En France, depuis 2017, c’est un singe savant qui est aux commandes.
Du temps de ma jeunesse folle, on se racontait cette histoire :
Des secouristes et enquêteurs, autour de l’endroit où s’est planté l’avion, parmi les morceaux de cadavres, trouvent un singe encore vivant. Ils le réaniment, et le questionnent.
— Que faisait le pilote ?
Le singe a une mimique qui suggère puissamment que le pilote baisait.
— Merde. Et le copilote ?
Même jeu.
— Les stewards ? Les hôtesses de l’air ?
Même jeu.
— Les passagers ?
Même jeu.
Les secouristes se regardent, consternés. L’un pose une dernière question au singe :
— Et toi ?
Le singe a une mimique qui suggère qu’il tient un manche à balai, et qu’il s’amuse comme un petit fou avec.
Le macronisme : un singe savant aux manettes
Macron est un singe savant. « savant » au sens qu’il a été dressé à apprendre des tours, et à les exécuter. Dans un avion, le pilote est un dieu. Piloter, c'est conduire, décider. Le pilote emmène les âmes dont il a charge. S'il veut, il peut les anéantir d'un seul coup, il suffit d'abaisser le manche et d'accélérer. Rien de plus simple. Enfin, je crois que des remèdes ont été trouvés depuis le crash par Andreas Lubitz de l'A320 de Germanwings (vol 4U9525).
Avec Lubitz, la charge d’âmes devient un pouvoir de destruction desdites âmes.
Macron est un macaque, ou un Lubitz. On ne sait par quoi Lubitz était ulcéré. Le macacron, lui, l’a été par l’entretien que son ministre de l’Intérieur a accordé à Valeurs Actuelles. Alors, il montre sa rage comme jamais. Il a envie d’emmerder les Français, dont une majorité écrasante estime que c’est surtout pas le moment de reconnaître la Palestine. C’est un encouragement au pogrome, au massacre en général. C’est un Éloge du terrorisme. Matzneff doit apprécier. Ça se sent, Macron a envie d’emmerder les Français, pire que les gens qui refusaient de se faire vacciner. Pire que les chômeurs, les gens qui ne sont rien, les ouvrières, illettrées, etc.
Il faut dire que se faire ainsi tailler un costard par un de ses ministres, c'est du jamais vu. Ce qui aussi est inédit, c'est que Retailleau reste. Une simple trahison, on a déjà vu ça. Un Chirac démissionne, puis explique, en dézinguant son Giscard. Là, c’est autre chose. Retailleau démolit son Macron, et reste en place.
Le macronisme donne depuis longtemps des signes de lubitzisme. Ubu joue avec le feu, il joue à nous faire peur. Quand il parle de Russie, ou d'arme atomique, par exemple. Plus généralement, quand il s'amuse à démolir, à casser, pour le plaisir, la diplomatie française entre autres exemples. Macron est la risée du monde entier depuis quasiment le début de son pontificat. Peut-être le seul chef d’état au monde à affirmer que son pays n’a pas de culture.

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Alors, sa reconnaissance de l’état palestinien, territoire aux mains d’un groupe d’assassins fanatiques et sanguinaires, décidée tout seul, sans consultation, sans parlement, passe pour ce qu’elle est vraiment : une nouvelle pitrerie lamentable. La planète est blasée, alors même du très bon Macron, comme là, ne suscite plus la stupéfaction qui régnait aux débuts. Trump se contente de rappeler que la parole de Macron ne compte pas. En effet.
Vendéen, souverainiste et insoumis.
Pour en arriver là, il a fallu un petit vendéen modeste et austère. Un des seuls ministres légitimes de ce gouvernement, après les élections de 2024, qui donne environ 40 % à la droite, contre 28 à la gauche.
Vous me direz que Retailleau est LR et non pas RN. Certes. Mais sa pensée et son programme, tels qu’on peut s’en faire une idée avec l’entretien accordé tout récemment à Valeurs Actuelles, et qui a fait péter une nouvelle durite à Macrubu, sont raccord avec la doctrine RN. C’est d’ailleurs un problème, pour LR, pour le RN, et pour moi. Retailleau appartient à un des partis qui ont conduit la France où elle en est à l’heure actuelle. Le RN n’en étant pas. De ce point de vue, la tentation est grande de voter RN. Car il avait raison, sur le plan de l’immigration. C’est à présent clair pour tout le monde, sauf pour une majorité touffue de hénefpistes. C’est clair pour les honnêtes gens. Cependant, deux choses peuvent inciter à voter Retailleau.
