Comme le tatcherisme n'appartient pas à Margaret, le stalinisme n'appartient pas à Joseph.
C'est une manière de penser, d'agir, de gouverner et surtout de s'organiser.
Bref ! Dans l’état actuel de la France, le vrai problème est que, de l’extrême droite à l’extrême Gauche, personne n’a de solutions.
La raison est fort simple et pourtant TABOU : la plus grande partie de nos élites est inadaptée, colbertiste et étatique. Elle a kidnappé tous les rouages de l’économie, bloquant ainsi la France souveraine en rase campagne afin de l'éloigner du pouvoir.
La France est prise en otage.
L’extrême Gauche, idéaliste, qui voudrait s'isoler du monde capitaliste, a tout simplement oublié que nous n’avons plus de richesses suffisantes dans notre sous-sol ; la France n'est pas le Venezuela.
Certes, on peut toujours rêver que tous les pays adoptent des politiques de redistributions pour le bien être des peuples, mais c'est trop croire en l'altruisme des hommes en ignorant la cupidité, la peur de manquer, la jalousie.
Nos richesses passées se sont faites sur le dos des pays pauvres en plein crime contre l'Humanité.
Aujourd'hui il ne nous reste plus que les armes, le nucléaire, l'automobile, l'agriculture et le tourisme.
Alors sans pétrole, les idées et les invocations ne font pas vivre. Bloquer les échanges avec l'extérieur serait l'asphyxie assurée, car la fermeture des frontières ou des droits de douanes dissuasifs nous excluraient du monde qui lui, malheureusement, n'a que faire de notre destin. Sans faire la manche à nos voisins européens, bons élèves de la politique néo-libérale, combien de temps pourrions-nous rester en apnée ?
Cinquante ans comme Cuba ?
Je ne crois pas que l'Homme soit suffisamment intelligent pour penser planétairement et agir localement.
La réduction de 50% de CO² en 2050 n'est que chimère pour nous endormir. Demandez aux américains et aux chinois qui se frottent déjà les mains devant nos futures dépouilles.
La Gauche qui voudrait partager mieux les richesses, oublie "l'Europe rose" qui a eu les moyens d'engager une vraie politique commune en matière de transport, de défense, d'agriculture extensive, d'énergie, de respect de l'environnement et d'harmonisation sociale. Mitterrand, en 1983, l’a reconnu pendant que des valises entières partaient en Suisse.
Au fait, quelles richesses aujourd'hui ? Les milliards des sociétés du CAC40 ?
Ils sont là uniquement pour faire croire que la France gagne et surtout cacher le véritable échec.
Au premier coup de vent, ces sociétés délocalisent leur siège.
A l’inverse de l'Allemagne, nous avons perdu tout notre tissu industriel. Les PME-PMI, à la limite de l’asphyxie, sont malheureusement à la botte du Grand Marché et n’ont aucune liberté d'action pour s’épanouir, le petit commerce est presque mort.
Dans la guerre économique mondiale, point de sentiments, c’est le "sans pitié", les meilleurs gagnent, les autres peuvent vendre bijoux de famille, acquis sociaux et autoroutes.
Les discours de gauche sonnent faux et le charisme a disparu.
Quelle crédibilité quand on sait qu'un grand nombre de responsables politiques sortent des mêmes nurseries "Apha++" et qu'ils sont conviés, de surcroît, dans les cercles financiers les plus sélects ? De qui se moque-t-on ?
La Droite qui voudrait sauver sa "France" et rattraper le peloton des pays dans le vent, n’a qu’une idée en tête : accentuer les cadences, sans rien changer. Elle est décomplexée, son extravagance, son arrogance et sa démagogie ne la gênent pas.
Dans un contexte de concurrence débridée, sait-elle au moins à qui elle se compare ?
A la Chine ?
Hypocritement et cyniquement, la classe sociale ghettorisée, les assistés qui ne veulent pas travailler, sont une charge pour la nation, ils doivent être inhibés et mis sous contrôle.
La Droite manipule sans finesse, les bons citoyens crédules qui votent encore.
Jusqu’à quand ?
Même les spins doctors anglo-saxons sont en admiration devant une telle virtuosité.
Quelle belle nation, championne des cours de torture (Algérie, Chili) et de la manipulation de masse !
Pauvre France où le moral des ménages est au plus bas depuis une vingtaine d'années ; pays dans lequel on se gave d'anxiolytiques, on déprime, on se suicide en silence, pendant que le prince sort avec les plus belles femmes de la Terre faisant la Une de tous les médias !
