Jean-Marc Guillaumond

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Billet de blog 18 novembre 2016

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La chasse aux intellos est ouverte

Ça sentait le roussi pour les intellos! Ils étaient accusés de tous les maux! Après les élections, leur traque allait certainement commencer… En se regardant dans le miroir, il prit peur… Avec ses grosses lunettes de myope, à écailles, il ressemblait à un intello!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dès lors il se montra  prudent. Il lut Proust en cachette, rasa les murs pour  se rendre au musée, mit le son en sourdine quand il regardait Arte ou  écoutait France Culture.  Il se désabonna  de Télérama, brûla tous les livres de sa bibliothèque qui traitaient de philosophie.  Et  n’utilisa plus le subjonctif .  

Pour assurer sa tranquillité et faire vraiment « peuple », puisque le mot était furieusement à la mode, il donna  le change en disant  partout qu’il adorait l’humour de Jean-marie Bigard et détestait l’art moderne. Il fredonna les chansons de Patrick Sébastien. Il s’inscrivit dans les courses dominicales de caisses à savon et même parfois participa, lui qui n’aimait pas les oeufs, à la confection festive d’omelettes géantes non pour figurer dans un quelconque livre Guinness des records, mais pour entrer, par la grande porte, dans la légitimité protectrice des masses populaires.

 Et  quand  autour de lui, on affirmait que l’immigration était la cause du chômage et de la délinquance, que les blancs devaient commander et les noirs obéir, que les femmes étaient à leur juste place devant leurs fourneaux, qu’à l’école les profs enseignaient la théorie du genre,  que Depardieu était le héros génial d’une  épopée fiscale, que c’était beaucoup mieux avant, que le soleil  tournait autour de la terre et que un et un ne faisaient  pas deux… Il ne protestait plus, ne disait mot, faisait semblant de ne pas entendre, baissait la tête. Honteux. 

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