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Billet de blog 13 novembre 2018

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Contre-visite

Le 5 novembre, j’ai comme prévu rencontré le maire de Conflans Sainte Honorine. Il a « répondu » à ma question, oralement, en refusant d’y répondre par écrit.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 Pour le fil de mes échanges avec la mairie, voir ces deux billets :

https://blogs.mediapart.fr/jean-max-sabatier/blog/130918/quen-pensez-vous
https://blogs.mediapart.fr/jean-max-sabatier/blog/130918/la-guerre-des-methodes

 Le maire ouvre les débats :
— Je tenais à faire le point avec vous sur le projet concernant le quartier Paul Brard.

Quelques minutes à rappeler tout ce que je sais déjà. Pas d’autres solutions que d’écouter.
C’est enfin à moi.

— Je tiens tout d’abord à rappeler que cet entretien a lieu à ma demande, en date du 7 septembre, à laquelle vous avez répondu le 13, me donnant rendez-vous aujourd’hui, près de deux mois plus tard. J’étais fort inquiété par la maquette du projet sur laquelle le bâtiment dont fait partie la librairie-école avait été rasé, et remplacé par un autre, plus haut, affecté au logement.

Il s’ensuit une sorte de polémique. Monsieur le maire estime qu’il n’y a pas nécessité de chercher à savoir qui cherche à rencontrer qui. On me rappelle de nouveau qu’il n’avait pas réussi à me rencontrer en juillet. Quand au délai, on me prie d’imaginer que l’agenda d’un maire est chargé.

— Pardon, votre visite à Paul Brard a eu lieu le 18 mai. J’ai eu un premier appel pour m’indiquer que monsieur le maire souhaitait me
rencontrer pour « parler de l’avenir du quartier Paul Brard » . Je n’avais absolument rien contre, mais je préférais qu’il se déplace ! Devant ce petit problème, votre collaboratrice m’a dit qu’elle allait essayer de voir ça. Je n’ai plus entendu parler de rien, jusqu’à ce jour de mai où j’ai trouvé un message vocal m’indiquant que le maire rencontrerait les commerçants de Paul Brard le 18 mai. Sans me demander si cela me convenait. Or le jour de la visite du maire, j’avais la contre-visite du contrôle technique pour ma vieille Kangoo (essence, bien sûr) de 1998.

Illustration 1

Être obligé de répéter tout cela, que j’avais déjà énoncé, soit dans les mails, soit lors de la réunion à la salle Bouyssel ! Si l’agenda est si chargé, c’est peut-être qu’on a pour habitude de perdre son temps ?

Un peu plus tard, il me demande quelle est mon activité ! Je lui « apprends » que je vends des livres d’occasion, et que je fais du soutien scolaire, en petits groupes, à 8 € l’heure. J’ajoute que je n’ose pas croire qu’il n’a pas pris connaissance de mon blog !
— Je suis au courant pour votre blog, mais je ne l’ai pas visité !

Monsieur le maire ne sait pas que quelqu’un dans sa ville fait du soutien scolaire à petit prix dans un quartier HLM, peut-être il ne sait pas non plus que ce quelqu’un s’oppose à son projet de déportation ? Il sait que ce quelqu’un a créé un blog, sur Médiapart, et ça ne l’intéresse pas !

J’en viens enfin à la seule raison de cet entretien :
— Je veux savoir si je vais être exproprié.
Le maire repart dans une théorie de « projet global », qui n’a rien à voir avec ma question. Sans doute lit-il sur mon visage un certain agacement, car il conclue : pour répondre à votre question, non, nous ne vous exproprierons pas.
— Dans ce cas, j’ai presque envie de vous libérer ! Pourrais-je avoir un document qui l’atteste ?
— J’ai bien peur que non.

Voila. J’ai fini mon reportage. Sur ces neuf paragraphes, un seul, le dernier, est consacré au vrai sujet de la réunion. Cela donne une idée de l’emploi du temps à la mairie de Conflans. Si les trois personnes qui m’ont reçu sont surbookées, j’ai un remède : parlez vrai, allez droit au but.

En tout cas, je comprends qu’on n’ait pas répondu à ma question par mail du 7 septembre : cela aurait été un document attestant ou pas la démolition de la librairie-école, et donc mon expropriation, condition sine qua non puisque je m’y oppose.
Qu’en pensez-vous ? Ils ont en tête de passer en force, ou pas ?

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