Jean Mézières

Abonné·e de Mediapart

285 Billets

1 Éditions

Billet de blog 3 mai 2025

Jean Mézières

Abonné·e de Mediapart

Guerre en Ukraine : Chronologie des faits clés (1989-2023)

On me reproche de présenter des arguments non sourcés. Alors voici mes sources :

Jean Mézières

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les faits sont toujours interprétés par le prisme de la subjectivité. Extrait du contexte, un fait peut même devenir un justificatif fallacieux dans un narratif imaginaire.


Pire encore, là on touche le fond l’ignominie, de la monstruosité, de l’impensable.
Un fait peut cacher une opération sous « Faux Drapeau » comme, selon la légende, Néron incendiant Rome et ses habitants, ses propres concitoyens, pour incriminer les chrétiens. Selon Tacite, beaucoup de ces derniers furent livrés au supplice au cours de spectacles donnés au peuple par Néron lui-même.


On me reproche de présenter des arguments non sourcés. Alors voici mes sources :


Peut-être est-ce un prétexte pour ne pas ébranler leurs certitudes ? Dans ce cas, ils ne liront pas sérieusement mes sources documentées. Ils passeront leur chemin en me disant aimablement « Tu vois le mal partout », « Désolé, j’ai piscine ».
Par rapport à l’Europe médiatique pitoyable, aux États-Unis, la liberté de la presse est impressionnante, même s’il faut parfois attendre longtemps.


J’ai écrit ce billet grâce à une enquête du New York Times, publiée le 29 mars (The Secret History of the War in Ukraine), qui révèle l’ampleur de l’implication des États-Unis dans la guerre en Ukraine, contredisant le discours officiel de Washington qui nie toute participation directe au-delà des livraisons d’armes et du soutien diplomatique. Comme je le disais, avec le soutien du supplétif empire européen, c’était bien une guerre de deux empires abjects et monstrueux par proxy ukrainien, guerre faisant un million de morts ukrainiens pour rien !


Basée sur plus de 300 interviews, l’enquête expose que l’état-major ukrainien opère sous commandement américain depuis Wiesbaden, en Allemagne, où des généraux ukrainiens sont placés sous l’autorité de la 7e Armée des États-Unis.

Les frappes ukrainiennes, rendues efficaces par des renseignements américains précis, sont strictement contrôlées par Washington, qui impose des consignes sans partager les données brutes ni les méthodes, maintenant l’Ukraine dans une position de dépendance.

Prétentieux et arrogants, ils ont cru qu'ils pouvaient faire qu'une seule bouchée de l'ours russe.
Les livraisons d’armes, bien que cruciales, servent les intérêts impérialistes américains et sont conditionnées à l’approbation de l’état-major américain.
 

Avec « l’Opération désastreuse de Koursk » du 6 août 2024, faite en cachette de Wiesbaden, des tensions ont émergé de l’« insubordination » ukrainienne face aux directives américaines, mettant les États-Unis dans l’embarras d’un dangereux conflit direct incontrôlable.

L’enquête confirme ainsi la mainmise des États-Unis sur l’effort de guerre ukrainien, leur rôle central dans ce conflit meurtrier, et l’importance stratégique des renseignements américains, utilisés comme levier de pression, notamment par Trump, pour imposer des conditions impérialistes à l’Ukraine.

Marco Rubio, secrétaire d’état, a admis, sur Fox-News, le 5 mars 2025, que la guerre en Ukraine faisait bien partie des guerres de proxy que les USA mènent à travers le Monde et en l’occurrence que c’était une guerre entre les USA, qui aide l’Ukraine, et la Russie.
https://www.state.gov/secretary-of-state-marco-rubio-with-sean-hannity-of-fox-news

Avant-propos

Comme pour le Vietnam, on se souvient uniquement du dernier vaincu d’une guerre. En 1975 la défaite américaine a occulté la cuisante défaite française au préalable. Pour L’Ukraine cela sera la défaite monumentale de l’Europe qui occultera les vrais vaincus américains, déclencheurs machiavéliques de cette tragédie.


L’Europe sera morte deux fois, bêtement économiquement et stupidement militairement.


Encore une fois les peuples européens sont les dindons de la farce. Nos dirigeants ne sont pas là pour défendre les peuples « chair à canon » mais pour protéger les forces financières démoniaques qui nous gouvernent. Aveuglés, manipulés, trop stupides pour comprendre, nous sommes leurs jouets.


Des humiliations, des haines profondes et des mensonges sont à l’origine de toutes les guerres jusqu'à prêcher le contraire de toute rationalité.

Pour les mensonges, ils sont souvent des outils de propagande utilisés pour justifier des interventions militaires, manipuler l'opinion publique ou servir des intérêts géopolitiques et économiques. Depuis un certain temps, le droit international, les génocides, les massacres imminents ont le vent en poupe.


Manipulé par la morale, par de bons sentiments humanistes, comment être contre ?
Ce sont forcément des méchants qu’il faut combattre. Ne rien faire serait de la lâcheté.
Mettre les opinions publiques dans sa poche, faire pleurer d'émotions les "sans-dents", les ploucs, les gueux dans les chaumières est un jeu d’enfants et cela fonctionne à tous les coups.
Ayant sûrement fait beaucoup de théâtre, certains politiciens sont des experts en la matière. 
La prestation de ces artistes est fascinante, incroyable. Le discours à Bormes-les-Mimosas (2025) est un chef-d'œuvre. Comment vendre une guerre ?
Comment ne pas être sensible aux faux bébés massacrés dans l’Affaire des couveuses au Koweït ?
Comment ne pas être sensible aux massacres non vérifiés de civils au Kosovo (1999) ou en Libye (2011) ?


Voici une analyse des six principaux cas historiques où des mensonges ou des manipulations ont joué un rôle clé dans le déclenchement de conflits :

  1. Guerre Hispano-Américaine (1898) : L'explosion du USS Maine
    https://www.linflux.com/monde-societe/casus-belli-faux-pretextes-mensonges-lart-de-commencer-la-guerre-2-2/
  • Mensonge : L'explosion du cuirassé américain USS Maine dans le port de La Havane, attribuée à une attaque espagnole, a servi de prétexte pour déclarer la guerre à l'Espagne.
  • Réalité : Les enquêtes ultérieures ont montré que l'explosion était probablement due à un accident interne, comme un feu dans une soute à charbon. Les journaux américains, notamment ceux de William Randolph Hearst, ont amplifié l'incident pour galvaniser l'opinion publique.
  • Conséquences : Cette guerre a permis aux États-Unis d'annexer Cuba, Porto Rico et les Philippines, marquant le début de leur expansion impérialiste.
  1. Première Guerre mondiale (1914-1918) : Le Livre Jaune français
    https://journals.openedition.org/elh/196
  • Mensonge : Le Livre Jaune français, publié en 1914, contenait un faux manifeste suggérant que la mobilisation autrichienne avait précédé celle de la Russie, imputant ainsi la responsabilité du conflit à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie.
  • Réalité : Les documents étaient manipulés pour servir la propagande alliée. La responsabilité de la guerre était partagée entre plusieurs puissances, résultat de rivalités impérialistes et économiques. Ce mensonge a renforcé l'article 231 du traité de Versailles, qui imposait à l'Allemagne la responsabilité exclusive, alimentant le ressentiment et la propagande nazie.
  • Conséquences : Le traité de Versailles a créé des tensions qui ont contribué à l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale.
  1. Seconde Guerre mondiale (1939-1945) : L'incident de Gleiwitz https://www.linflux.com/monde-societe/casus-belli-faux-pretextes-mensonges-lart-de-commencer-la-guerre-2-2/
  • Mensonge : Le 31 août 1939, l'Allemagne nazie a orchestré une fausse attaque polonaise sur une station de radio à Gleiwitz, utilisant des prisonniers déguisés en soldats polonais pour justifier l'invasion de la Pologne.
  • Réalité : Cette opération, dirigée par Himmler, était une mise en scène pour donner un prétexte à la guerre. Les médias nazis ont amplifié l'incident pour mobiliser le soutien populaire.
  • Conséquences : Cet événement a marqué le début de la Seconde Guerre mondiale, entraînant des millions de morts.
  1. Guerre du Vietnam (1964) : L'incident du golfe du Tonkin

https://www.7x7.press/7-mensonges-d-etat-ayant-conduit-a-des-guerres-injustifiees

