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Billet de blog 16 juin 2025

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Deux institutrices formidables.

On ne dira jamais assez le rôle qu’ont les ‘instit.’ sur le devenir des enfants. Il y a parmi eux des enseignants qui ont gardé la flamme du vrai pédagogue, un trvail individualisé sur chaque enfant. Bravo !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On ne dira jamais assez le rôle qu’ont les ‘instit.’ sur le devenir des enfants. Il y a parmi eux des enseignants qui ont gardé la flamme du vrai pédagogue, un travail individualisé sur chaque enfant.
Bravo !


Pour ma part, sans Bernadette Génissel et Mlle Neille, je ne serais pas ce que je suis.


Je suis de l’époque « affaire Bétharram » où, en campagne, l’école maternelle n’existait pas. Esseulé dans la ferme avec les animaux, l’enfant sauvage entrait en CP à cinq ans 3/4 (1964), bien révolu pour moi, étant de la fin de l’année.


L’école publique, doubles multi-classes, pour les garçons, et l’école privée, simple multi-classes, pour les filles, étaient dirigées par trois vraies peaux de vaches, des ‘instit.’ qui font peur. Leur jouissance dans la maltraitance, dans le sadisme, dans l’impunité soulève des questions.


Cela ne rigolait pas. L’époque difficile de l’après-guerre mondiale où beaucoup d'adultes avaient un problème psychologique grave. Le nazisme, le fascisme, la misère, le STO, la déportation, l’occupation et la collaboration ont laissé des traces. Comme quoi les guerres laissent des traces longtemps après.
Quand, aujourd'hui, je pense à certains irresponsables, assis dans leur canapé, qui sont des va-t-en-guerre ! Quelle inconscience !
Comme des écolos nous demandant de trier et qui, en même temps, font massacrer la planète et les humains ! Un comble !


Vis-à-vis de ces générations de l’après-guerre, j’ai eu beaucoup de haine, aujourd’hui, j’ai de la pitié. Ils sont passés à côté de plein de belles choses de la vie. Hélas, je crois que certains en ont pris conscience bien tardivement à la fin de leur vie.
Aucune poésie, devant tant de belles choses sur Terre !
De toute leur existence, ils n'auront jamais ouvert leur cœur, jamais parlé de leurs sentiments, jamais échangé leurs émotions, jamais admirer simplement un coucher de soleil ;
des rationnels mimant difficilement l'émotion, satisfaits d’eux-mêmes, des cerveaux émotionnels anesthésiés, lobotomisés socialement, avec une partie droite de leur néocortex ne parlant plus à la partie gauche et vice-versa !
Hélas, Irrécupérables par la dureté de leur existence !


Grâce à mon beau-père, après une rupture définitive de plusieurs années, il a fallu attendre 1984 pour que je puisse renouer et avoir une conservation sympathique, mais classique, avec mes parents. A la retraite, ils ont été des « Papy - Mamy » exemplaires, gentils, généreux et accueillants avec mes enfants, ma femme et leur entourage.
Avant, avec mon père, c'était uniquement, froidement : "Oui", "Non", "Peut-être", "Bonjour" "Merci".
Pas une seule plaisanterie, un seul sourire, une seule marque d'amour ! Rien, vraiment rien ! 
Imaginez, père et fils, faire 30 km en voiture vers le pensionnat, sans un seul mot ! un voyage carcéral !
Enfant de Chœur forcé jusqu'à 16 ans, j'ai même reçu une engueulade de ma grand-mère paternelle, organiste à la messe, et après, évidemment, de mon père car je baissais les yeux devant les adultes. Super moyen pour garder la foi ! Non ?


Tout gamin, mon désespoir était tel que j'ai dit vouloir mettre fin à mes jours. Et là, que pensez-vous qu'il arriva ? Le classique ; énorme engueulade de mes deux parents, grosses sornettes et gros sermons sur la damnation de mon âme en Enfer pour l'éternité. Obsédés par le "qu'en-dira-t-on", pas une seule once de compréhension de mon mal-être ! J'allais être et j'étais déjà maudit !
Dans les mêmes conditions, ma petite voisine 'Nicole' a attendu l'âge adulte pour passer à l'acte.