Rassurez-vous notre président illusionniste tiendra toutes ces promesses. Le seuil de 5 % de chômeurs sera atteint en 2012. Mais on aura laissé de côté les fainéants qui ne veulent pas travailler ou si peu. Comme avec la médecine et peut-être même l'armée, comme les mutuelles et assurances complémentaires taxées par l'état, les vases communicants passeront du public au privé sans faire de vagues.
N'ayant jamais promis, à prestations égales, une amélioration du niveau de vie, l'objectif sera réalisé. Car prendre une mutuelle est une volonté personnelle et délibérée, c'est donc forcément à exclure du pouvoir d'achat.
L'état s'occupera de ce qui reste de la police, de l'armée et fera pour le prestige de grandes réceptions internationales pompeuses : Versailles avec sa cour, ses troubadours et ses Pompadour tellement glamours.
Les partis satellites de Gauche et de Droite, avec Tapie et Borloo, font du racolage sans complexe auprès des lobbies et des groupuscules d'obédiences douteuses. Pour conserver leur influence, ils font tellement le grand écart qu'ils en deviennent pitoyables.
Ne parlons pas de ceux, qui godillent pour trouver une place au soleil et asseoir leur ego sur un strapontin dans les cercles du pouvoir, en pensant avoir trouvé notre sauveur national.
Malheureusement, notre président, l'archétype de ces élites inadaptées, est nourri aux années "fric", aux années "frime", à l'ivresse de la Jet-Set. Seule sa réussite l'intéresse.
Le MoDem qui voudrait remettre des valeurs humanistes, démocratiques et l’Homme au centre des préoccupations économiques, n’a peut-être pas encore évalué à sa juste valeur les enjeux et les difficultés de ses ambitions.
L'hémorragie des trahisons et le comportement de ces traîtres reniant leurs convictions, illustrent la faiblesse des hommes et des femmes politiques.
Nul n'est parfait en ce monde mais le groupe doit être là pour apporter la cohésion indispensable.
Ne reste-t-il que des militants qui veulent donner sans rien demander en retour?
De quel côté sera le Modem quand la crise sociétale explosera?
Car cela explosera - peut-être même dans la violence - , et un fossé se creusera alors entre ceux qui n'ont plus de repères, plus de voix, plus de mots pour se révolter et ces fameuses élites aux ordres.
Et là, à l'image de la Russie, arrivera peut-être le dernier parti de l'ombre que je n'ai pas cité.
Est-ce dû à notre manque de maturité, à notre esprit latin ? Nous sommes, hélas, dans un pays où, depuis très longtemps, tous les pouvoirs sont confisqués.
A quelques exceptions près, nous sommes passés globalement de la monarchie à la révolution bourgeoise qui s'est faite renversée doucement mais sûrement par une oligarchie déguisée en pseudo démocratie dans laquelle le plus grand charmeur a maintenant toutes les chances d'être élu.
Cette démocratie-là, n'a que la forme et elle nous rapproche du niveau zéro par opposition aux pays scandinaves où le rôle du citoyen et de l'élu a un sens extrême où l'esprit collectif détonne devant notre individualisme et notre esprit clanique gaulois.
Tout est illusoire, tout est superflu, tout projet politique est vain si nous ne retrouvons pas au plus vite, grâce à une prise de conscience, des élites en masse dont l'oligarchie n'a que faire ; des élites épanouies intellectuellement et émotionnellement s'affirmant avec un esprit critique et créatif, des élites ayant un sens de l'écoute, du bien commun et d’un certain don de soi.
Le jour arrivera peut-être où on aura compris qu’il nous faut autre chose que ces élites décervelés, robotisés, surplus des nurseries "Alpha++" mâtinés du syndrome d'Asperger, sans aucun humour, qui ont de multiples cerveaux, qui écrivent à la vitesse de la lumière de multiples rapports en même temps, et qui ne sont même pas capable de vous demander si vous allez bien ou tout simplement de vous dire "Bonjour" le matin.
En France, pays des mirages, dans beaucoup d’entreprises, malgré les aboiements, les pressions et le harcèlement, on ne demande pas aux actifs d’être productifs mais de faire croire en le montrant qu’ils sont productifs.
Cela ressemble à s'y méprendre au système soviétique géré par la peur, avec ses quotas, ses objectifs, ses plannings et ses plans triennaux glissants.
Inconsciemment des millions d'actifs sont déjà dans la résignation, le refus, voir la résistance.
Après tout, pour cette oligarchie, malgré les beaux discours émouvants et les belles apparences, ils ne sont que des ressources humaines jetables ou reprogrammables à côté des écrous et des boulons inoxydables.
Ce n'est sûrement pas avec des éléments de "Mécano" même certifiés que l'on construira notre avenir.
le 28/07/2008