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Billet de blog 12 août 2012

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L’infaillibilité du secteur financier américain.

Nous avions déjà l’infaillibilité du pape, représentation de Dieu sur Terre. Nous avons aujourd’hui l’infaillibilité du secteur financier américain, du Dieu « Argent », représentation des USA sur Terre.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nous avions déjà l’infaillibilité du pape, représentation de Dieu sur Terre. Nous avons aujourd’hui l’infaillibilité du secteur financier américain, du Dieu « Argent », représentation des USA sur Terre.

Que Dieu préserve le secteur financier américain ! (Rendons les gens haineux, on en fera des moutons !)

« organisation de paris truqués sur l’effondrement d’un secteur financier » c’est parier sur du désespoir, sur des morts, sur des suicides. Dans ce milieu, même si l’immoralité est à son comble, il n’est pas illégal de parier sur la mort des autres. Du temps de la Shoa, rien que pour se faire des milliards de profits,  rien que pour se faire du cash et sortir de l’ennui, certains financiers auraient sûrement parié sur le nombre de trains de déportés arrivant à destination.

Aujourd’hui, n’ayant que faire des vies humaines, ils misent des milliards sur l’échec du sauvetage de la Grèce. Ils misent des milliards sur le plongeon de l’Espagne et de l’Italie. Ils misent des milliards sur la solidité de votre entreprise qui vous fait vivre.

Aujourd’hui un de nous deux mourra.   ( … Ce soir, émeutiers pour les bien-pensants, des grecs auront leur arrêt de mort à l'horizon !  Instiller la mort dans les relations humaines quotidiennes, dans les relations humaines collectives entre pays soi-disant « amis »! Voila la grande réussite du libéralisme ! En plus de la théorie du chaos … ).

Qu’on se le dise ; pour préparer cet ultime conflit mondial et sauver leurs valeurs de l'Occident, à partir de catastrophes planétaires ayant tout détruit sur leur passage, le libéralisme ne peut vivre qu’avec des croissances surréalistes qu’avec de l’argent frais, qu’avec du sang frais. Avec la dissuasion nucléaire qui fait encore son effet pour un temps, plus d’argent frais en vue ?  Alors prenons les reconnaissances de dettes comme de l’argent frais,  alors prenons la privatisation de tous services publics, supprimons les Etats, alors prenons nos organes, nos yeux , nos reins, gageons nos enfants, prenons notre dignité en faisant de nous des bêtes réagissant à leurs plus bas instincts : la HAINE, etc..  L'ELIMINATION VIRTUELLE.

L’AFFAIRE GOLDMAN SACHS : UNE JUSTICE CORROMPUE OU UN SECTEUR FINANCIER DEVENU INTOUCHABLE ?

12 août 2012 par Paul Jorion 48 commentaires

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

La première hypothèse qui vient à l’esprit devant la décision du Département de la Justice américain, vendredi, de ne pas poursuivre la banque Goldman Sachs pour les faits qui lui sont reprochés dans la crise des subprimes, est bien entendu celle de la corruption au sein de ce ministère. Les faits sont en effet connus et éminemment condamnables : ventes jouant sur la confiance de produits dépréciés aux meilleurs clients de la firme, organisation par celle-ci de paris et participation active de sa part à ces paris sur des titres adossés à des prêts hypothécaires, alors que ces titres ont été manipulés pour être de la pire qualité possible.

La question qui se pose alors est celle-ci : « Est-il envisageable qu’il ne s’agisse pas ici d’un cas de corruption ? ». Et la réponse est en fait « Oui » : il existe d’autres explications possibles et le sénateur Carl Levin lui-même, qui avait dirigé la commission d’enquête sénatoriale américaine, bien que totalement écœuré, l’envisage, puisqu’il dit de la décision du ministère de la justice qu’elle est : « le produit de lois trop faibles ou d’application trop faible de ces lois ».

Évoquer une « application trop faible des lois », c’est affirmer que le ministère de la justice est complice. Alors accusation de corruption de la part de M. Levin ? Pas nécessairement : il pourrait s’agir de la simple conséquence d’un rapport de force défavorable au ministère de la justice dans un bras de fer avec Goldman Sachs. J’ai eu l’occasion de rapporter ici diverses anecdotes prouvant que le rapport de force entre firmes transnationales, et parfois simplement nationales, et États, est biaisé en faveur des premières de manière tout à fait générale.

