Jean-Marie Brom (avatar)

Jean-Marie Brom

Physicien. Directeur de Recherches CNRS

Abonné·e de Mediapart

39 Billets

0 Édition

Billet de blog 24 septembre 2017

Jean-Marie Brom (avatar)

Jean-Marie Brom

Physicien. Directeur de Recherches CNRS

Abonné·e de Mediapart

Nucléaire : jusqu'où iront-ils ?

20 Septembre. Bure petit village abritant le projet CIGEO, se retrouve "en occupation". Perquisitions, intimidations, saisies en tous genres, gardes à vue, violences injustifiées... Au gouvernement, le 1er ministre est un ex d'AREVA. Le ministre de la Transition écologique a crée une fondation aimablement sponsorisée (EDF, Bouygues...) Cherchez l'erreur. Malheureusement, il n'y en a pas...

Jean-Marie Brom (avatar)

Jean-Marie Brom

Physicien. Directeur de Recherches CNRS

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

1977 : le plan Messmer (tout électrique / tout nucléaire) est en marche. A Morestel, là où sera construit Superhénix (le défunt surgénérateur, toujours pas démantelé après son arrêt en 1996) plus de 50 000 manifestant contre l'atome se réunissent. La répression policière est féroce : plus d'une centaine de blessés graves, et la mort de Vital Michalon, prof de physique de 31 ans,le premier martyr de l'antinucléaire en France.


2017 : A Bure, le chantier de CIGEO, le futur cimetière nucléaire avance, alors que le décret d'autorisation n'existe toujours pas. Ce 20 septembre, les forces de l'ordre investissent les lieux de vie des opposants à CIGEO, en particulier la Maison de la Résistance - fondée avec l'aide du Réseau Sortir du Nucléaire - dans une grande manoeuvre d'intimidation : aucune manif n'était en cours, aucun rassemblement n'était prévu dans l'immédiat. La police trouve (évidemment !) un arsenal digne des meilleurs terroristes : quelques pétards, quelques fusées et fumigènes, quelques plans de cannabis. De quoi faire trembler l'autocratie nucléaire !


En 1977, sous Giscard, le gouvernement Barre était de droite, le nucléaire était en peine croissance, le ministre de la "culture et de l'environnement " s'appelait Michel d'Ornano (lignes de turbotrain, autoroutes...). D'Ornano fera silence sur la mort de Vital.
En 2017, sous Macron, le gouvernement Philippe (ex-AREVA) est simplement ultra-libéral, le nucléaire est en peine déconfiture (Tchernobyl, Fukushima, EPR, le scandale des faux en construction chez AREVA-Creusot), le ministre de la "transition écologique" s"appelle Nicolas Hulot (animateur télé, ligne de produits de beauté, fondation Hulot sponsorisée par EDF, BOUYGUES, VEOLIA...). Hulot ne s'est pas encore exprimé sur ce qui rappelle des heures sombres : quadrillage policier, perquisition injustifiées, arrestations arbitraires...


En 40 ans, l'atome a certainement perdu de son aura, mais pas sa capacité à se souvenir que le nucléaire civil est enfant du militaire... A même cause, même effets...

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.