
« Bas-bleu », vraiment, c’est l’intrus ! L’intruse. Eh oui. Savez ce que c’est, un bas-bleu, c’est, dans l’esprit phallocrate traditionnel, une femme cultivée, et qui le montre. Et toujours grâce à cet esprit phallocrate traditionnel, c’est devenu péjoratif, une femme moche, peu baisante et peu baisable, qui par contre s’intéresse à la littérature, aux arts, à l’humanisme, aux idées nouvelles. Quelle connerie que de croire que les intellectuels baisent pas ! Sartre, il est vrai, n’a jamais fait reluire Simone. Mais la faute à Sartre ou à Simone ? À Sartre, bien sûr. Avec la gueule qu’il avait, pas étonnant qu’il ait fait carrière dans l’existentialisme. Cette écrivain, d’ailleurs bien plus révolutionnaire que son Jean-Sol, s’envoyait fort bien en l’air avec son grand Américain.
Mais c’est pas de ça que je voulais vous parler. Voyez-y une captatio benevolentiae !
Non, « bas-bleu », je l’ai mis parce que ça allait bien avec les autres colifichets colorés. Et d’ailleurs, ce n’est pas plus intrus que « slip en zinc », déterminé par le matériau et non par la couleur. Tiens, ça me fait penser, j’aurais pu mettre aussi « chaussettes hurlantes ». « hurlantes », ça peut concerner la couleur. Dans Harry Potter, il y a beaucoup de couleurs qui hurlent, magie ou pas. Le violet des pulls tricotés par Madame Wesley. Les couleurs des Gryffondor, des Serpentard. Sinon, « hurlantes », ça veut dire aussi "qui fait hurler !". Devant mon téléphone, j'ai failli hurler à la mort comme un toutou triste.
Bon, à part ça, bonnets rouges, gilets jaunes, foulards rouges, là, il y a unité. Vêtement, couleur, symbole protestatoire. Et comme dans toute unité, il y a diversité ! Trop drôle, ce sont les mouvements réactionnaires qui prennent le rouge !
Bonnets rouge. Holloon, la honte de la jungle ! Léonarda. C’était le bon temps ! Surtout un mouvement de transporteurs, je crois. Avec probablement des employés quand-même. Corporatisme triomphant.
Gilets jaunes. C’est Sarko qui doit rigoler, lui qui a mis une arme sous le siège ou dans le vide-poche de chaque bagnole. Foulards rouges. Quelle honte. Renaud doit en bouffer le sien.
Il y a eu aussi les « Pigeons ». Peut-être moins la côte d’amour que les gilets jaunes : ce sont des entrepreneurs, essorés, étrillés fiscalement. Eh oui. De la même façon qu’il y a des employés qui gagnent des mille et des cents, des parachutes dorés, des châteaux au Japon, il y a des entrepreneurs pauvres ! Je peux vous en parler !
Revenons donc au slip en zinc. La pensée m’en est venue tout à l’heure, devant mon téléphone fixe, avec l’ampli, répondeur vocal du 3957. C’est l’Urssaf. Numéro surtaxé. Seul indiqué dans l’avis « amiable » qui m’indique une mise en recouvrement de 90 €. Pas d’explication. Huit jours pour réagir. À l’origine, une « anomalie » dans leur fonctionnement. Et des minutes qui s’égrènent, à m’entendre répéter que l’on fait tout pour écourter mon attente, et qu’on me remercie de mon appel. Des minutes taxées. À subir une forme de tyrannie.
C’est un peu fastidieux, mais si vous voulez poser votre diagnostic sur le fonctionnement du RSI et de l’URSSAF, voyez ces diverses pièces.
Ceci est l’Avis amiable reçu ce matin :

Agrandissement : Illustration 2

Voici à présent le premier message laissé sur le compte que j’ai ouvert ce matin sur conseil de l’interlocutrice que j’ai eue au téléphone.
Bonjour
Je viens de recevoir un "avis amiable" m'informant d'une mise en recouvrement concernant la déclaration du 3ième trimestre 2018, que j'ai effectuée sur net.entreprise.fr, comme d'habitude.
On m'annonce que le versement de 290 € ne suffit pas. Il manquerait 381 - 290 = 91 €.
