"Encore" vient du latin "hanc horam" : "jusqu’à cette heure".
Deux principaux sens de « encore »
1 ) Persistance d’une action ou d’un état jusqu’au moment considéré.
« Je suis encore vierge. » ;
Il court encore le guilledou;
En tour négatif, ce qui doit avoir lieu ne s’est pas produit au moment considéré :
Elle espère qu’il devine, mais il n’a pas encore compris.
« Je n’ai pas encore osé. »
2 ) Idée de répétition ou de supplément :
Un enfant sur une balançoire, dans un manège. « Encore un tour ! » ;
« Encore brûler ta barbe, Millesabords ! »
Une soif inextinguible. « Encore ! » « J’en veux encore. » « Il me parle encore d’amour. » « Elle voulait encore. »
Chanson
Le bonheur c’est toujours pour demain
Et fillette ne prends pas ma main
Mes doigts ont effeuillé tant de roses
Que de parler d’amour encore je n’ose. (Pierre Perret)
Poétique polysémie : selon que l’on rattache l’adverbe à « parler d’amour » ou à « je n’ose », le sens change. Tout en gardant la cohérence avec l’idée directrice. En fait, les deux idées fusionnent : sens 2, « j’ai presque honte de parler de nouveau d’amour », (de parler d’amour à une nouvelle amante) ; sens 1 négatif, « j’ai presque peur, c’est trop tôt, je n’ose pas encore » Deux raisons de retarder l’instant de l’amour et de sa déclaration. Le nombre de mes aventures, peut-être aussi l’âge de cette nouvelle élue, me culpabilisent et m’inhibent. C’est à rapprocher du poème d’Antoine Pol mis en chanson par Brassens, La princesse et le croque-notes.
Pierrot est ici dans une ligne classique, médiévale et contemporaine. « Mignonne allons voir si la rose… ». Mais je le trouve plus subtil et plus poète que Ronsard.
En parlant de "moyenâgeux", lui l'était foutrement :
Chanson
je rêve d'encore une amourette
je rêve d'encore m'enjuponner
encore une fois dire je t'aime
encore une fois perdre le nord (Georges Brassens)
Des chansons, des jardins, des fontaines, des belles âmes, j'en veux encore.