Parler de « lois trop faibles », c’est dire que, dans les termes que j’employais plus haut : « ventes jouant sur la confiance de produits dépréciés aux meilleurs clients de la firme, organisation par celle-ci de paris et participation active de sa part à ces paris sur des titres adossés à des prêts hypothécaires, alors que ces titres ont été manipulés pour être de la pire qualité possible », ne tombent pas sous le coup de la loi américaine. Aussi inquiétant que cela soit, ce n’est pas impossible. Voyons pourquoi.

D’abord : « vente de produits financiers avariés aux meilleurs clients de la firme ». M. Milton Friedman, professeur d’économie à l’Université de Chicago pendant près de trente ans, Prix Nobel d’économie en 1976, a répandu avec succès l’opinion selon laquelle une firme travaille uniquement pour ses actionnaires : ni pour ses clients, ni pour ses employés. M. Friedman est considéré comme le second économiste le plus éminent du XXe siècle (après John Maynard Keynes), l’un de ses livres a été vendu à un million d’exemplaires. Dans cette perspective, la vente de produits avariés est justifiée si elle augmente les profits.

Ensuite :  Lors de son audition devant la commission du Sénat américain présidée par Carl Levin, en avril 2010, Lloyd Blankfein, P-DG de Goldman Sachs a affirmé que l’idée que les paris financiers sont condamnables n’a pas de sens pour lui puisqu’il s’agit avec un pari d’une variété de « transfert de risque ». Je notais dans l’un de mes billets consacrés à cette audition : « Merci à Mme le sénateur McCaskill d’avoir rappelé au patron de Goldman Sachs la différence entre une assurance et un pari. Blankfein lui a répondu que pour le market maker il n’y a pas de différence, à quoi elle lui a répondu très justement que pour l’Américain moyen, le problème est probablement là ». L’erreur est bien entendu grossière puisqu’un pari crée de toute pièce un risque qui n’existait pas jusque-là. Quoi qu’il en soit, je suis certain que l’on découvrira sans peine une demi-douzaine d’économistes détenteurs des chaires d’économie parmi les plus prestigieuses pour confirmer sans broncher les propos de M. Blankfein que les paris sont des « transfert de risque » comme les autres.

Mais il y a d’autres explications possibles au blanchiment vendredi de Goldman Sachs par le Département de la Justice que l’émasculation des lois par l’autorité des économistes, et la principale est la raison d’État : les opérations de la firme Goldman Sachs sont peut-être à ce point liées au fonctionnement-même de l’État américain que toute véritable mise en cause est inenvisageable.

J’ai rapporté ici au fil des années les hypothèses de différents traders par ailleurs blogueurs ou autrement médiatiques, selon qui Goldman Sachs est le bras armé de l’État américain dans la manipulation en vue de créer un « vent d’optimisme » sur les marchés boursiers, autrement dit l’instrument du « Plunge Protection Team », l’équipe de protection contre la plongée, comme on surnomme le « Groupe de Travail sur les Marchés Financiers » constitué du Secrétaire au Trésor, du Président de la Fed, de la Présidente de la Securities and Exchange Commission (le régulateur des marchés au comptant) et du Président de la Commodity Futures Trading Commission (régulateur des marchés à terme). Il n’existe pas de preuves de telles allégations, les esprits curieux consulteront cependant régulièrement le site de la firme de collecte d’information relative aux transactions financières qu’est Nanex.

Est-ce à dire qu’il n’existe qu’une alternative : soit le ministère de la justice américain est corrompu d’une manière ou d’une autre dans cette affaire, pour raisons pécuniaire ou d’État, soit le secteur financier dans son ensemble est désormais intouchable ? Non, car comme le prouvent les actions récentes menées par les régulateurs américains contre les banques britanniques Barclays et Standard Chartered, certains établissements financiers de premier plan sont aujourd’hui sur la sellette et sérieusement mis à mal. Les Britanniques trouveront cependant saumâtre qu’il existe de ce point de vue, deux poids, deux mesures, et nul doute que les prochaines révélations compromettantes sur Goldman Sachs viendront en représailles de cette direction-là. À moins bien sûr que, comme l’affirme le trader indépendant Alessio Rastani, Goldman Sachs ne dirige véritablement le monde, auquel cas rien ne se passera. Il ne s’agit pas là d’une hypothèse que l’on puisse balayer d’un simple revers de main.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

voir aussi … Goldman Sachs reste au-dessus des lois

Par Martine Orange

Le ministère américain de la justice a annoncé jeudi, qu’il renonçait à poursuivre la banque dans le dossier des subprimes, faute de « preuves suffisantes ». Les charges qui pesaient contre le géant bancaire étaient pourtant accablantes. Wall Street confirme son impunité.

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