L’époque du martinet et du fouet pour certains et certaines ! On devait filer droit.
L’époque où, pour ma part, encore gamin, on se ramassait des coups de couteau sur les doigts quand on parlait à table, on se ramassait des gifles, fessées et coups de pied pour un rien.

Main posée de force sur le bord du lavabo de la salle d’eau, c’est aller jusqu’aux coups de brosse à chiendent sur mes doigts. Pire que la maitresse en CP avec ses coups de règle en fer sur les doigts !
J’avais 18 ans, en train de faire une charrette de foin, quand j’ai reçu mon dernier coup de pied au postérieur. Pied de mon père que j'ai eu le temps de prendre à la volée pour le monter très haut et faire tomber mon père en arrière. De ce jour, la violence physique fut terminée. D'autres problèmes commencèrent.


L’époque machiste où l’autorité paternelle était effrayante, plus qu’effrayante même, limite gardien de prison. Affairées de toutes parts, les épouses étaient des femmes soumises, même pas déclarées comme travailleuses à la ferme.
Hors de questions de remettre en cause l’autorité du chef de famille !


La marmaille était :

  • le fruit de la nature humaine,
  • une main d’œuvre gratuite dans les champs,
  • un don de Dieu pour le curé,
  • de la "chair à canon" pour d'autres.

Vos fréquentations amoureuses d’adolescents et même d’adultes étaient surveillées et contrôlées de près.
On ne sortait pas avec qui on veut.
Le mariage arrangé, de ferme à ferme, de caste à caste, a laissé place au chantage de toutes sortes, plud de financement des études, plus de transport, plus de voiture, reniement, rejet et abandon.
Ces chantages m’ont marqué à vie dans plusieurs relations.
De peur d’être à la rue, ne franchissant pas le pas décisif, il n’y avait plus qu’à rompre avec ces amours successifs. Cela contrevenait au projet que ma mère avait pour moi.
Jusqu’au jour où, ayant assez de courage, j’ai claqué la porte familiale, la nuit du mariage de ma cousine, et pris la poudre d'escampette à Caen chez Nicou. Elle avait été traitée de « p*te » par ma mère, rien que cela.


Comme "Bétharram", comme la pédophilie, comme l’inceste, comme les sévices sur enfants dans les pensionnats, les orphelinats, c'était l'époque des dénis monstrueux.
Tout le monde, savait, mais ne disait rien. Le déni complet !
L’éthique et la spiritualité vont de pair. L'un sans l'autre est un non-sens, une absurdité. Une spiritualité sans morale, sans principes économiques justes, est un crime contre la vie.
Comment des chrétiens, prêchant l'Amour, ont-ils pu faire ou cautionner cela, fermer les yeux sur ces abominations impardonnables ?
"Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées", "Pas vu, pas pris", l’Omerta !
Quelle hypocrisie ! Xénophobes, ils allaient à la messe, en bonne conscience !


Même, la fille de François Bayrou témoigne : « J'ai voulu faire savoir que j'étais sa fille pour que la société française voit ce qui est caché dans les fondations de l'éducation. Il fallait que quelqu'un dise : on y est tous, même la fille du Premier ministre. »

Je suis de cette époque où l’Eglise catholique fricotait et, fricote malheureusement encore, avec les fascismes les plus abjectes, de tous bords. Elle bénissait la dictature militaire argentine qui a fait près de 30 000 disparus et 15 000 fusillés.


En Espagne, l’Opus Dei de Josemaría Escrivá de Balaguer bénissait les régiments de Franco avec 500 000 morts.
Aujourd’hui, comme l’islamiste rampant, aux aguets pour prendre le pouvoir, l’intégrisme catholique a pignon sur rue. Sa force financière, son emprise médiatique, son imprégnation, son entrisme dans la caste dirigeante sont impressionnants. Cela n’augure rien de bon !


La diplomatie n’est plus enseignée. L’écoute et la compréhension ont disparues. La haine est partout. Avec le choc des civilisations on se fait la guerre, avec le choc des spiritualités on se fait également la guerre.


