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Billet de blog 26 juin 2019

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Cravate insoumise

Je ne savais pas que dans notre république, une tradition impose le port de la cravate au parlement. C’est la canicule qui m’a permis de combler cette lacune. Un député moins con que les autres l’a retirée pour respirer un peu. Un type qui a dû estimer : « ma cravate n’est pas sacrée. » J’ai appris dans la foulée que Jack Lang en son temps avait lui aussi fait la révolution avec un col Mao.

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La cravate ! Quand on y réfléchit, c’est un étrange symbole. À la fois marqueur de droite, (classe, pouvoir, conformisme, ordre), et marqueur de droite, (soumission, uniformité, discipline, contrainte du corps). Comme on le voit, quelle sinistre et senestre connerie faut-il aux gens de gauche pour la porter sans moufter !

Illustration 1


Le problème, c’est que cette connerie est partagée par tout un chacun le pékin : aux élections, ne se présentent que des porteurs de cravate, parce que la sotte personne qui ne s’en mettrait pas ne s’en remettrait pas : nous votons de préférence pour des porteurs de cravate. La servitude volontaire. Comme nous n’avons strictement rien pour juger de la qualité du candidat, hormis sa parole et son costard, nous sommes inconsciemment obligés de se baser là-dessus. Voterait-on pour quelqu’un qui ne parle pas ?
Les femmes, réalité plutôt récente au parlement, profitent de ce vide juridique. Je suppose que la cravate ne leur est pas imposée. Mais je suppose aussi qu’on leur a trouvé un équivalent, tailleur, talons… Dites-moi si je me trompe. Une parlementaire qui siègerait en jean et baskets, elle ferait le même scandale, non ?


Quand je pense qu’un parti a osé s’auto-proclamer « insoumis » !


Homo servus a encore de beaux jours devant lui. Soumis à sa voiture, à son confort, à sa paresse, à sa consommation, à la vanité de ses dépenses, à son argent. Aveugle aux paradoxes tragiques de son « chemin de vie ». Continuant à danser au son de l’orchestre qui a les pieds dans l’eau.


Insoumis, j’essaye de l’être, j’y parviens un peu. Par mon look, par mon niveau de vie, par les résultats de ma minuscule entreprise, par mon empreinte carbone, par mon empreinte nucléaire, par ma liberté de penser, je suis un peu insoumis. Mille fois plus que cette prétentieuse France Insoumise. Mille fois plus que ce pauvre monde soumis.


Le problème de l’insoumission, c’est la solitude. Si vous n’aimez pas ça, restez soumis.


« Que de ligues que de cliques que de meutes que de troupes
Pour un tel inventaire il faudrait un Prévert »

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