Ecrit le 1 avril 2007
(Rappel : 2ème tour de la présientiel 5 mai 2007)
N'y a-t-il pas chez Nicolas Sarkozy deux lignes directrices antinomiques ?
La première serait fort louable. La rupture permettrait la modernisation de notre pays pour le plus grand bien de tous, enflammée au début elle est devenue, bizarrement, maintenant bien tranquille. Comme les termes "identité nationale" ou "fracture sociale" ce mot rupture est bien vague.
La deuxième serait une oligarchie déguisée en démocratie. Le pouvoir serait aux mains des "néocons", des conservateurs repus, des intellectuels suffisants, des immobilistes satisfaits demandant des efforts chez les autres pour pouvoir dormir encore un peu tranquillement sur le dos de la société française au bord de l'explosion.
Voudrait-on remplacer notre démocratie bien malade par l'UMPcratie, seule à résister dans la mondialisation avec un chef imposant, respecté et capricieux, un système hiérarchisé sans faille avec des vassaux aux ordres ?
Car entendre de la bouche de Nicolas Sarkozy que la gauche serait du côté du crime, fait frémir.
G.W. Bush avait prononcé également un discours entre le bien et le mal où tous ceux qui étaient contre lui, faisaient partie des forces maléfiques.
En temps de guerre injustifiée ou préventive, un président se fait toujours réélire, le citoyen serre les coudes, sa haine de l'ennemi devient irrationnelle jusqu'à la prise de conscience.
Alors la chasse médiatique à la racaille au top de tous les 20 heures sera-t-elle la guérilla préventive de l'UMP, la karchérisation des banlieues, la téléréalité des opérations policières, l'explosion collective de haines refoulées à cause de nombreuses incivilités mineures?
Aura-t-on un autre moyen pour cacher l'inaction sur les autres problèmes cruciaux ?
Comment réinsérer, rééduquer cette jeunesse délinquante que l'on a sciemment laissée tomber depuis plus de 20 ans ?
Leur fera-t-on porter un bracelet électronique pendant 10 ans pour les enfermer chez eux devant la télévision avec l'obésité inéluctable et mortelle comme seule issue ?
La compétition, la course « au gagner plus » ne cacherait-elle pas 3 emplois du temps dans 3 entreprises différentes dans une seule journée de travail ?
Sans se replier sur soi, présage des plus grandes catastrophes, devant le problème de la TVA à 5.5 % dans la restauration, comment convaincre ou agir contre 26 pays européens ?
Verra-t-on dans cette UMPcratie, certains intellectuels, anciennement à gauche, prendre l'exil assez rapidement par repentance. Leur rejet anti-gauche justifié d'aujourd'hui ne sera pas une excuse valable pour demain.
le 1 avril 2007