Primo, le bonus d’estime donné au RN sous prétexte qu’il voyait clair en matière d’immigration et de sécurité, est à relativiser. Car c’est à cause des provocations grossières de Jean-Marie Le Pen qu’un parti qui portait cette parole a choqué, et a pu être diabolisé. Le résultat étant que tout un chacun à caché la merde au chat pour ne pas se trouver dans le camp de la « nausée ». Le lamentable « front républicain » qui empêche le RN d’accéder à la majorité absolue en est le dernier résultat concret.

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Secundo, LR est en plein boum. Les maîtres lécheurs sont partis en macronnie, tandis que les hussards de Ciotti ont fait alliance avec le RN. Ne restent donc que des gens bien, enfin si l’on excepte les mous de la tronche comme Wauquiez, Larcher ou Copé, qui restent parce qu’ils ont leur gamelle. Et un appareil, c’est un appareil. La diplomatie est l’art de composer avec l’autre, et oui, il faut bien que Retailleau compose avec des Copé.
Mais à part les éléphants, il y a du beau monde : Lisnard, Bellamy, Nasrou, par exemples. Et Sophie Primas, précurseur de cette démolition officielle de notre roi Ubu.
Voici quelques extraits de l’entretien qui a provoqué la promesse de la reconnaissance par la France de l’état-Hamas. Il ne vaut pas seulement pour le scandale qu’il provoque à l’Élysée. Il vaut surtout parce qu’il expose de grandes lignes vitales d’un programme, et d’un chantier. Deux types d’extraits : ceux avec lesquels je suis totalement en phase, la plupart ; ceux qui au contraire me questionnent. Dans ce cas, je les souligne, et les annote en les critiquant en italique.
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[…] On a déconstruit méthodiquement, méticuleusement, tous les cadres communs, tout ce qui peut nous lier : le respect qu’on doit aux autres, la notion d’autorité, la notion d’interdit, la notion de hiérarchie. Notre société permissive a accouché de la fabrique du barbare. […]
[…]Jusqu’ici, le choix collectif a été de dire : « La prison, c’est l’école du crime. » En réalité, l’école du crime, c’est la rue. Les jeunes y sont enfermés dans des parcours de violence et l’on constate souvent qu’un crime survient au bout d’une trentaine d’antécédents judiciaires. Pour briser au plus tôt la spirale de la délinquance, il faut des courtes peines de prison dès les premières violences, dans des établissements spécifiques. Il faudrait pour cela abolir la loi Belloubet, qui proscrit ces courtes peines de prison. […]
[…] Le retaillisme demeure-t-il la promesse d’un grand bouleversement ?
Une seule maxime me guide : on ne se trompe jamais en disant la vérité aux Français.[…]
[…] C’est parce que l’État est trop souvent empêché dans le domaine du régalien qu’il s’ingère dans le domaine du citoyen, par la norme absurde. L’État bureaucratique, c’est celui qui compense son impuissance par les tracasseries administratives, par les petites choses, un État qui immobilise et qui infantilise.
L’État de droit est-il devenu une « tracasserie » ?
Je suis attaché à l’État de droit, qui est un cadre juridique nécessaire contre l’arbitraire.
Mais certains veulent aujourd’hui en faire un cadre idéologique. Ils font dire aux lois et aux traités ce qu’ils ne disent pas. Il faut réconcilier l’État de droit et la souveraineté populaire.[…]
[…] Laurent Wauquiez dit vouloir rassembler la droite « de Gérald Darmanin à Sarah Knafo ». Reprenez-vous ce désir à votre compte ?
On ne rassemble pas par le haut, mais par le bas. Je plaide pour l’union des électeurs de droite, pas pour « l’union des droites » en laquelle je ne crois absolument pas.[…]
[…] On dit souvent que l’exercice du pouvoir, toujours plus complexe et nuancé, tempère les volontés de rupture et de radicalité. Votre expérience à l’Intérieur recèle-t-elle un aspect émollient ?
Absolument pas. Je dirais même, à l’inverse, que ces derniers mois m’ont conforté dans l’idée que la volonté politique peut dessiner un chemin et modeler la réalité. Malgré les contraintes, nous obtenons déjà des résultats : la loi contre le narco-trafic, le durcissement du droit du sol à Mayotte, l’extension de la durée maximale en centre de rétention administrative à deux cent dix jours, la réforme de la « directive retour », l’abrogation de la circulaire Valls… Tout cela va dans le bon sens, même si ce n’est pas suffisant.
Pourtant, Marine Le Pen se montre sévère à l’égard de votre bilan. Comment jugez-vous l’offensive du RN à votre encontre ?