  • Mensonge : Les États-Unis ont affirmé que des navires nord-vietnamiens avaient attaqué des destroyers américains dans le golfe du Tonkin les 2 et 4 août 1964.
  • Réalité : Si une confrontation a eu lieu le 2 août, l'attaque du 4 août était largement exagérée, voire fabriquée, basée sur des rapports erronés. La résolution du golfe du Tonkin, adoptée sur cette base, a permis au président Lyndon B. Johnson d'intensifier l'engagement militaire américain.
  • Conséquences : Cette guerre a causé des millions de morts et d'importantes pertes économiques, tout en divisant l'opinion publique américaine.
  1. Première Guerre du Golfe (1990-1991) : Les bébés koweïtiens
  • Mensonge : En 1990, une jeune fille présentée comme une infirmière koweïtienne a témoigné devant le Congrès américain, affirmant que des soldats irakiens avaient retiré des bébés de couveuses dans des hôpitaux koweïtiens, les laissant mourir.
  • Réalité : Cette histoire était une fabrication orchestrée par une agence de relations publiques, Hill & Knowlton, et la "témoin" était la fille de l'ambassadeur du Koweït aux États-Unis.
  • Conséquences : Ce témoignage a joué un rôle clé pour rallier le soutien public à l'intervention militaire contre l'Irak, entraînant la première guerre du Golfe.
  1. Guerre d'Irak (2003) : Les armes de destruction massive

https://www.7x7.press/7-mensonges-d-etat-ayant-conduit-a-des-guerres-injustifiees
https://msf-crash.org/fr/guerre-et-humanitaire/guerres-humanitaires-mensonges-et-intox

  • Mensonge : Les États-Unis et le Royaume-Uni ont affirmé que l'Irak de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive (ADM) constituant une menace imminente. Colin Powell a présenté des "preuves" devant l'ONU, notamment une fiole prétendument contenant de l'anthrax. "Preuves" monté par les anglais de Tony Blair.
  • Réalité : Aucune ADM n'a été trouvée après l'invasion. Les renseignements étaient manipulés ou erronés, et l'administration Bush-Cheney a ignoré les rapports contradictoires pour justifier l'invasion.
  • Conséquences : La guerre a déstabilisé le Moyen-Orient, causé des centaines de milliers de morts et alimenté l'émergence de groupes terroristes comme l'État islamique.
  1. Guerres "humanitaires" (Kosovo, Libye, etc.)
    https://msf-crash.org/fr/guerre-et-humanitaire/guerres-humanitaires-mensonges-et-intox
    https://msf-crash.org/en/war-and-humanitarianism/humanitarian-wars-lies-and-brainwashing
  • Mensonge : Des interventions comme celle au Kosovo (1999) ou en Libye (2011) ont été justifiées par des allégations de génocides ou de massacres imminents, souvent exagérées ou non vérifiées. Par exemple, en Libye, des rapports de "massacres de manifestants" par Kadhafi ont été amplifiés sans preuves solides.
  • Réalité : Ces interventions, menées sous le prétexte du "droit d'ingérence humanitaire" ou de la "responsabilité de protéger", servaient souvent des intérêts géopolitiques (contrôle des ressources, affaiblissement de régimes non alignés). Rony Brauman de Médecins sans Frontières a qualifié ces guerres de "croisades morales fondées sur des mensonges".
  • Conséquences : Ces conflits ont entraîné des destructions massives, des crises migratoires et une instabilité durable dans les régions concernées.

Analyse critique : Les mécanismes des mensonges
https://gwenaelle-legoffviard.com/guerres-et-mensonges/
https://classic.emakrusi.com/produit/guerres-et-mensonges-2023/

  • Propagande et médias : Les mensonges sont souvent amplifiés par les médias, qui relaient des récits officiels sans vérification. Julian Assange a souligné que "presque toutes les guerres des 50 dernières années ont été le résultat de mensonges médiatiques".
  • Intérêts financiers : De nombreux conflits, comme ceux en Irak ou en Syrie, ont été liés à des enjeux pétroliers ou bancaires. Certains auteurs, comme Sylvain Laforest, affirment que les guerres sont orchestrées par des élites financières (ex. : la maison Rothschild) pour maintenir un "empire des banques". Bien que controversées, ces thèses soulignent l'importance des motifs économiques.
  • Manipulation psychologique : Les gouvernements utilisent des récits émotionnels (ex. : bébés koweïtiens, génocides) pour court-circuiter le débat rationnel et obtenir un soutien populaire.


Beaucoup pensent, à juste titre, qu’un pays attaqué doit se défendre et doit avoir notre soutien. Certes ! Mais est-ce si simple que cela ? Le machiavélisme des empires est monstrueux pour faire gober des couleuvres, pour manipuler les masses.
Moi-même, comme le Kosovo et la Libye, j’en ai gobé plusieurs que je ne digère toujours pas.

Contexte :

Pendant la révolution russe, la République populaire ukrainienne connaît brièvement l'indépendance avec reconnaissance internationale. Elle intègre une partie de l'ancienne république populaire d'Ukraine occidentale, avant de devenir la république socialiste soviétique d'Ukraine de l'Union soviétique en 1922 à la suite de l'écrasement de l'armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne par l'Armée rouge. Cette défaite met un terme à l'Ukraine libertaire qui se développait depuis 1918 dans le Centre, le Sud et l'Est du pays.

En 1939, l'Union soviétique achève sa conquête de l'Ukraine occidentale auparavant rattachée à la Pologne, conformément au pacte germano-soviétique.

Le 24 août 1991 l’Ukraine devient une nouvelle fois indépendante, avec la dislocation de l'URSS et est alors la troisième puissance nucléaire mondiale en nombre d'ogives.

Le 5 décembre 1994, l'Ukraine abandonne ses armes nucléaires dans le cadre du Mémorandum de Budapest en échange de garanties sur sa sécurité et son intégrité territoriale dont la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni sont garants.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ukraine

Le 7 août 1932 L'Ukraine affamée par Staline

Une grande famine (Holodomor) eut lieu en république socialiste soviétique d'Ukraine et dans le Kouban (république socialiste fédérative soviétique de Russie), en URSS, en 1932 et 1933. Elle fit, selon les estimations des historiens, entre 2,6 et 5 millions de morts. Sans précédent dans l'histoire de l'Ukraine, l'événement se produisit dans le contexte plus général des famines soviétiques de 1931-1933 et fit un nombre particulièrement élevé de victimes.

