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Billet de blog 5 septembre 2022

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ET LA LUTTE CONTRE LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE ??

Depuis le début de la guerre en Ukraine et les difficultés d'approvisionnement en gaz, c'est l'affolement énergétique en Europe. Bricolages charbonniers, méthode Coué, prières bientôt. Et pendant ce temps, on meurt en Ukraine, et le climat continue de se déteriorer...

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L'Allemagne qui envisage de rouvrir - avec difficultés - des centrales à charbon, mais qui continue à exporter son électricité chez nous, et toute l'Europe qui suit ce mouvement vers le charbon pour éviter les possibles pénuries de cet hiver.

Et chez nous Elisabeth Borne qui "compte vraiment sur EDF pour assurer son programme de redémarrage dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, et ça nous éviterait de devoir redémarrer une centrale à charbon", alors que la décision de redémarrer la centrale de St Avold est déjà prise par son propre gouvernement. Et que l'on sait que sur les 32 réacteurs actuellement à l'arrêt, une bonne quinzaine ne pourront être démarrés avant 2023. Et pourtant, encore en février à Blefort, le candidat-président engageait la France dans la voie de la transition heureuse grâce au nucléaire…

Mais la lutte contre le réchauffement climatique, les accords de Paris, la loi sur la Transition Energétique pour une Croissance Verte (LTECV), la Programmation Pluriannuelle de l'Energie, qu'en reste-il ? Depuis 2015, les gouvernements successifs s'engagent à réduire les émissions de GES, à accélérer la mise en place des énergies renouvelables, en retardant toujours un peu plus le moment où il faudra bien vérifier, en espérant que ce jour-là, celles et ceux qui se seront engagés ne seront plus aux affaires…

 Et il faut une pandémie pour que le pays respecte peu ou prou ses engagements de réduction d'émissions et de consommation, mais très provisoirement, il faut aujourd'hui une guerre à nos portes où la Russie, grande pourvoyeuse de gaz est impliquée pour que tous nos engagements climatiques soient réduits à néant.

Une seule chose compte : sauver la sacro-sainte croissance, les dividendes, faire en sorte que tout puisse continuer comme par le passé, et que ce soient toujours les mêmes qui s'en sortent. Et comme chaque fois –voir la crise pétrolière de 1973, ou la crise bancaire de 2009  - se féliciter, une fois la crise passée, de s'en être sortis à bon compte… Du moins pour certains.

 Et maintenant, on va demander aux écoles de réduire la température, mais pas à la SNCF de fermer ses écrans publicitaires géants, on va demander aux Français de prendre leur vélo, mais pas aux dirigeants du CAC40 de renoncer à leurs jets privés.

 En attendant, le bricolage dans l'urgence tient lieu de politique… Quand est-ce que nos dirigeants seront-ils capables de voir plus loin que leur mandat ?

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