Monsieur le Ministre, Cher Nicolas,
Nicolas, nous nous souvenons encore de ce dimanche 26 avril 2011 où tu es venu à Strasbourg, lors de notre commémoration annuelle de la catastrophe de Tchernobyl (et moi après celle de Fukushima) pour nous annoncer sur le pont du Rhin que désormais, nous pouvions te compter parmi celles et ceux qui s'opposent au nucléaire. Parce que la catastrophe de Fukushima t'avait ouvert les yeux. C'est ce même jour que tu t'es présenté à la primaire d'EELV pour l'élection présidentielle de 2012.
Quelques jours après, tu avais déclaré lors de divers entretiens avec la presse :
- "je considère qu'en l’état actuel de notre technologie, la sortie du nucléaire est d'abord un objectif moral incontournable"
- " la sortie du nucléaire est désormais un objectif prioritaire "
- " Je souhaite que la centrale nucléaire de Fessenheim ferme maintenant, pas dans 10 ans,
[parce que] la France ne peut plus s'entêter seule dans son aveuglement en faveur de l'atome".
Et déjà, en 2007, tu exigeais un moratoire sur la construction de l'EPR.
Aujourd'hui, Monsieur le Ministre, vous faites partie d'un gouvernement à la tête duquel se trouve un ancien "Directeur des Affaires Publiques" d'AREVA, nous nous permettons d'y préférer le titre de lobbyiste en chef d'une entreprise exsangue et qui ne compte plus que sur l'Etat pour survivre. Premier ministre qui en 2015 avait refusé de voter la loi de Transition Energétique.
Aujourd'hui, Monsieur le Ministre, vous avez été appelé au gouvernement par M. Macron, qui lorsqu'il était candidat se refusait même à évoquer un "horizon pour la sortie du nucléaire" pour ne pas aggraver les difficultés de EDF et AREVA (voyez vous-même, c'était en novembre 2016, en direct avec Médiapart).
Nicolas, nous avons apprécié ta conversion d'avril 2011 contre le nucléaire et pour que Fessenheim ferme "maintenant". Nous te savons homme de conviction, peu enclin à te transformer en une quelconque girouette aveuglée par le pouvoir (?)
Monsieur le Ministre, nous mesurons que votre ministère, appelé "Ministère de la Transition Ecologique", remplace le ministère "de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer". Et nous savons que derrière les mots se cachent bien souvent d'autres intentions. Nous attendons avec impatience de connaître vos attributions précises.
Nicolas, hors de toute langue de bois, nous attendons ta première intervention expliquant quelle sera la politique générale que tu défendras, la stratégie que tu envisages pour remplir cet objectif "prioritaire" qu'est la sortie du nucléaire, les grandes étapes de ton tout nouveau ministère, et en tout premier l'arrêt de Fessenheim "maintenant"…
Monsieur le Ministre, nous attendons. Cher Nicolas, mais pas trop longtemps…