Le 22 février 1940 Organisation des nationalistes ukrainiens – Wikipédia
Elle englobe l'Organisation militaire ukrainienne (UVO). Son but est de maintenir la force de la nation ukrainienne par la dictature. En février 1940, au cours d'un congrès de l'OUN à Cracovie (alors en territoire sous contrôle allemand), Stepan Bandera s'oppose à Andriy Melnyk et fonde une aile plus radicale à tendance fasciste. Toutes les deux sont financées par l'Abwehr (ancienne organisation de l'armée allemande) et plus particulièrement par la section II de l'Abwehr consacrée au sabotage. Libéré en septembre 1944 par les nazis, il se retourne à nouveau contre l'Armée rouge et demande des armes à l'Allemagne nazie pour reconquérir l'indépendance de l'Ukraine.
Même avant le début du soulèvement anti-allemand en 1943, les unités OUN-B commencent à attaquer les villages polonais et à assassiner les Polonais. Cela se transforme rapidement en une campagne d'extermination à grande échelle, visant à tuer ou à chasser la population polonaise des zones considérées par l'OUN-B comme ukrainiennes. La cible principale du nettoyage ethnique de l'UPA est les Polonais, principalement des femmes et des enfants, mais ceux-ci ont également tué d'autres minorités ethniques telles que les Juifs, les Tchèques, les Hongrois, les Arméniens et même de nombreux Ukrainiens. Les combattants de l'UPA utilisent principalement des outils agricoles tels que des faux, des couteaux et des fourches pour commettre leurs meurtres de masses. La ressemblance est frappante avec le génocide rwandais le 6 avril 1994 (800 000 morts en 3 mois).

A compter de 1945l'OUN-B Banderiste poursuit son action armée contre les Soviétiques, et maintient une activité politique et militaire clandestine en Ukraine jusqu’à la fin des années 1950. Elle disparaît alors d’Ukraine avec la dernière arrestation enregistrée qui daterait de 1958. L’OUN-B maintient cependant une organisation active dans la diaspora ukrainienne. Après la disparition de l'Union soviétique fin 1991, l'OUN reprend son activité en Ukraine, où elle se réorganise sous le nom de Congrès des nationalistes ukrainiens.

Au cours de son existence, l'OUN acquit une très grande influence dans les différentes couches de la société. Son principal succès réside dans sa capacité à assurer la poursuite de la lutte pour l'indépendance ukrainienne, notamment après la Seconde Guerre mondiale au sein de l’Union soviétique.

Le 19 février 1954, Nikita Khrouchtchev au nom du présidium du conseil suprême de l'URSS, en accord avec ses homologues de la RSFSR et de l'Ukraine, « offre » l'oblast de Crimée à la RSS d'Ukraine à l'occasion du 300e anniversaire de la réunification de la Russie et de l'Ukraine.

Le 9 novembre 1989, la chute du mur de Berlin marque la fin symbolique de la guerre froide et l'effondrement progressif du bloc soviétique. Cet événement a redessiné la géopolitique européenne, avec des répercussions sur l'Ukraine, qui était alors une république soviétique. La dissolution de l'URSS en 1991 a conduit à l'indépendance de l'Ukraine, mais aussi à des tensions durables avec la Russie, qui cherchait à maintenir son influence sur les anciennes républiques soviétiques.

En Octobre 1997, sortie du livre « Le Grand Échiquier » (The Grand Chessboard) de Zbigniew Brzeziński. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Grand_%C3%89chiquier_(livre).

D'après lui, « quiconque contrôle l'Eurasie, contrôle la planète ». Il pointe du doigt ce qu'il appelle les « Balkans eurasiens », zone stratégique composée de l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie, l'Afghanistan, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan.
L'Ukraine est un des principaux pivots géopolitiques de l'échiquier eurasien, car « sans l'Ukraine [sous sa domination], la Russie cesse d'être un empire eurasien » ; la Russie pourrait chercher à obtenir un statut impérial sans contrôler l'Ukraine, mais serait alors réduite à un empire asiatique. Le contrôle de l'Ukraine est important, car il s'agit d'une région riche, qui permet d'utiliser la mer Noire librement, et notamment de commercer avec la mer Méditerranée sans partage. Si l'Ukraine venait à perdre son indépendance, la Pologne hériterait de son statut de pivot géopolitique et frontière de l'Europe à l'Est.

La Russie est le principal pays qui occupe la zone centrale de l'Eurasie. Son endiguement est nécessaire à la préservation de la domination américaine dès lors que la Russie ne devient pas démocratique et continue de chercher à atteindre une domination internationale.

Le 22 septembre 2009, sortie du livre « Le monde sans la Russie ? À quoi conduit la myopie politique » d’Evgueni Primakov surnommé le « Lawrence d’Arabie soviétique » pour son expertise sur le Moyen-Orient. https://www.amazon.fr/monde-sans-Russie-conduit-politique/dp/2717857370

Préfacé par Hubert Védrine, cet ouvrage, s’articule autour de l’idée que sous-estimer la Russie en tant que grande puissance relève d’une « myopie politique » occidentale, aux conséquences potentiellement dangereuses pour l’ordre mondial.
C’est une réflexion stratégique qui invite à repenser la place de la Russie dans un monde globalisé, tout en mettant en garde contre les dangers d’une marginalisation qui ignorerait ses capacités et ses ambitions. C’est un plaidoyer pour un partenariat équilibré, ancré dans une analyse lucide des dynamiques géopolitiques du début du XXIe siècle.

  • La Russie dans un monde multipolaire : Primakov défend l’idée que la Russie ne cherche pas à s’imposer par la confrontation, mais qu’elle revendique une place légitime parmi les grandes puissances. Il critique les politiciens occidentaux qui, selon lui, ignorent le potentiel, la dynamique et les perspectives de développement de la Russie, en la reléguant à un rôle secondaire. Il insiste sur l’émergence d’un monde multipolaire où les intérêts convergents entre nations doivent primer.
  • Relations russo-américaines : L’auteur analyse les tensions entre la Russie et les États-Unis, notamment la perception à Moscou de la politique étrangère américaine comme unilatéraliste. Il examine les initiatives et les acteurs derrière cette stratégie, dénonçant les impasses de l’hégémonie américaine et les tentatives d’« exportation de la démocratie ».
  • Critique de l’ordre mondial post-guerre froide : Primakov explore les bouleversements géopolitiques après la chute de l’URSS, y compris les risques d’un nouveau partage idéologique du monde. Il rejette la théorie du « choc des civilisations » et critique les interventions occidentales, comme en Irak ou au Kosovo, ainsi que les conséquences de la guerre russo-géorgienne de 2008 (« guerre des cinq jours » en Ossétie du Sud).
  • Défis mondiaux et coopération : L’ouvrage aborde des enjeux globaux comme le terrorisme international, la crise économique mondiale et les conflits énergétiques (notamment les gazoducs Nord Stream et South Stream). Primakov plaide pour une alliance énergétique et stratégique entre la Russie et l’Union européenne, soulignant leur interdépendance et la nécessité de garantir la sécurité énergétique (livraisons, transport, demande).
  • Politique intérieure russe : Primakov n’élude pas les défis internes, tels que la corruption, la démographie, ou les tendances au retour d’un parti unique. Il salue néanmoins des progrès, comme le rétablissement de l’autorité de l’État et la création d’un fonds de stabilisation pour gérer les revenus pétroliers et gaziers. Il appelle à diversifier l’économie et à renforcer l’État de droit.
  • Contre la marginalisation de la Russie : Primakov argue que marginaliser la Russie est une erreur stratégique, car elle reste un acteur clé par son potentiel économique, énergétique et militaire. Il s’oppose à l’élargissement de l’OTAN et à l’isolement de la Russie dans les affaires mondiales.
  • Vision eurasiatique : Proche du courant eurasiatique, Primakov revendique l’identité orientale de la Russie tout en prônant une coopération avec l’Occident, à condition que celle-ci soit basée sur le respect mutuel.
  • Convergence d’intérêts : L’idée centrale du livre est que, dans un monde multipolaire, il existe de vastes champs d’intérêts communs (énergie, sécurité, économie) entre la Russie, l’Europe et d’autres puissances, qui devraient être exploités pour éviter les confrontations.

