Ils sont évidents. C'est une réussite. C'est la première fois en France qu'un parti politique choisit d'opérer la désignation de son candidat à la présidentielle par le vote de plusieurs millions de Français volontaires. C'est un rendez-vous entre la population et le plus grand parti d'opposition. C'est un signe de modernité qui tranche avec les congrès plein de tractations et sans idées qui entâchent la politique. C'est une libération que de voir six candidats défendre des différences mais également assumer des convergeances.
Même si l'on peut d'ores et déjà parler de la victoire idéologique de Montebourg (lien) avec en particulier le débat sur la démondialisation (lien vers le débat du jour), de remise en cause des sondages et de demandes de garanties au favori des sondages, François Hollande (lien vers l'article de Mediapart), de campagne par réseaux interposés pour Martine Aubry (lien), de rapprochement avec le centre pour Valls (lien)... l'essentiel est que c'est une victoire et une image moderne qui se dégage pour le PS.
En comparaison, la primaire verte n'a concerné que bien peu de monde et c'est résumée à un débat stratégique entre les anti et les pro-Hulot. La victoire d'Eva Joly, bien qu'incontestable, a surtout permis à EELV d'éliminer le candidat Hulot et d'affirmer leur autonomie par rapport aux sondeurs d'opinion. C'est une bonne chose, mais rien à voir tout de même avec les centaines de milliers de personnes qui ont aujourd'hui fait l'effort de se déplacer et de payer pour désigner le candiat socialiste. Et quelle différence avec le mode désignation des autres candiats : un affrontement au NPA qui aboutit à un suicide politique, une désignation en forme de coup d'Etat au PG imposée ensuite au PCF mis devant le fait accompli... sans bien sûr parler de la droite où le récent retrait de Borloo permet de juger de la force des convictions face aux promesses de postes de la sarkozie.
Le succès croissant des débats télévisés, l'intérêt porté aux thèses de chaque candidat, ont permis de remettre les choix politiques au coeur du débat public. On reparle du nucléaire, de l'éducation, de la santé, des services publics et, bien entendu de l'économie. Les choix des candidats sont débattus sur l'agora, les artciles de blog et de journalistes sur Mediapart font par exemple vivre le débat. Les candidats se déplacent et s'emparent du territoire républicain pour appuyer leurs positions, ils rencontrent les Français, virtuellement et réellement et la France se retrouve à l'heure socialiste.
On parle de la création d'un nouveau mode de fonctionnement démocratique : les primaires, portées par Montebourg et imposées aux éléphants du parti et qui sont un incontestable succès. Ils créent une dynamique qui projette déjà le candidat socialiste en position évidente de leader de la gauche, capable de rassembler des millions de personnes sous son nom, et de porter un projet.
La politique reprend ses droits, à gauche toutes.