personne n'ignore les contraintes auxquelles sont confrontées les collectivités territoriales; mais ne s'est-il trouvé personne, parmi vos conseillers, pour vous alerter sur le fait que les "économies" faites aujourd'hui en matière de d'action artistique et culturelle risquent de coûter fort cher dans les années à venir ?
Vous dites par aillleurs qu'améliorer la vie quotidienne des habitants est la préoccupation première du Conseil départemental que vous présidez. Pourriez-vous expliquer en quoi la suppression d'Itinéraires Bis et des actions conduites tout au long de l'année vont améliorer la vie quotidienne des habitants des Côtes d'Armor ?
Enfin, vous affirmez votre intention de recentrer la politique culturele départementale autour de sites patrimoniaux propriétés du conseil départemental, dont la Villa Rohannec’h dans votre ville de Saint-Brieuc, à l'exclusion du site du Dourven à Trédrez-Locquémeau et de sa galerie d’art contemporain. Ce souci du patrimoine vous honore (et vous honorerait davantage s'il n''était si manifestement sélectif), mais avez-vous bien conscience que le patrimoine de demain se forge aujourd'hui, dans l'éveil des sensibilités et le soutien aux formes de création contemporaine ?
Face aux vives inquiétudes que soulève votre décision de supprimer l'association IItinéraittes Bis, je fais miennes les préoccupations du Collectif des Côtes d'Art Mort, qui vous alerte sur les conséquences d'une telle décision.
Jean-Marc Adolphe,
journaliste, ex-rédactteur en chef de la revue Mouvement