Il a mis deux semaines pour lire tout Proust. C’est la confidence faite par Gérard Collomb lors d’un entretien accordé le 21 février au journal "Le Parisien". On était en mai 68, et il avait alors 21 ans.
J’en suis tombé de ma chaise. A le voir, je n’imaginais pas le petit père Collomb en Usain Bolt ou Woody Woodpecker ou Speedy Gonzales de la consommation (il y a pas d’autres mots) littéraire!
Bien sûr, lire Proust à la va vite comme s’il s’agissait d’un auteur de roman policier, certains puristes vont s’étrangler, considérant cette impatience de rattraper le temps perdu à le chercher comme une impolitesse majeure faite à une oeuvre qui justement prend tout son temps pour le retrouver…
Mais laissons cela. Moi je l’admire le Gérard! Il mérite sa place dans le livre des records!
Sans doute a-t-il mis à peine une heure et 53 minutes, le temps d’un trajet Lyon-Paris en TGV pour lire "Guerre et Paix", rabaissant ainsi Tolstoï à un modeste auteur de gare! Sans doute s’est-il fait le Louvre en un quart de journée et Orsay en une petite paire d’heures! Bravo!
La culture au chronomètre, le maintien de l’ordre au pas de charge, quel tempérament cet homme! Ce n’est pas « en marche » qu’il lui fallait, mais « en courant ».