1989-1991 : Chute du mur et indépendance de l'Ukraine

  • 9 novembre 1989 : Chute du mur de Berlin, précipitée par les manifestations pacifiques en RDA et la politique de libéralisation de Mikhaïl Gorbatchev (glasnost et perestroïka). Cela affaiblit le contrôle soviétique sur l’Europe de l’Est.
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Chute_du_mur_de_Berlin
  • https://enseignants.lumni.fr/parcours/1413/pourquoi-le-mur-de-berlin-est-il-tombe-en-1989.html
  • 9 février 1990 : Confirmé par Roland Dumas, notre ministre français des Relations extérieures, James Baker, secrétaire d'État américain de 1989 à 1992, a joué un rôle clé dans les discussions avec Mikhaïl Gorbatchev concernant la réunification allemande et l'avenir de l'OTAN. Lors d'une rencontre cruciale le 9 février 1990 à Moscou, Baker a abordé la question du statut de l'Allemagne unifiée et de son appartenance à l'OTAN. Selon des documents déclassifiés, il a déclaré à Gorbatchev : « Si nous maintenons une présence dans une Allemagne qui fait partie de l'OTAN, il n'y aura pas d'extension de la juridiction de l'OTAN pour les forces de l'OTAN d'un pouce à l'Est. » Cette formulation, souvent citée comme « not one inch eastward », visait à rassurer les Soviétiques sur le fait que l'OTAN ne s'étendrait pas vers l'Est, spécifiquement dans l'ex-RDA (Allemagne de l'Est), dans le contexte de la réunification allemande.
  • https://www.les-crises.fr/expansion-de-l-otan-ce-que-gorbatchev-a-entendu/
  • https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/desintox-non-l-otan-n-a-jamais-formellement-garanti-a-l-urss-qu-il-ne-s-elargirait-pas-a-l-est_5004512.html
  • Baker a également proposé un marché à Gorbatchev, lui demandant s'il préférait une Allemagne unie hors de l'OTAN, indépendante, ou liée à l'OTAN avec des garanties contre une expansion vers l'Est. Gorbatchev a répondu que « toute expansion de la zone de l'OTAN est inacceptable », ce à quoi Baker a acquiescé : « Nous sommes d’accord avec cela. »
  • https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2021-12-24/elargissement-de-l-otan-a-l-est/comment-l-occident-a-trompe-la-russie.php
  • https://canempechepasnicolas.over-blog.com/2022/01/l-otan-ne-s-etendra-pas-d-un-pouce-vers-l-est-affirme-washigton-aux-sovietiques-le-9-fevrier-1990.html
  • 3 octobre 1990 : Réunification de l'Allemagne, soutenue par Gorbatchev, marquant la fin de la division Est-Ouest en Europe.
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Chute_du_mur_de_Berlin
  • 24 août 1991 : L'Ukraine déclare son indépendance après un référendum, à la suite de la dissolution de l'URSS (décembre 1991). L'Ukraine hérite d'un arsenal nucléaire, qu'elle abandonna en 1994 via le Mémorandum de Budapest, en échange de garanties de sécurité de la Russie, des États-Unis et du Royaume-Uni.

Années 1990-2000 : Tensions post-soviétiques et intégration européenne

  • Années 1990 : L'Ukraine oscille entre l'influence russe et une aspiration à l'intégration occidentale. La Russie considère l'Ukraine comme partie intégrante de sa sphère d'influence, tandis que l'UE et l'OTAN s'élargissent vers l'Est (adhésion de la Pologne, Hongrie, Tchéquie en 1999).
  • https://www.robert-schuman.eu/fr/questions-d-europe/0153-les-vestiges-du-mur-de-berlin-vingt-ans-apres-quels-enjeux-pour-la-russie-et-l-ukraine
  • 2004 : La Révolution orange en Ukraine, déclenche par des élections présidentielles contestées, renforce l'orientation pro-occidentale du pays sous Viktor Iouchtchenko. Cela irrite la Russie, qui soutient Viktor Ianoukovitch.
  • 2004-2014 : José Manuel Barroso est président de la Commission européenne. Il joue un rôle clé dans le Partenariat oriental de l'UE, lancé en 2009, visant à rapprocher l'Ukraine et d'autres ex-républiques soviétiques de l'UE. Avec l'Accord d'association exclusif avec l'UE José Manuel Barroso a demandé à l’Ukraine de faire un choix unilatéral géostratégique.
  • https://fr.euronews.com/my-europe/2024/11/21/poutine-ne-voulait-pas-que-lukraine-existe-jose-manuel-barroso-ex-president-de-lue

2014 : Début du conflit et annexion de la Crimée

Février : Révolution de Maïdan (Euromaïdan)

