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Quand on reprocha à Mitterrand son passé d’extrême droite, il rétorqua en substance : « Je suis passé de la droite à la gauche. En général, c’est plutôt l’inverse, qui a lieu. » Bel exemple de la rouerie de l’Arsouille, comme le qualifiait De Gaulle. L’Arsouille avait raison ! Le plus souvent, la sagesse vient avec l’âge. Les balivernes idéalistes et idéologiques sont faites pour les jeunes, qui constituent en général l’essentiel des émeutes et des insurrections. Les vieux sont réalistes et plus calmes. En se défendant ainsi, Mitterrand commençait par omettre le « extrême », et cachait la merde au chat, de géniale façon (Au moins, je fais pas comme tout le monde ! Au moins, je suis devenu idéologue en vieillissant. Au moins, l’âge ne m’apporte pas la sagesse, mais la fraîcheur, mais la naïveté, mais la sottise. )
Je plaisante, bien sûr. Mitterrand en 1944 comprend que l’avenir ne peut plus être à l’extrême droite, déshonorée par les nazis. Foin de la sagesse, la question n’était pas là. Sa carrière, qui seule comptait, passait par sa conversion.
Maman aimait De Gaulle. Elle aimait je pense, en lui, l’honnêteté, l’intelligence, la carrure. Elle n’aimait pas Mitterrand. Elle voyait en lui un carriériste, un intrigant.
« Mais je n’ai pas cru ma mère… »
Il paraît que ça se fait, d’être de l’avis contraire de celui de ses parents. Mon opinion qui se forge à l’adolescence relève-t-elle de ce dogme psy ?
Faut dire que ce qui s’est fait ensuite appeler « gaullisme » n’a été que trahison. L’homme tout seul ne peut pas tenir indéfiniment face aux partis. Et lui qui n’aimait pas les partis, qu’il accusait d’être responsables de la faillite de la République, il s’est retrouvé otage d’un parti constitué autour de lui ! Et malheureusement, constitué de carriéristes et d’opportunistes, pas de gens d’honneur.
Ça relativise mes regrets ! Affaire Boulin, SAC, diamants de Bokassa, tout ça, ça aidait pas à voter à droite… Si j’avais su les scandales qu’allaient apporter la gauche caviar ! Si j'avais su Maastricht ! Si j'avais su 2005 / 2008 ! Si j’avais su Macron ! Si j’avais su Mélenchon !
Peut-être aurait-il été préférable de ne pas voter du tout.
Ce billet est le premier d’une série de confessions sur mes errements citoyens.