- Non, je ne veux pas prendre de risque, peut-être ce film est “abimé“ sans qu’on le sache encore. Il faut attendre. On le verra plus tard lorsqu’on sera sûr que tout est clean, le réalisateur, le producteur, les acteurs, tout quoi! C’est mon principe de précaution!... Regarde l’abbé Pierre, c’est une véritable escroquerie. On devrait rembourser tous ceux qui ont donné à l’association sur son nom et j’en fais partie!
- Quitte à remettre à la rue ceux qui n’avaient pas d’abri!
- Oui, oui! Un principe moral ne peut souffrir d’exception!
Elle m’assura alors qu’elle préférait se faire opérer par un chirurgien maladroit mais honnête plutôt que par un chirurgien adroit mais malhonnête, qu’elle avait même changé de boulangerie quand elle avait appris que le boulanger n’était pas quelqu’un de bien, or pourtant sa baguette paysanne était, et de loin, la meilleure du quartier.
Elle ne pouvait se résoudre, portée par cette exigence morale intransigeante, à séparer l’oeuvre de son auteur, il fallait mettre à la poubelles les tableaux de Picasso, de Gauguin,, les livres de Céline et de Drieu la Rochelle, les films de Polanski, ceux où jouait Depardieu, déboulonner des statues, renommer des rues, brûler même le château de Versailles au motif que Louis XIV avait fait périr lors de sa construction des milliers de pauvres gens.
- A ce compte-là, tu vas raser Paris de tous ses monuments!.
- Il le faut et reconstruire une nouvelle cité ou tout sera fondé sur les principes du Bien, du Bon et du Juste.