    • Le 20-22 février 2014, des manifestations pro-européennes à Kiev, déclenchées par le refus du président Viktor Ianoukovitch de signer un accord d'association exclusif avec l'UE, dégénèrent en affrontements violents.
    • Le massacre du Maïdan du 20 février 2014 fut une opération sous faux drapeau qui a réussi, et qui fut réalisée par les leaders du mouvement Maïdan de protestation et des tireurs d'élite cachés, afin de s'emparer du pouvoir en Ukraine. — (Daniele Ganser, Les guerres illégales de l'OTAN, 2017)
    • Les cinq agents de la police antiémeute arrêtés et accusés d'avoir tué 48 manifestants et blessé 80 autres, ce 20 février 2014, échapperont ultérieurement et bizarrement à toutes poursuites par la justice ukrainienne.
    • Ianoukovitch est destitué et fuit en Russie.
    • Victoria Nuland, alors sous-secrétaire d’État adjointe pour les affaires européennes et eurasiennes, a joué un rôle actif dans le soutien des États-Unis aux manifestations de Maïdan, qui ont conduit à la chute du président Viktor Ianoukovitch en février 2014. Elle a publiquement soutenu les manifestants, notamment en distribuant des biscuits sur la place Maïdan et en s’exprimant en faveur des « aspirations européennes » de l’Ukraine.
      En décembre 2013, elle a déclaré devant la Fondation américano-ukrainienne que les États-Unis avaient investi 5 milliards de dollars sur une décennie pour soutenir la démocratie et l’intégration européenne de l’Ukraine, une déclaration interprétée par certains comme une preuve d’ingérence visant à éloigner l’Ukraine de l’influence russe.
      https://en.wikipedia.org/wiki/Victoria_Nuland
      https://lesmoutonsenrages.fr/2022/02/25/ukraine-interviewer-victoria-nuland-ou-comment-ne-rien-comprendre-a-la-crise/
      Un enregistrement téléphonique intercepté en février 2014 entre Nuland et l’ambassadeur américain en Ukraine, Geoffrey Pyatt, a également suscité la controverse. Dans cette conversation, Nuland discute de la composition du futur gouvernement ukrainien post-Ianoukovitch, mentionnant notamment Arseniy Yatsenyuk comme le « bon choix » (« Yats is the guy »). Cette fuite a été perçue par certains, notamment en Russie, comme une preuve que les États-Unis orchestraient un coup d’État.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Victoria_Nuland
  • Mars : Annexion de la Crimée par la Russie
    • Les États ont la responsabilité primaire de protéger leurs populations contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l'humanité.
    • La communauté internationale, via l'ONU, doit aider les États à remplir cette obligation et intervenir si un État échoue, en respectant la Charte.
    • Le 18 mars 2014, à la suite d’un référendum tenu le 16 mars, le gouvernement russe annonce que la république de Crimée (correspondant à l’ancienne république autonome de Crimée) et la ville de Sébastopol, anciennement ukrainiennes, deviennent deux nouveaux sujets de la fédération de Russie et le gouvernement ukrainien commence alors à retirer ses troupes de Crimée.
    • La Russie invoque la protection des populations russophones. La "protection des populations" dans le cadre de l’article 51 de la Charte des Nations Unies invoque le Concept de la "Responsabilité de protéger" (R2P). Bien que la Charte ne mentionne pas directement la "responsabilité de protéger", ce concept, adopté lors du Sommet mondial de 2005, s'appuie sur ses principes. La R2P stipule que :
    • Avec le début de l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, les Russes ethniques constituaient le plus grand groupe de résidents, soit 60 %, suivis des Ukrainiens (24 %) et des Tatars de Crimée (12 %) 
    • José Manuel Barroso, alors président de la Commission européenne, supervise la réponse de l'UE. Il rappelle dans des entretiens ultérieurs que les États membres de l'UE étaient divisés sur la sévérité des sanctions contre la Russie. L'UE opte pour des sanctions limitées (embargo sur les armes, restrictions sur les banques russes, interdiction d'importation de produits de Crimée), jugées « minimalistes » en raison des intérêts économiques nationaux (par exemple, l'opposition de Viktor Orbán et l'ambiguïté de pays comme Malte ou Chypre).
    • https://fr.euronews.com/my-europe/2024/11/13/personne-ne-croit-que-lukraine-va-recuperer-la-crimee-selon-jose-manuel-barroso
  • https://www.euronews.com/my-europe/2024/11/13/nobody-believes-ukraine-is-going-to-get-back-crimea-says-jose-manuel-barroso
  • Avril : Début de la guerre civile dans le Donbass
  • Mai : L'incendie de la Maison des syndicats d'Odessa
    • L'incendie de la Maison des syndicats d'Odessa est un évènement qui se déroule le 2 mai 2014. Bilan : trente-deux personnes pro-russes sont mortes dans l'incendie.
  • Mai : Création du bataillon AZOV
    • Le 5 mai 2014, (https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9giment_Azov) le bataillon Azov est formé durant la première phase de la guerre russo-ukrainienne en tant que bataillon paramilitaire de volontaires d'extrême droite avec des affiliations néonazies et ultra-nationalistes. C’est une unité de la garde nationale ukrainienne autrefois basée à Marioupol, sur la mer d'Azov.
      Lors de la guerre du Donbass de 2014, le bataillon est accusé de violations des droits de l'homme, dont des détentions arbitraires, exécutions sommaires et tortures. Le régiment est engagé dans la guerre contre l'invasion russe de l'Ukraine et célèbre pour sa défense acharnée de l'usine métallurgique Azovstal de Marioupol.

Le régiment est particulièrement ciblé durant l'invasion russe par la propagande russe qui cherche à l'utiliser pour justifier son attaque et sa revendication de « dénazification de l'Ukraine ».
Début 2014, l'État ukrainien est proche de la faillite, et de plus, de nombreux soldats prorusses de l'armée nationale ont déserté (selon un soldat prorusse). L'armée ukrainienne est désorganisée et peu motivée, les appelés du Donbass ne sont plus envoyés combattre la rébellion dans l'Est du pays par crainte qu’ils ne changent de bord. Face à cela, le 13 avril 2014, au lendemain des référendums de Lougansk et de Donetsk, le ministre de l'Intérieur du gouvernement Iatseniouk I, Arsen Avakov, décide de former des milices armées spéciales, afin de lutter contre l'insurrection séparatiste à l'Est. Les actions de combat qui sont menées sont dénommées « opérations antiterroristes » (ATO), afin de souligner l'illégalité de ces référendums.
Pour toutes les exactions de ce bataillon, voir le lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9giment_Azov

  • Mai : Élection présidentielle
    • Le 25 mai 2014 Petro Porochenko est élu président, promettant une intégration européenne et la résolution du conflit.
  • Juillet : Crash du vol MH17
    • Le 17 juillet 2014 un avion de Malaysia Airlines est abattu dans l'est de l'Ukraine, tuant 298 personnes. Les enquêtes internationales concluent à l'utilisation d'un missile russe Buk par les séparatistes, ce que la Russie nie.
  • Septembre : Accords de Minsk I
    • Le 5 septembre 2014, un protocole signé entre l'Ukraine, la Russie, l'OSCE et les séparatistes ukrainiens vise à instaurer un cessez-le-feu et une solution politique, mais il est rapidement violé.

(Wikipedia) L'accord du 5 septembre ressemble beaucoup au plan de paix en quinze points proposé par le président ukrainien Petro Porochenko le 20 juin 2014.

Le texte du protocole comprend douze points :
Protocole de Minsk — Wikipédia

  • Assurer un cessez-le-feu bilatéral immédiat
  • Assurer la surveillance et la vérification du cessez-le-feu par l'OSCE
  • Organiser une décentralisation des pouvoirs, par la mise en application d'une loi ukrainienne (loi sur le statut particulier), accordant de manière temporaire l'autonomie locale dans les oblasts de Donetsk et de Lougansk (Comme la Corse)
  • Assurer une surveillance permanente de la frontière russo-ukrainienne par l'OSCE et instaurer une zone de sécurité à cette même frontière
  • Libérer immédiatement tous les otages et les personnes retenues illégalement
  • Adopter une loi ukrainienne visant à interdire les poursuites et les sanctions contre toutes les personnes impliquées dans la guerre du Donbass
  • Poursuivre un dialogue national entre les parties
  • Mettre en œuvre des mesures afin d'améliorer la situation humanitaire dans le Donbass
  • Procéder à des élections anticipées dans les oblasts de Donetsk et de Lougansk
  • Procéder au retrait du territoire ukrainien des formations armées et du matériel militaire illicites, ainsi que des combattants irréguliers et des mercenaires
  • Mettre en place un programme économique pour favoriser la reprise des activités et de l'économie locale dans le Donbass
  • Assurer la protection personnelle des participants aux consultations

2015 : Poursuite du conflit et Minsk II

  • Février : Accords de Minsk II
    • Le 12 février 2015, Lors d'un sommet à Minsk (Biélorussie), les dirigeants de l'Ukraine, de la Russie, de la France de l'Allemagne et des républiques populaires autoproclamées (sécessionnistes de l'Ukraine) de Donetsk et de Lougansk se mettent d'accord sur des mesures concernant la guerre du Donbass. Les pourparlers se tiennent sous l'égide de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à la suite de l'échec du protocole de Minsk du 5 septembre 2014 destiné à faire respecter le cessez-le-feu dans la région du Donbass.
  • Conflit de basse intensité
    • Les combats dans le Donbass continuent, avec des affrontements sporadiques le long de la ligne de front, causant des milliers de morts (~ 14000 morts civils et militaires).
    • L’ex-chancelière Angela Merkel ne devrait pas dire ça… Dans une interview au journal « Die Zeit », l’ancienne dirigeante allemande explique que les accords de Minsk n’étaient qu’un moyen pour l’Ukraine de se renforcer militairement afin de se préparer à un conflit inévitable ; confidences confirmées par François Hollande lors de son piégeage téléphonique. Les deux étaient signataires des accords.
    • https://www.marianne.net/agora/les-signatures-de-marianne/les-accords-de-minsk-devaient-donner-du-temps-a-lukraine-angela-merkel-jette-un-pave-dans-la-mare

2016-2018 : Stagnation et tensions continues

  • Consolidation des institutions ukrainiennes
    • L'Ukraine poursuit ses réformes pro-européennes, notamment dans la lutte contre la corruption et l'intégration économique avec l'UE (accord d'association exclusif entré en vigueur en 2017).
  • Guerre en Ukraine : le "New York Times" révèle que la CIA a financé 12 bases dans le pays depuis 2016
  • Dans un article du « New York Times » paru le 25 février, on apprend que la CIA est largement impliquée en Ukraine. Après plus de 200 entretiens avec d'actuels ou anciens fonctionnaires ukrainiens, américains et européens, deux journalistes américains dressent le tableau d'une collaboration des agences de renseignement ukrainiennes et américaines extrêmement développée depuis 2014.

