La coïncidence de la mort de Ben Laden avec les Révolutions arabes marque bien la fin d'une époque.
Une décénie nouvelle s'ouvre (développé ici), avec le déclin inéluctable de l'islam politique (développé ici).
Les révolutions d'aujourd'hui se font sans les révolutionnaires. Les militants du terrorisme et de la révolution violente sont restés sur le bord du chemin. La Révolution est faite par des jeunes dépolitisés, non-fanatisés et libres de leurs actes.
L'organisation en est décentralisée et organisée grâce aux nouveaux moyens de communication et réseaux sociaux. L'idée d'un parti de révolutionnaires proffessionnels, avant-garde éclairée des masses, a fait son temps. Cette stratégie de circonstance utilisée par Lénine en 1917 pour distordre la théorie et l'appliquer aux circonstances n'a plus cours. L'idée reprise par les islamistes d'un réseau violent capable de terroriser le monde et d'imposer un retour des dogmes les plus archaïques interprétés d'après l'Islam a également fait long feu.
La Révolution d'aujourd'hui est massive. Elle appartient à ceux qui n'ont plus peur. Plus peur de l''avenir, plus peur de l'Amérique, plus peur du terrorisme, plus peur de vouloir changer le monde. c'est ce qui est révolutionnaire : aucune manipulation, malgré les discours pathétiques, ne peut expliquer le basculement actuel du monde arabe vers la démocratie. La violence apparait comme un obstacle, non plus comme une solution.
Les pays occidentaux sont sommés de choisir entre leurs principes et leurs anciennes amitiés, le couac de MAM le rappelle cruellement à la France. Le discours du Caire de Barrack Obama a finalement été pris au pied de la lettre. S'il réussit à retirer rapidement les troupes américaines d'Irak et d'Afghanistan, il aura rattrappé la situartion que Bush avait perdu. Obama a fait le pari de l'intelligence et les pays arabes ont relevé le défi. La mort de Ben Laden n'est qu'un signal de plus, il avait perdu toute crédibilité.
Le printemps des peuples arabes comme celui que l'Europe a connu en 1848 (développé ici) ouvre donc une nouvelle ère. L'avenir de tout le processus se joue aujourd'hui dans le berceau de l'humanité, où sont les plus vielles cités construites de main d'homme, en Syrie.