Comme les papes bénissaient les croisades, de nos jours les aumôniers bénissent les soldats partant pour des guerres injustes, pour des boucheries, pour des génocides, pour des guerres de colonisation suprémacistes.
Que vient faire dans ces pires délires, le message des évangiles, le message du Christ, lui, dans une certaine mesure, le non-violent (Matthieu 5:38- 41) (Jean 2, 13-16) ?
On n’a pas dû lire la même chose, les mêmes enseignements.

Pauvres Humains qui arrangent leur conduite, leur spiritualité à leurs pires démons !


Depuis le premier concile de Nicée, en 325 ap. J.C., à l’initiative de l’Empereur romain Constantin, la Chrétienté s’est fourvoyée sans relâche, faisant plus de 100 millions de morts.
Plus que le maoïsme (85 millions de morts),
Plus que le nazisme (75 millions de morts).


Rien qu’un exemple : le massacre de la Saint-Barthélemy d’août 1572 qui a fait entre 10 000 à 30 000 morts protestants. Pendant ce carnage, les représentants du Christ sur Terre, les prêtres catholiques les plus fanatiques encourageaient activement les massacres. Depuis leurs chaires, ils prêchaient que tuer des hérétiques constitue une « œuvre pie » qui ouvre les portes du paradis.


Ah ! l’Amour du prochain !


L'Amour d'un certain prochain bien spécifique aux antipodes du message du Christ !


La Chrétienté, une institution dévoyée permettant une emprise sur les consciences et un assujettissement au système politiques en cours ! L’Empire romain l’avait bien compris et cela dure encore depuis 2000 ans.


Ah ! Les belles âmes !
« Mais Dieu se rit des prières qu'on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s'oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? quand on l'approuve et qu'on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance. »  (Jacques Bénigne Bossuet)

Illustration 1

Un du pire moment de mon enfance : l’échec à mon examen d’entrée en 6ème.
En fin de messe ce 21 juin 1970, le curé félicitait les deux élèves de l’école privée qui ont réussi leur entrée en 6ème, alors que dans l’école publique, j‘échouais lamentablement. Piquée au vif, ma mère se sentit blessée d’où son idée de cette affiche ci-contre.

Ah ! Si j’avais eu cet examen ! Ce lourd règlement de compte avec le curé de ma commune n'aurait pas eu lieu.

J’étais le jouet des adultes et j’entrais dans l’exécution de son plan, dans son stratagème ; faire croire que c’était un cri de colère d’enfants. J’ai donc crocheté la serrure, puis placardé cette affiche sur le tableau d’affichage de ma commune.
Même sous le tabassage monstrueux de mon père et le regard de ma mère, faussement innocent, je n’ai jamais craqué, je n’ai jamais avoué qui était à l’origine de cette affiche.
Pire Encore ! A l’opposé d’une mère protectrice, en aparté, entre deux tabassages, sur le perron de la maison, en pleur avec les joues écarlates, elle me conjura de ne pas dire la vérité.
Que j’étais stupide ! Que j’étais idiot ! Manipulable comme un enfant de « 1984 » (George Orwell). Manipulable au point, sur ordre, de demander à mon oncle prêtre hyper-dynamique, au frère de ma mère, s’il couchait avec son amie Roxane.
Un gamin qui dit toujours « Oui », broyé par des dilemmes, lâché de tous.


Bref ! Cela commençait mal pour moi, surtout avec mon problème non détecté.


Reconnue bien plus tard, en 6ème de transition, ma dyslexie a été, et est toujours, un handicap sérieux ; lecture en public, oubli de mots non écrits que je lis pourtant dans ma tête, blocage sur « aïeul, feuille, glaïeul, etc.. ». Comme une certaine désynchronisation neuronale ! Certains trucs vont trop vite, d’autres bien trop lentement ! Impossible de lancer une seule fléchette !


Merci, le correcteur d’orthographe !


Avec ma mère me faisant parfois, en primaire, mes « devoirs maison » à ma place, ce handicap a été un traumatisme me donnant le statut d’idiot du village.


J’ai gardé comme preuve un carnet de notes pour me souvenir. A chaque trimestre, à la signature de mon père, c'était la raclée assurée. C'était tellement assurée que je donnais ces carnets les veilles de rentrées scolaires des petites vacances.