« Cela a transformé l'Ukraine, dont les agences de renseignement étaient longtemps vues comme compromises par la Russie, en un des partenaires de renseignement les plus importants pour Washington contre la Russie ». Dès le début de l'article du New York Times, le ton est donné. Adam Entous et Michael Schwirtz livrent le résultat d'un travail de longue haleine, avec plus de 200 entretiens avec d'actuels ou anciens fonctionnaires ukrainiens, américains et européens.

Sur la base de ces interviews, ils remontent le fil d'une collaboration entre les États-Unis et l'Ukraine qui remonte à 2014. Un travail commun d'abord timide, puis de plus en plus intense. Aujourd'hui, la CIA joue un rôle majeur dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie, et son retrait serait une lourde perte pour Kiev… mais également pour Washington.

            Liens sur les 12 bases de la CIA

  • Tensions en mer d'Azov (2018)
    • En novembre 2018, la Russie capture trois navires ukrainiens près du détroit de Kertch, intensifiant les tensions maritimes.
  • Conflit gelé dans le Donbass
    • Les affrontements diminuent en intensité, mais la situation reste instable, avec des violations régulières du cessez-le-feu.

2019 : Changement de leadership et tentative de dialogue

  • Avril-Mai : Élection de Volodymyr Zelensky
    • L'acteur et comédien Volodymyr Zelensky remporte l'élection présidentielle face à Petro Porochenko, avec un programme axé sur la paix et la lutte contre la corruption.
  • Échanges de prisonniers
  • La loi de 25 avril 2019 sur la langue ukrainienne (n° 5670-d)
    Elle renforce l'usage de l'ukrainien dans les sphères publiques (administration, éducation, médias, services). Elle exige, par exemple, que les fonctionnaires, enseignants et médias utilisent l'ukrainien, avec des amendes en cas de non-respect (64 à 446 euros).
  • Critiques : La Commission de Venise et Human Rights Watch ont exprimé des préoccupations sur la protection des droits linguistiques des minorités, notamment pour le russe, exclu de certaines exemptions accordées aux langues de l'UE. En 2023, des amendements ont été adoptés pour répondre aux critères d'adhésion à l'UE, mais leur impact reste débattu.

https://en.wikipedia.org/wiki/Language_policy_in_Ukraine

  • Sommet de Paris (Format Normandie)
    • Une rencontre entre l'Ukraine, la Russie, la France et l'Allemagne tente de relancer les accords de Minsk, mais les progrès sont limités.

2020-2021 : Escalade des tensions

  • Rapports de International Crisis Group (ICG) sur le Donbass :
  • https://crisisgroup.github.io/donbas-data-repo/
  • L’ICG est une organisation non gouvernementale fondée en 1995, axée sur la prévention des conflits et l’analyse des crises mondiales. Elle est partiellement financée par des dons, y compris ceux de George Soros via ses Open Society Foundations, qui ont fourni un financement initial et continuent de soutenir l’organisation.  L’ICG produit des rapports et des analyses sur divers conflits, y compris celui en Ukraine.
  • L’ICG a publié un rapport intitulé Conflict in Ukraine’s Donbas: A Visual Explainer (mars 2025), qui fournit un aperçu du conflit dans l’est de l’Ukraine entre 2014 et début 2022, avant l’invasion russe à grande échelle.
  • Ce rapport mentionne des données sur les explosions enregistrées par la mission de surveillance de l’OSCE, qui reflètent l’intensité des combats, incluant implicitement des bombardements.
  • Le rapport utilise des données triangulées, incluant des publications sur les réseaux sociaux et des communications avec des citoyens, pour documenter les victimes et les dynamiques du conflit.
  • Les bombardements sur le Donbass se sont intensifiés dès mars 2021 pour quadrupler en février 2022 (14 000 morts environ entre 2014-2022).

Méthodologie : L'ICG utilise les données de l'OSCE sur le nombre d'explosions quotidiennes pour mesurer l'intensité des combats, corrélées avec les efforts diplomatiques (comme les engagements de cessez-le-feu). Le rapport note une diminution des explosions après certains cessez-le-feu, mais une reprise en l'absence d'accord durable.

Où trouver les rapports :

  • Les rapports de l'ICG sont accessibles sur leur site officiel (www.crisisgroup.org), notamment dans la section dédiée à l'Ukraine.
  • Le Visual Explaineret les données associées sont disponibles via le lien mentionné ci-dessus.
  • Le bulletin CrisisWatchest diffusé mensuellement à environ 132 000 abonnés et accessible en ligne.
  • Renforcement militaire ukrainien
  • Le 24 mars 2021, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a signé un décret (n° 117/2021) officialisant la stratégie de désoccupation et de réintégration du territoire temporairement occupé de la République autonome de Crimée et du Donbass sous statut « autonome » (via l’accord de Minsk 2), approuvée par le Conseil national de sécurité et de défense de l'Ukraine (CNSD) le 11 mars 2021.
  • Soutien Occidental et Réarmement avec livraisons d’Armes : En 2021, l’Ukraine a reçu des armes occidentales, incluant des missiles Javelin et des drones Bayraktar TB2 turcs, utilisés pour la première fois dans le Donbass fin 2021. Ces acquisitions, rapportées par Euractiv, ont renforcé les capacités ukrainiennes.
  • Déclarations de Zelensky : Zelensky a appelé à un renforcement militaire face à la menace russe, notamment dans des discours en 2021 où il demandait un soutien accru de l’OTAN. Par exemple, Euractiv rapporte qu’il a qualifié l’adhésion à l’OTAN comme "le seul moyen de mettre fin à la guerre dans le Donbass" (avec l’utilisation de l’article 5).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9lude_%C3%A0_l%27invasion_de_l%27Ukraine_par_la_Russie#D%C3%A9cembre_2021

