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Billet de blog 6 novembre 2009

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PASS : Plan d’Action Secrète & Silencieuse.

Après mon billet « Aller à l’abattoir en chantant », je vous propose une expérience sociologiquement intéressante pour vérifier mes dires « PASS : Plan d’Action Secrète & Silencieuse».

Jean Mézières

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Après mon billet « Aller à l’abattoir en chantant », je vous propose une expérience sociologiquement intéressante pour vérifier mes dires « PASS : Plan d’Action Secrète & Silencieuse».
A part quelques soutiens chaleureux, mon dernier billet doit donc laisser perplexe.
http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/blog/jean-mezieres/161009/aller-l-abattoir-en-chantant

Ne vous y trompez pas ! Avec cette expérience, si vous l'acceptez, c’est tout l’opposé de ce que vous croyez…. C’est du Mac Gaver à la puissance 10 !
Mais attention ! Surtout restez lucide ! Ne vous prenez pas au jeu ! Vous pourriez y laissez votre santé.

Au lieu, de vous renfrogner, de vous murer dans une attitude d’opposition, je vous propose, avec la complicité de vos collègues, sur une période assez courte – en fonction de votre résistance - une action d’éclat bénéfique qui apporte un sacré « plus » à vos proches dans votre travail. En plus de nuits sans sommeil, il vous faudra trouver, dans la plus grande discrétion, du matériel de récupération ; papier, ciseaux, ordinateurs, etc…

Le but de l’expérience : « donner une « Rolls-Royce ( ou Ferrari ;-) » faite de bric et de broc à votre entourage professionnel et voir comment cette mécanique va se faire démonter méthodiquement par la bullocratie». Prenez un gilet pare-balles, cela risque de siffler et méfiez-vous des faux amis ! Vous manipulerez une expérience dangereuse. C’est l’effet « KissCool » ; cela apporte du bien-être sur le coup et cela refroidit durablement le moral des gens, à la vue de se démontage en règle. C’est comme redonner un PC de plus de dix ans après avoir tester le Top du top du PC moderne. Je vous garantie, dès maintenant, la sensation et le mécontentement.

Ne me dites pas que dans votre bureau de Poste, dans votre bureau administratif, dans votre atelier, vous n’avez aucune idée !

Les idées nouvelles, les économies, les améliorations sont à des années lumières de ces apparatchiks. Quitte à piocher dans les emprunts, ils veulent simplement se goinfrer à pas cher (regardez le train de vie de notre omni-président).

Le résultat est assuré. Dans notre société - anté et post sarkozienne - , ils s’en fichent. Ils ne vous demandent pas de mieux bosser mais de faire semblant de bosser pour perpétuer un système – système néo-soviétique-libéral qui, - rassurez-vous -, s’effondrera également un jour.

Le terme “ néo ” s'entend par opposition à nos élites, diluées dans la caste dirigeante, qui ont perdu leur leadership et souffrent en silence en attendant des jours meilleurs.

Au temps des Spin Doctor, les mouvements massifs d’opinion sont bien plus redoutables que les actions frontales, conflictuelles ou violentes, qui sont vouées à l’échec – à moins d’y laisser cyniquement des millions de vies humaines.

En quelque sorte, cette expérience est une remise en cause profonde des pratiques hiérarchiques, qui pourrait révolutionner la façon d'intervenir sur les événements, afin d'agir sur des causes réelles de dysfonctionnement. Ces bullocrates, déconnectés de la réalité, ne peuvent pas, volontairement ou involontairement, comprendre les aspirations et répondre aux besoins réels.

Déjà, sans attendre la fin de ce test, je vous prédis qu'il y a deux mondes: d'un côté la bullocratie avec un dessein bien différent du discours officiel, de l'autre des masses laborieuses manipulées, naïves, aveuglées et droguées de surinformation.

Hélas, nous sommes loin du compte, nous n'avons pas encore conscience de la puissance de ces élites intermédiaires, surnuméraires, conditionnées et obéissantes, capables des coups des plus scabreux dignes des espions russes ou des magouilles vaticanes de l’Opus DEI qui n'aspirent qu’à se faire une place au soleil.

Cette expérience attaquera directement leur pré carré, leurs privilèges et anéantira des situations confortables dans des postes superflus.