Seule façon de vous contacter, numéro surtaxé 3957.
On tombe sur un serveur vocal qui vous informe plusieurs fois de la même chose, et vous prie d'excuser, etc. On attend un temps "précieux" qu'un conseiller réponde.
Alors qu'il n'y a aucune erreur ni irrégularité de ma part.
Peut-être de la vôtre ?
J'avais constaté au 2ième trimestre que les taux d'imposition avaient baissé, je l'avais fait remarquer, ainsi qu'une erreur dans l'affichage : "vous n'avez pas opté pour le versement libératoire", par un message laissé par l'intermédiaire du site. Je crois me souvenir qu'on m'a répondu que tout était OK.
Au 3ième trimestre, les taux étaient toujours à 22%, même valeur pour la vente de marchandises et l'activité libérale.
Au 4ième trimestre, ils avaient repris leur valeur du début de l'année : 24,2 % libéral, 23 % marchandises. Je n'ai pas bien compris.
S'il y a des erreurs de votre part, je suis d'accord pour verser ce qui manquait.
Mais le numéro surtaxé, non.
Je vous adresserai la facture de mon fournisseur Bouygues Télécom.
Que vous me remboursiez ou non, je pense que je saisirai la justice, le défenseur des droits, je ne sais pas encore, peut-être les deux. Cette désinvolture institutionnelle est odieuse.
Par ailleurs, j'ai fait le calcul, si les taux de 22 et 22 % aux 2ième et 3ième trimestres résultaient bien d'une erreur de votre part, la différence n'est pas de 91 €, mais de 80.
Ceci est le second message laissé sur mon compte créé ce matin, après avoir découvert que j’y avais reçu, alors qu’il n’était pas créé, une réponse, tardive, à mon signalement d’erreur du mois d’avril 2018. C'est là que j'ai tout compris : c'est bien le coup du versement libératoire : vous avez un taux fiscal modeste, dans les 2 %, et vous êtes libéré d'impôt sur le revenu. En 2009, quand j'ai créé mon entreprise, j'avais trouvé ça bien : j'espérais compléter mon revenu en continuant en partie une activité salariée. Si j'avais eu des rentrées plus importantes, cela aurait été un bon choix. Mais ça n'a pas été le cas. Et depuis dix ans, je verse 2 % environ d'impôt sur le revenu, alors que je devrais en être exempté totalement. Et j'ai fini par oublier ça ! Du coup, comme je l'annonce dans ce second message, je vais abandonner le versement libératoire ! Ça ne vous fait penser à rien, cette usurpation du mot "liberté" ?
Rebonjour
À la suite du problème pour lequel je vous ai contacté aujourd'hui même, j'ai ouvert mon compte sur votre site. Je me suis rendu compte que vous m'aviez informé le 12 janvier de l'anomalie dans votre fonctionnement. (En réponse au message de signalement que j'évoquais ce matin, et que je vous avais adressé lors de la déclaration du 2ième trimestre).
Comme je n'avais pas de compte, bien entendu, je n'ai pas reçu votre message. Il semblerait que vous n'hésitiez pas à communiquer sur leur compte avec les entrepreneurs qui n'en ont pas.
J'avais bien deviné. L'escroquerie dont j'ai été victime ce matin avec le numéro 3957 est bien due à vos errements. Ce problème est maintenant réglé. Il reste que la différence à régler n'est pas de 91 €, mais de 80 :
trimestre 2
libéral 1924 marchandises 652
trimestre 3
libéral 1266 marchandises 295
Appliquer 22% sur les deux types d'activité au lieu de 24,2 sur le libéral et 23 sur les marchandises correspond à une différence de 80 €.
Par ailleurs, je voudrais dès à présent abandonner le prélèvement libératoire de l'impôt sur le revenu. Depuis 10 ans je fais cadeau à l'état de quelques % de mes très faibles revenus. C'était plus ou moins citoyen. Devant la tyrannie de ce numéro 3957, et en prévision des dix ou vingt années d'activité qui me restent (retraite dérisoire oblige), je décide d'œuvrer pour l'augmentation de mon pouvoir d'achat.
Citoyennement vôtre.
Jean-Max Sabatier