  • Le 10 novembre 2021 à Washington, D.C, très discrètement, après l’entretien Blinken-Zelensky du 2 novembre 2021 à Glasgow en marge de la conférence COP26, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a signé une mise à jour de la Charte sur le partenariat stratégique États-Unis-Ukraine avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba. Cet accord ne s'agit pas d'un nouveau "pacte" mais d'une révision et d'un renforcement de la charte existante, initialement établie en 2008. La charte réaffirme le soutien des États-Unis à la souveraineté, à l'indépendance et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Elle met l'accent sur Soutien militaire : Face aux menaces russes, renforcement des capacités de défense de l'Ukraine jusqu’à la libération totale du territoire Ukraine.
  • Avec ce réarmement et cette remobilisation militaire ukrainien, Moscou, à son tour, accuse l'Ukraine d'actions agressives. Le 1er décembre 2021, la Russie a reproché à l'Ukraine d'avoir déployé la moitié de son armée (environ 125 000 soldats) dans le Donbass pour affronter les séparatistes prorusses[75]. Le 3 décembre, Poutine a critiqué l'Ukraine pour avoir utilisé un drone Bayraktar TB2 contre des séparatistes prorusses dans le Donbass[76],[77]. C'est la première fois que l'armée ukrainienne utilise ce type de drone[78],[79]. L'armée ukrainienne a déclaré que la frappe a eu lieu en réponse à un tir d'un canon Howitzer D-30 en possession des séparatistes et visait exclusivement des véhicules sur le sol ukrainien[78],[77]. Ces drones, de fabrication turque, ont été le facteur déterminant de la supériorité azérie lors du conflit du Haut-Karabagh en 2020 et participent à la diplomatie d'Ankara — membre de l'OTAN et proche du Kremlin depuis 2015 — dans la région[79],[80]. L'utilisation de ce type d'arme est proscrit par les accords de paix de Minsk[81],[79]. Kyïv reconnaît que l'utilisation de ces armes pourrait servir de prétexte à une réaction russe[78].
  • les Russes, prétentieux dans leur supériorité militaire d’un autre âge, ont compris que l’attaque générale était imminente. De l’adage « la meilleure défense c’est l’attaque », ils sont tombés stupidement dans le piège médiatique « Qui a attaqué en premier ? ».
    https://www.youtube.com/watch?v=KEzmzBc2Rpo&t=861s (L’Ukraine, le piège par Jean Dufourcq)
  • Le décret ukrainien (n° 117/2021) du 24 mars 2021 appelle à une coopération internationale accrue pour maintenir la pression sur la Russie, notamment via des sanctions, des poursuites judiciaires (par exemple, devant la Cour européenne des droits de l'homme) et des résolutions de l'ONU.  Il soutient la création de la Plateforme de Crimée, dont le sommet inaugural s'est tenu le 23 août 2021 à Kiev, avec la participation de 46 pays et organisations.
  • 1er juillet 2021 Loi sur les peuples autochtones de l'Ukraine (n° 1616-IX), adoptée par la Verkhovna Rada (parlement ukrainien) et signée par le président Volodymyr Zelensky. Cette loi, sous couvert de protection en Crimée des tatars, décrète que les citoyens ukrainiens d’origine russe n’ont plus les mêmes droits que les citoyens ukrainiens d’origine Ukrainienne.
  • Les Russes sont très sensibles à toutes les minorités russes dans les ex-satellites de l’URSS installées depuis plusieurs générations.
    La Lettonie fait de celles-ci des apatrides sans statut, sans passeport (https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Non-citoyens_de_Lettonie) comme l’Ukraine avec la Loi sur les peuples autochtones de l'Ukraine.

Remarques :
Imaginons que la France fasse des Bretons des sous citoyens sans passeport, des apatrides !
Imaginons que la France dénaturalise les descendants français des Polonais venus travailler dans nos mines, devenant de fait, apatrides !

Imaginons que la France interdît la langue Corse ou Basque dans ces deux régions !
Imaginons que la France dénaturalise tous les descendants français de tous les magrébins installés et naturalisés en France depuis fort longtemps !

  • Renforcement militaire russe
    • La Russie masse des troupes à la frontière ukrainienne, signalant une escalade. Poutine exige que l’OTAN cesse son expansion vers l’Est.
  • Réformes internes
    • Zelensky poursuit les réformes, mais fait face à des défis internes, notamment la corruption et les divisions politiques.
  • L'ultimatum russe à l'OTAN de décembre 2021 [>] désigne les demandes de la Russie aux États-Unis et à l'OTAN pour obtenir des « garanties de sécurité », formulées en décembre 2021 dans le contexte du rassemblement des troupes russes à la frontière ukrainienne et des reportages dans les médias occidentaux sur la préparation d'une invasion russe en Ukraine[1],[2]. Parmi d'autres choses, Moscou demande aux États-Unis, et à l'OTAN, des garanties de non-adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à cette Alliance atlantique[3] ; ainsi que le refus de toute activité militaire sur les territoires de l'Ukraine, de l'Europe de l'EstCaucase et Asie Centrale[4].

Les principales demandes ont été rejetées par l'OTAN et les États-Unis le 26 janvier 2022. Un mois plus tard, le 24 février, la Russie déclenche l'invasion de l'Ukraine[5],[6].

  • Des plans de paix divergents
  • Exigences russes : La Russie maintient des objectifs inchangés, incluant la neutralité de l’Ukraine (non-adhésion à l’OTAN), la reconnaissance des territoires annexés (Crimée, Donetsk, Lougansk, etc.), la démilitarisation et la « dénazification » de l’Ukraine, ainsi que la levée des sanctions occidentales. Ces conditions, décrites comme une « capitulation » par l’Ukraine, ne constituent pas un plan de paix négocié mais une liste de demandes unilatérales.
  • Exigences ukrainiennes : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proposé un plan de paix en 10 points, incluant le retrait russe, la restauration des frontières de 1991 et des garanties de sécurité, potentiellement via une adhésion à l’OTAN. Ce plan est incompatible avec les exigences russes.

2022-2025 : Invasion à grande échelle et implications

  • Janvier 2022 : Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense de l'Ukraine, affirme que « le respect des accords de Minsk signifie la destruction du pays. Lorsqu'ils ont été signés sous la menace armée des Russes — et sous le regard des Allemands et des Français — il était déjà clair pour toutes les personnes rationnelles qu'il était impossible de mettre en application ces documents »[22].
  • Février 2022, le président finlandais Sauli Niinistö déclare que « la meilleure solution [à la situation actuelle] pourrait être que l'accord de Minsk soit respecté ou qu'il y ait des progrès significatifs dans sa mise en œuvre »[23]. Après ses échanges approfondis avec les chefs d'État russe et ukrainien, le Président Macron arrive à la même conclusion : « Les accords de Minsk sont la meilleure chance de protection de l'Ukraine »
  • 16 février 2022 : Passé sous silence dans les médias occidentaux, avec 125000 soldats ukrainiens massés à la frontière du Donbass, énorme augmentation des bombardements ukrainiens sur le Donbass constaté par l’OSCE sur le terrain via l’accord de Minsk 1. L’ICG a publié un rapport intitulé Conflict in Ukraine’s Donbas: A Visual Explainer (mars 2025).
  • 24 février 2022 : la Russie lance une invasion militaire massive, ciblant des villes comme Kiev, Kharkiv, Marioupol et Kherson. L'objectif affiché par Vladimir Poutine est la défense des minorités russes du Donbass, la "démilitarisation" et la "dénazification" de l'Ukraine.
    L'UE, sous la présidence d'Ursula von der Leyen, impose des sanctions beaucoup plus sévères qu'en 2014, bien que des divisions persistent sur l'énergie russe.
    • Des millions de réfugiés fuient vers l'Europe occidentale. Des villes comme Marioupol sont dévastées, et des crimes de guerre sont signalés.
    • Les combats se concentrent dans l'est et le sud, avec des avancées russes suivies de contre-offensives ukrainiennes.
    • L'Ukraine résiste farouchement, avec une mobilisation nationale et un soutien militaire et financier massif de l'OTAN, des États-Unis et de l'UE.
  • mars-avril 2022 : Les négociations d'Istanbul, tenues en mars 2022, ont vu la Russie et l'Ukraine discuter d'un projet d'accord visant à mettre fin à l'invasion russe débutée en février 2022. Le brouillon proposait que l'Ukraine adopte une neutralité permanente (renonçant à l'adhésion à l'OTAN) et accepte des limites sur ses forces armées, en échange d'un retrait russe à ses positions d'avant le 24 février 2022 (incluant le contrôle de la Crimée et d'une partie du Donbass) et de garanties de sécurité de plusieurs pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Chine. Ces discussions, bien que prometteuses selon certains, n'ont pas abouti à un accord final.