Ces cercles de confréries, ces lobbies, ces castes, possèdent, grâce aux amicales des grandes écoles, des ramifications surprenantes qui permettent ainsi d'échapper à tout véritable contrôle.

Le fantôme d'ENRON et des sociétés de contrôle financier rodent dans cet univers de malhonnêteté, dans lequel se mettent en place : des collusions, des ententes illicites, des campagnes de communications surréalistes, du "renouvelable", du "durable", du "vert" à toutes les sauces, des tricheries exorbitantes et des certifications de complaisance, afin de plaire aux investisseurs financiers et aux dirigeants politiques piégés. Il en résulte une fuite en avant inconsidérée.

Que penser de ces surnuméraires, sont-ils tous coupables ?
Beaucoup sont des collabos passifs au cursus brillant, capables de tenir deux discours, l'un déconcertant en privé, l'autre, stéréotypé en public. A la limite de la rupture, ils sont transis de peur, vivant dans l'angoisse permanente d'être pris en faute par Big-Brother, ce qui accentue encore plus leur condescendance, leur soumission, leur cynisme et leur férocité.

Succombant au principe de PETER, au culte de la performance individuelle, ils se transforment en juristes, passant la majeur partie de leur temps à réunir des arguments et des indices, à falsifier des faits pour se justifier devant leur supérieur. Ils excellent dans l'art de reporter le problème sur autrui en trouvant de fausses bonnes solutions sur papier glacé, et en inventant des concepts surréalistes.

Au risque de passer pour rétrograde on se met à regretter certains dirigeants d'antan, autodidactes, qui réussissaient à s'imposer, par leur force de caractère, leur courage, leur technicité et leur intégrité. Pour eux, c'est la mise en préretraite forcée, ou le placard, pas toujours doré.

Parfois à la limite de la légalité, mais sachant faire confiance, prendre des risques mesurés et les assumer, ils mettaient tout en œuvre pour atteindre un objectif donné. Rien à voir avec nos relations contractualisées, réglementées à outrance qui bloquent l'initiative, où il faut des liasses de papier pour utiliser un tournevis et surtout pour bien définir qui est responsable du support ou de la vis au cas où l'accident arriverait. Nous sommes dans le monde du nul : zéro défaut, zéro stock, zéro risque et maintenant zéro croissance. On occupe plus de gens pour se protéger, que pour produire et le monde industriel souffre, abreuvé de chiffres, de courbes, de statistiques d'où il ressort que les accidents du travail, les arrêts maladie et les suicides sont en augmentation et que le pouvoir d'achat baisse.

Si seulement c'était pour une bonne cause : une meilleure répartition des richesses sur la planète. Mais là, "Zéro espoir" !

Le néo-libéralisme est une hydre immatérielle, elle se moque de l’Humain comme des sociétés. Nous étions l'une de ses têtes principales, rouage principal de la créature, nous avons vécu à ses crochets. A notre guise, nous avons pillé la planète et avili les deux tiers de l’humanité pour notre plus grand profit. Non contents de demander aux politiques et à la collectivité, bien serviles, de panser les plaies, ces vampires éphémères, prolifiques et cupides laissent leurs victimes exsangues en allant sous d'autres contrées chercher du sang frais. Ils se rient du malheur de l'humanité et des catastrophes annoncées; ce qui est pris n'est plus à prendre !

Pour eux, la guerre n'est qu'un épiphénomène salvateur.

Le vent tourne et nous avons l’audace de demander l’indulgence et la sagesse des nouveaux émergeants qui nous défient.

De l'extrême droite à l'extrême gauche, aucun politique n'a de solution crédible. Peut-on croire à la chasse aux immigrés, au protectionnisme, au repli sur soi, à la formation Bac+10 pour tous, au Nobel pour tous, à la décroissance, à la course à la croissance, à la compétitivité retrouvée, au produire plus, au travailler plus pour gagner plus, à la circulation à cheval, aux économies superficielles, à la dictature du prolétariat, au retour du religieux, à l’identité nationale, aux valeurs morales pour les faibles, aux bons sentiments du cœur et aux mea culpa ?

Qui aura le courage, sans nous prendre pour des gogos ou des imbéciles, de nous brosser un tableau sincère de ce que nous vivons et de nous proposer des réflexions, forcément complexes et douloureuses, sans tabous, sans hypocrisie et sans démagogie?

Le lien retrouvé entre les politiques et le peuple est à ce prix.

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