Comme on dit chez moi en Vendée, « Il vaut mieux faire envie que pitié. » Je suis devenu à la fois l’obsession de LFI et du Rassemblement National. C’est une bonne nouvelle. Si mon action trouve un écho dans une partie de l’électorat RN, c’est parce que les Français comprennent qu’on efface pas un demi-siècle de laxisme avec des postures politiciennes, en claquant des doigts, en changeant constamment de programme et en postant des photos sur TikTok comme le font Jordan Bardella et Marine Le Pen. […]
[…] Pourquoi selon vous Marine Le Pen refuse-t-elle de se dire de droite, alors même qu’une majorité de son électorat se reconnaît dans cette étiquette ?
Parce qu’elle ne l’est pas, tout simplement. Marine Le Pen possède un hémisphère de gauche. Son programme économique est socialiste. Son groupe parlementaire s’est opposé à la réforme que je portais pour instaurer une contrepartie d’activité au RSA. Et le RN persiste dans son opposition à la réforme des retraites, malgré l’état de notre système par répartition. Avec LFI, il forme le cartel du déni. Il refuse de voir la réalité en face.
[…] Jordan Bardella. Mais les Français consentiront-ils à accorder leur confiance à un candidat inexpérimenté ? […]
Sacré Retailleau ! Il sait bien que le principal adversaire, c’est le RN. Il n’est pas très sincère, là, je trouve. Macron aura fait dix ans. Avec une inexpérience qui s’est muée immédiatement en nullité. Alors, Bardella, c’est Einstein, à côté. Quant à Marine, ça ne donnerait jamais qu’un troisième débat de second tour lamentable. Elle est « expérimentée », mais ne possède pas d’envergure. Son travail de « dédiabolisation », comme on dit, est respectable.
[…] La richesse d’un peuple ne s’exprime pas uniquement à travers la consommation ou la croissance, mais aussi à travers un héritage à transmettre aux générations futures. Une histoire, un territoire, des racines. Jaurès avait cette belle phrase : « À celui qui n’a plus rien, la patrie est le seul bien. » […]
[…] Le progressisme a détaché l’individu de la société. « Il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul, et s’il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie. » Toqueville avait tout résumé, tout décrit. […]
[…] La tripartition a introduit le fait minoritaire dans la Vème République. C’est un poison pour la démocratie, car elle supprime la possibilité d’une alternance. […]
C’est surtout le pervers pacte pseudo-républicain, résultat de la diabolisation du FN/RN, qui est responsable du problème. Des tas de pays font avec ce nombre de partis supérieur à deux. Et aussi, la disparition du centre : en effet, l’extrême-centre macrubuesque n’est pas un centre. C’est un gloubi-boulga. Si ce monstre anti-dialectique qu’est la macronnie se comportait comme un vrai parti de centre, le bordel actuel n’existerait pas.
[…] Le macronisme s’achèvera avec Emmanuel Macron, tout simplement parce que le macronisme n’est ni un mouvement politique ni une idéologie : il repose essentiellement sur un homme. Je ne crois pas au « en même temps » car il alimente l’impuissance. Ma présence au gouvernement n’est pas une adhésion au macronisme, elle est seulement animée par une conviction profonde : seul l’intérêt de la France compte et si la droite ne prend pas ses responsabilités, la gauche mélenchonnisée accèdera au pouvoir. […]
[…] Si les élections municipales donnaient lieu à des seconds tours RN/LFI, pour qui appelleriez-vous à voter ?
Pour éviter cela, j’appelle déjà à voter pour nos candidats ! Mais LFI est pour moi la première et la pire menace politique. […]
[…] Comment jugez-vous l’émergence de médias qui tentent de contrer la doxa dominante ?
J’ai vécu l’essentiel de ma trajectoire politique dans une période marquée par une prédominance marquée par une uniformité médiatique en faveur de la gauche. C’était une domination totale, incontestable. Cette pluralité nouvelle m’apparaît comme un juste rééquilibrage. Mon action comme ministre de l’intérieur aurait sans doute été bien plus compliquée il y a dix ou vingt ans. […]
[…] Pensez-vous qu’une révolution des esprits est en train de s’opérer dans notre pays ?
Je suis gramscien. La politique, c’est le combat des idées. pour gagner dans les urnes, il faut gagner dans les esprits. La droite est en train d’emporter cette bataille culturelle. Le résultat des dernières élections législatives est en trompe l’œil : la France ne penche pas à gauche, mais à droite. Charge désormais à nous de transformer cette victoire culturelle en victoire dans les urnes. […]