C’était du Zéro partout, ou pas loin.


« Ah ! il est gentil. » comme disaient certains.
« Ce n’est pas grave, tu feras Curé, tu seras mon Pape. » comme disait ma mère.
« Oui, maman » comme dit le gentil garçon à sa mère et j’y croyais.


Au passage, pour le Pape, loupé pour "Catherine", c'est un garçon, mon prénom "Jean" me fut donné par la sage-femme à cause du Pape Jean XXIII juste élu. Donc, loupé pour Jean XXIV que je ne serai jamais !


La honte dans la famille, la honte dans le village, au catéchisme, avec deux ans de retard et vingt centimètres de plus que mes copains de classe. La différence de maturité était horrible : devoir jouer aux billes alors que cela vous a passé, parler de sujets spécifiques aux gamins.

Pire que les condamnés dans les procès de la Chine de Mao ! Juste bon à rien, juste bon à faire des prières pour les autres ! Et encore !


Enfant de Chœur deux fois par semaine, les curés sous-entendaient à ma mère que l’Église catholique était exigeante, qu'il fallait faire de grandes études pour devenir prêtre.
À cause de cela, j’étais, quelques fois, obligé de suivre le curé lisant son bréviaire dans son jardin le mercredi après-midi, tous les deux seuls. C’est fou, non ?


Avec les regards de désespérance, les attitudes de pitié, j’ai connu la maltraitance, les humiliations, les punitions à la « Bétharram », enfant battu et giflé par mon père, par les 'instit.', à genoux au coin sur une règle de fer, bonnet d’âne, pisser de peur dans son pantalon.


Bref ! La routine de l’époque, casser du gamin pour en faire de bons adultes obéissants, bien formatés, bien dans le moule social !
Comme tabasser, martyriser son chien pour en faire un gentil toutou !

Vous comprenez pourquoi j’exècre toutes les manipulations, toutes les violences, physiques, psychologiques, sexistes, sexuelles, conjugales, économiques, etc.. ! Toujours une domination du fort au faible !


J’ai connu l’exclusion, la solitude sociale extrême. Quelle sensation désagréable, quelle honte que de participer à des compétitions sportives avec des jeunes ayant deux niveaux scolaires de plus que vous !
Surtout quand vous gagnez. « Il sort d’où ce grand benêt ? »
Le sport était mon échappatoire jusqu’au moment d’un gros accident en 5ème ; cou cassé avec réparation en fils de fer et de nylon.


La petite lueur a été le CE2 avec Bernadette Génissel. Malheureusement une seule année, où elle a su me comprendre, m’aider, sortir la tête de l’eau. Elle est devenue l’illustre Petite Sœur Bernadette Colette bien connue.


Le CM1 et 2 ont été la pire période pour moi, les gifles du dos de la main étaient presque quotidiennes. Oh ! Que cela fait mal !
‘Inattentions’, ‘étourderies’ qu’il disait, et plus cela tombait, plus c’était pire.


Avec 2 ans de retard, j’ai donc raté l’examen d’entrée en 6ème. L’éducation nationale était terminée pour moi.


À 12 ans, mes parents désespérés se sont repliés sur l’enseignement privé en m’inscrivant au Sacré-cœur de Mayenne pour une 6ème de transition (1970-71), en pensionnat, dans la filière CAP-BEP. Ouf ! Fin de la terreur, fin des claques pendant la semaine.


La honte encore une fois, mes parents et moi avons été convoqués et menacés d’exclusion pour niveau insuffisant par le professeur Loiseau, le directeur. Le CAP n’était même pas pour moi.


C’est là, à cette époque, qu’intervient, hélas décédée, Mlle Neille qui m’a pris seul après la journée de classe jusqu’à très tard. Nous étions tous les deux seuls dans la classe, elle, corrigeant les copies et moi, bossant.
Pourquoi moi et pas les 24 autres élèves ?
Elle m’a fait également suivre par une orthophoniste chaque semaine pour réapprendre à parler.

Grâce à elle, j’ai repris le cycle normal en 6ème, l’année suivante.


