(texte écrit le 17/02/2008)
Tout a commencé par un grand quiproquo, une gigantesque supercherie.
En votant pour Nicolas Sarkozy, les français ont réellement cru satisfaire à l'envie d'une vraie rupture : une remise en cause de la bullocratie qui entrave l'efficacité et la qualité du travail, nuisant ainsi à la compétitivité de nos entreprises sur le marché international.
Le projet était clair : dans l'euphorie de la victoire, la France se remettrait au travail, se lèverait tôt, travaillerait plus, gagnerait plus, retrouverait le goût de l'effort pour relever les défis imposés par la guerre économique mondiale.
Confiance totale dans l'homme providentiel qui proposait de libérer les énergies, de promouvoir le travail, le vrai, annihilé par la bureaucratie de fonctionnaires trop zélés et les emplois non productifs occupés par les filles et fils des élites, avides, prétentieux, inexpérimentés et cyniques.
Aujourd'hui la vérité éclate au grand jour. Où est le plan "A" ? Où est le programme économique ? Le seul moteur est le pouvoir absolu sur tout et tous. A la première remontrance, le carton rouge est sorti : "nous sommes les élus du peuple". Quand est-il du miracle annoncé, un tour de passe-passe ?
Chaque jour nous tendons le dos, en scrutant le ciel pour repérer le nouveau fumigène. Notre président est un grand prestidigitateur qui adapte son discours à l'air du temps et aux difficultés, oubliant les promesses, donnant d'une main pour reprendre de l'autre. Clientéliste, cédant au pouvoir de la rue, tel est "Super Sarko". L'équipe gouvernementale du début a été vite complétée par pléthore de secrétaires d'état, de conseillers et d'experts. Où sont les économies annoncées ? Comment croire qu'un cap est fixé, que la route est tracée, seule motivation pour redresser la barre et donner un avenir aux générations futures ?
Au lieu de cela, de grandes idées surréalistes dans le registre émotionnel sont lancées : de Guy Moquet à la mémoire de la Shoah en CM2. Comme au temps de l'inquisition moyenâgeuse, sous peine de bûcher, de pilori, d'amende ou d'emprisonnement, la loi nous obligera à mémoriser des souvenirs et à croire en des préceptes moraux. Faudra-t-il oublier les souffrances des tibétains, se signer devant un crucifix (valeur chrétienne occidentale par excellence), faire sienne une étape du Chemin de Croix, enseigner le créationnisme et saluer chaque juif dans la rue parce que ses grands-parents ont connu l'enfer sur Terre ?
Que vient faire notre république laïque dans ce viol de conscience.