    Le projet de traité envisageait comme garants possibles les États membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (le Royaume-Uni, la Chine, les États-Unis, la France, en incluant la Russie) mais également la Turquie, l'Allemagne, l'Italie, la Pologne, le Canada ou Israël. Les États garants sont tenus, en cas d'agression ou d'attaque armée, d'apporter leur soutien à l'Ukraine neutre pour rétablir sa sécurité. Le projet de traité prévoit par ailleurs que l'Ukraine et la Russie négocient bilatéralement une issue pacifique au différend en Crimée d'ici les 10 à 15 prochaines années[18]


    Bien que prometteur selon certains, ce projet de traité en 11 points, proposé par Zelensky, validé par la Russie, a été stoppé par les occidentaux in-extrémis, vu la bonne résistance militaire ukrainienne et l’impréparation et la fragilité des forces russes. Pour la troisième fois dans l'Histoire, ils ont cru que la Russie pouvait s’écrouler, ouvrant des perspectives inimaginables.
     
  • 9 avril 2022 : Visite à Kyiv de Boris Johnson. Le premier ministre britannique, s'est rendu à Kyiv peu après les négociations d'Istanbul. Selon un article de Ukrainska Pravda (mai 2022), citant des sources proches du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Johnson aurait transmis deux messages :
  • Déclarations de Davit Arakhamia : En novembre 2023, Davit Arakhamia, chef de la délégation ukrainienne à Istanbul, a déclaré dans une interview que, après les discussions d'Istanbul, Johnson était venu à Kyiv et avait dit : « Nous ne signerons rien avec [les Russes], et battons-nous. » Cette citation a été largement relayée par des sources pro-Kremlin pour suggérer que Johnson avait saboté les pourparlers.
  • https://www.theguardian.com/world/2025/feb/12/zelenskyy-rejects-claim-boris-johnson-talked-him-out-of-2022-peace-deal
  • https://mythdetector.com/en/manipulation-as-if-arakhamia-said-that-the-deal-with-russia-failed-because-of-boris-johnson-s-position/
  • https://euvsdisinfo.eu/report/boris-johnson-as-uk-pm-sabotaged-istanbul-peace-deal-in-2022-ordering-kyiv-to-fight-till-the-last-ukrainian/

19 juin 2022 : Le Parlement ukrainien a adopté deux lois visant à limiter l'influence culturelle russe en réponse à l'invasion :

  • Interdiction des livres russes : Une loi interdit l'impression de livres par des citoyens russes, sauf s'ils renoncent à leur nationalité russe pour adopter la nationalité ukrainienne. Elle prohibe aussi l'importation de livres imprimés en Russie, en Biélorussie ou dans les territoires occupés, et exige une autorisation spéciale pour les livres russes provenant d'autres pays.
  • Restrictions sur la musique russe : Une autre loi interdit la diffusion de musique d'artistes russes de l'ère post-soviétique dans les médias et les transports publics, tout en augmentant les quotas de contenu ukrainien à la radio et à la télévision.
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_linguistique_de_l%27Ukraine
  • Contexte : Ces lois visent à contrer la propagande russe et à promouvoir l'identité ukrainienne, mais elles ont été critiquées par la Russie, qui y voit une atteinte aux droits culturels.

31 janvier 2023 : Les projets de démantèlement de la Russie au Parlement européen pour sa cinquième réunion.

Pour rappel :

  • Le Forum des nations libres de l’après-Russie

https://fr.wikipedia.org/wiki/Forum_des_peuples_libres_de_la_post-Russie

  • Forum I / 8-9 mai 2022 - Varsovie, Pologne
    Ce travail sera axé sur la reconstruction de la fédération de Russie, la décolonisation de ses peuples autochtones et régions, la démilitarisation et la dénucléarisation, la députinisation et la lustration.
  • Forum II / 22-24 juillet 2022 - Prague, République tchèque
  • Forum III / 23-25 septembre 2022 — Gdansk, Pologne
  • Forum IV / 7-11 décembre 2022 — Helsingborg, Suède
  • Forum V / 31 janvier 2023 — Bruxelles, Parlement européen
  • Forum VI / 25-27 avril 2023 — Washington, États-Unis, Hudson Institute, mairie de Philadelphie, Institut ukrainien d'Amérique, New York
  • Forum VII / 1-2 août 2023 — Tokyo, Japon, Parlement
  • Forum VIII / 26-28 septembre 2023 — Londres/Paris
  • Forum IX / 11-14 décembre 2023 - Rome/Berlin
  • Plusieurs projets visent à démanteler la Russie pour la découper en plusieurs États. Réalisés par des Polonais, des Américains ou des Ukrainiens, ils témoignent tout autant de la peur de la Russie que de visions géopolitiques expansionnistes.

Un article de Agnese Rossi, parution dans Limes. Traduction de Conflits. Original à retrouver ici.

https://www.revueconflits.com/les-projets-de-demantelement-de-la-russie/

https://www.revueconflits.com/des-projets-pour-leclatement-de-la-russie/

Le Forum des nations libres de l’après-Russie, un cadre de dialogue qui rassemble les revendications indépendantistes des minorités ethniques russes et les réalités régionales (et leurs sympathisants euro-atlantiques – Américains, Polonais et Baltes), s’est réuni le 31 janvier 2023 au Parlement européen pour sa cinquième réunion. Le groupe a présenté à Bruxelles son projet de « décolonisation et de reconstruction » de la Fédération de Russie, parrainé par la composante polonaise du Parti des conservateurs et réformistes européens. Anna Fotyga, députée européenne et ancienne ministre polonaise des affaires étrangères (Pis, parti Droit et Justice), impliquée dans les travaux du Forum depuis sa création, a rappelé sa mission fondatrice : « Comme dans le cas du Troisième Reich allemand, la Fédération de Russie, en tant que menace existentielle pour l’humanité et l’ordre international, devrait subir des changements drastiques. Il est naïf de penser que la Russie, après avoir été définitivement vaincue, restera dans le même cadre constitutionnel et territorial. La communauté internationale ne peut pas adopter une position confortable en attendant les développements, mais doit entreprendre une […] re-fédéralisation de l’État russe, en tenant compte de l’histoire de son impérialisme.

  • Disloquer la Russie : Le projet mondialiste qui ne dit pas son nom

https://lediplomate.media/2025/04/disloquation-russie-projet-mondialiste/alexandrer/monde/russie-et-ukraine/

Un projet assumé… et parfois avoué

Certains dirigeants européens ne cachent même plus cette ambition. En 2024, Kaja Kallas[1], alors vice-présidente de l’Union européenne et ancienne Première ministre estonienne, évoquait sans détour « l’opportunité de repenser la carte de l’Est européen » grâce à la guerre en Ukraine. Une déclaration qui, pour beaucoup, a confirmé que l’objectif final n’est pas seulement de “soutenir l’Ukraine”, mais bien de remodeler l’ensemble de l’espace post-soviétique à des fins stratégiques et économiques.


[1] Kaja Kallas (prononcé en estonien : /ˈkɑjɑ ˈkɑlːɑs/), née le 18 juin 1977 à Tallinn, est une femme d'État estonienne membre du Parti de la réforme (REF). Elle est haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité depuis le 1er décembre 2024. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Kaja_Kallas)

25 mai 2023 : Jens Stoltenberg : « L’Ukraine deviendra à terme membre de l’OTAN »

Le secrétaire général de l’organisation estime, dans un entretien au « Monde », que l’Alliance atlantique, bien que régionale, doit s’adapter à des « menaces mondiales ».

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/25/l-ukraine-deviendra-a-terme-membre-de-l-otan_6174817_3210.html

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.