Ah ! Encore un événement traumatisant !

Presque 13 ans, en 6ème de transition, en pensionnat, c’est l’âge où la sexualité d’un garçon s’éveille.
Alors pendant un cours sur la sexualité du genre Etamines – Pistil, je pose la question gênante, (comme dans la Pub de la bouteille de lait) :
« Dis, Papa (Maitresse), comment on fait les bébés ? ».
Aussitôt, convocation de mes parents avec Mlle Neille, le samedi midi suivant, après le dernier cours, « Jean a des questions relevant du niveau des parents sur le sujet ». Sur le retour de 30 km à la maison, le puritanisme extrême, j’ai eu deux engueulades magistrales de mes deux parents : pour mon père, « T'as pas la honte ? Des questions débiles à ne jamais poser », pour ma mère, « Un futur curé chaste ne pense pas à cela. C’est un péché ». Il ne me restait plus qu’à essayer de me castrer psychologiquement et ne plus penser à ces choses étranges.


En parallèle, pendant cette scolarité au collège, j’ai participé à de nombreuses sessions de formation diocésaines, décentralisées dans tout le département. A cette époque, le petit séminaire pour devenir curé n’existait plus physiquement. Cette formation, sur plusieurs années, qui n’a pas abouti, m’a ouvert les yeux sur la théologie, la psychologie, les contradictions, les hypocrisies et les méfaits de notre société. Je ne crois pas que la vie spirituelle soit détachée de notre environnement, de notre vie en société, de nos principes économiques où des humains broient d’autres vies humaines en toute impunité. Ce n’est pas en donnant quelques pièces jaunes, en faisant quelques actes de charité, en formulant quelques prières, en refusant notre responsabilité de notre « bien commun » que l’on gagnera égoïstement son élévation spirituelle comme si on était responsable de rien.
Quand un prêtre, m’affirma que l’on pouvait prier Dieu sans problème à côté d’un monstre comme un fasciste, un, psychopathe, un trader, un néolibéral, un néoconservateur, qui tue directement ou indirectement des millions d’humains, c’était trop pour moi.
Devant mon aversion, j’ai eu de sa part une réponse toute faite qui m’a marqué : "Dieu fera le tri parmi ces brebis".


Dans ma scolarité du premier cycle, sans aides, sans soutiens, sans coach, seul en pensionnat, la remontée du niveau a été très dure jusqu’à l’orientation en 3ème.


Je vois encore la tête incrédule de mon père quand, en 3ème, le conseillé d’orientation affirma aux vues de mes tests de QI que je pouvais faire sans problème des études supérieures. Mon père demanda s’il n’y avait pas inversion de dossier. Ah ! Dans l’excès inverse, je n’ai pas eu un père qui proclamait à tout-va que son fils était un prodige, un génie. Heureusement !


En Seconde, je jouais le podium en me battant pour la première place.


Et depuis quelle vie merveilleuse, une vie inimaginable ! Une femme, quatre garçons, des belles-filles et un petit-fils, tous formidables ! Une vie professionnelle surréaliste, exceptionnelle ! J’ai tellement de gens à remercier, tellement à redonner. Une vie n’y suffirait pas. Quand je pense à ces centaines de milliers d'enfants qui n'ont pas eu ma chance !


Grâce à ce handicap, appelé « Professeur Tournesol », toujours un peu ‘à l’ouest’, j’ai acquis certaines compétences étranges grâce aux trucs qui tournent trop vite dans mon cerveau. Tout ceci m’a suivi jusqu’à la fin de ma carrière professionnelle en tant qu’initiateur de la micro-informatique en 1983, puis innovateur et consultant informatique.


En plus d’une certaine technicité, grâce à ma clairvoyance, à ma perspicacité, j’ai aidé beaucoup d’initiatives professionnelles à aller jusqu’au bout. Quelle satisfaction !


Je remercie donc ces deux institutrices formidables qui m’ont sauvé en croyant en moi, en me sortant la tête de l’exclusion, en me donnant l’envie de me réaliser, de persévérer, d’être tenace et courageux, me permettant de voir tous les coups tordus que peuvent faire les adultes.


Merci, Mesdames !

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