Limiter le combat politique à deux grands partis politiques, comme c'est souvent le cas dans les pays anglo-saxons, peut paraître liberticide. A première vue seulement. La stérilité de l'alternance UMP/PS, tant dénoncée par le Centre et les Extrêmes de gauche comme de droite, trouve en effet sa source dans l'existence de ces partis, petits et moyens. Les soubresauts actuels de l'extrême-gauche avec l'isolationisme du NPA en particulier, montre à quel point les querelles d'appareils, les stratégies personnelles, influent grandement sur les propositions faites aux Français.
Imaginons en effet que tout es partis de gauche, de EELV au NPA, et bien sûr toutes les composantes du Front de Gauche, se regroupent et que leur militants et dirigeants adhèrent au PS. Le poids militant de ces organisations permettrait enfin au vieux parti de Léon Blum de faire pencher la balance à gauche. Il ne serait plus question de stratégie et d'alliances mais de débats démocratiques internes, tranchés par des votes. Il serait temps de se concentrer sur l'essentiel, un programme commun (comme ici). L'hégémonie à gauche du PS est un fait, plutôt que de s'évertuer à la combattre et la condamner, il s'agirait de l'utiliser afin d'avoir enfin un poids politique correspondant au nombre.
L'éclatement en structures multiples et agressives n'est qu'une reprise des thèses d'avril de Lénine, qui voulait la formation d'un parti d'avant-garde pour mener une révolution. Sa réussite d'Octobre ne doit masquer que c'est aujourd'hui illusoire et que cette stratégie est dans l'impasse. Il ne faut pas s'appuyer sur les exemples de Tunisie, d'Egypte et de Libye, ces peuples ne demandent qu'un régime parlementaire, ils conspuent l'idée de révolution permanante qui a permis d'assoir des dictateurs au pouvoir autoritaire. Ils refusent le présidentialisme et l'idée d'hommes providentiels comme veulent en vendre la plupart des partis (EELV excepté, peut-être).
A Droite, il en serait de même. Le poids d'un Bayrou et d'un Villepin membres d'un grand parti de droite pourrait leur permettre de pousser à la démission un Sarkozy aux abois, dont le gouvernement couvert de rustines devient une honte pour beaucoup de parlmentaires UMP. L'intégration des électeurs du Front national permettrait d'éviter que des minsitres, à l'instar de Hortefeux, cherchent à les débaucher en faisant monter une surenchère sécuritaire avec les Le Pen. Le débat démocratique serait tranché en interne, lesmilitants de droite pourraient dénoncer eux-même la démagogie d'un nationalisme haineux plutôt que de l'entonner pour gratter quelqus porcentages de voix au FN.
Le militantisme politique retrouverait sa raison d'être avec de vraies primaires qui permettraient à chaque composante du parti majoritaire d'influer sur les choix gouvernementaux et de peser par le nombre de députés. Chacun serait mis devant des responsabilités gouvernementales et ne pourrait plus se complaire dans l'opposition perpétuelle et stérile. Le présidentialisme actuel serait soumis à la contrainte de respecter les tendances des majorités et serait relégué au second plan, dérrière un vrai débat parlementaire sans discipline de groupe. le cumul des mandats serait enfin interdit, évitant la constitution de réseaux d'influence.
Enfin il n'est pas question d'imposre cela par la France (Lutte Ouvrière passerait alors dans la clandestinité§) mais de faire comprendre à tous les militants que la seule solution (cela plaira même aux trotskistes) c'est le noyautage.