Jean Mézières

Abonné·e de Mediapart

285 Billets

1 Éditions

Billet de blog 20 octobre 2012

Jean Mézières

Abonné·e de Mediapart

Juste retour de choses injustes !

La décolonisation a posé un sérieux problème à l’Europe. Comment continuer à pomper les ex-colonies tout en leur faisant croire à leur indépendance ?

Jean Mézières

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La décolonisation a posé un sérieux problème à l’Europe. Comment continuer à pomper les ex-colonies tout en leur faisant croire à leur indépendance ? Il a fallu mettre en place des réseaux corrupteurs, des régimes fantoches. Par des méthodes mafieuses, républiques mafieuses contre républiques bananières, il a fallu arroser large pour avoir en retour des financements occultes, des rétro-commissions encore plus larges. Nos histoires regorgent de faits divers ; des diamants de Bokassa en passant par les perches du Nil dans le lac Victoria jusqu’à l’explosion du printemps arabe imprévu. Nos histoires ont effacé à la manière de "1984" des faits dérangeants ; Massacre du 17 octobre 1961.Un autre comble: le tremblement de terre d’Haïti en 2010 révéla la dette [] immorale de 150 millions de francs or pour « dédommager les anciens colons » que ces malheureux esclaves avaient depuis la fin de leur affranchissement en 1804. 

La France-Afrique n’est qu’un sous ensemble du States-Europe. Dominateurs dominés, dominées dominateurs, malheureusement c’est difficile de l’admettre, de le concevoir.  Comment continuer à pomper l'Europe après la plan Marshall, tout en lui faisant croire à sa grandeur, à son prestige ? Le cas de la France est un exemple parmi d’autres: sans débat démocratique, depuis plus de dix ans, notre bien commun est vendu à la découpe à des forces étrangères. Qui est bannière ? Qui est mafieuse ? Qui est criminelle ?

Nous avons affamés l'Afrique en leurs vendant - pour plus grand profit collectif - notre surproduction agricole. Nous avons mis les peuples africains ruraux dans des bidonvilles en leur faisant des prêts financiers pour qu'ils survivent au mieux. Maintenant - renversement de l'Histoire - voilà que les pays émergents se mettent à faire mieux que nous dans la débilité dans cette guerre qui ne dit pas son nom. En agriculture, le Brésil fait 50 fois mieux - et plus horrible pour la planète - que les européens et les américains. Et on entend en occident que "ce n'est plus du jeux".  Les dominateurs d'autrefois deviennent les dominés-esclaves.

Juste retour de choses injustes !
Les africains mangent du poulet européen, les européens mangent des produits brésilens.

Et si l’affaire Alcatel-lucent n’était qu’un pompage comme les 771 millions de dollars de condamnation dans l’affaire Executive Life du Crédit Lyonnais. La planche à billets et l’adoration planétaire du billet vert ne suffissent plus. Payées par les provinces extérieures américaines ( Allemagne, Angleterre, France, Belgique, etc.) en actifs pourris, les subprimes en sont un autre exemple. 25% des prêts immobiliers, trois millions de foyers américains en défaut de paiement, avaient sur les bras une maison invendables cautionnées par le reste du Monde ? Comme si les plébéiens romains avaient tous une maison avec thermes intégrés ou mieux encore, une villa secondaire en province pour mettre leur pécule à l’abri !

Les impôts des préfets romains - flux financiers d'aujourd'hui - vers la Rome antique, vers la Wall Street actuelle ont fait place aux magouilles de bas étages. Comme sous Dioclétien et Constantin (mon nom maternel qui m'est cher), la peur au ventre, avec un comportement irrationnel, avec une hystérie horrible, pour garder leur statut, les élites essaient en vain de colmater les brèches dans les digues du néo-libéralisme. Avec ce SOS 'Vite !, vite encore plus d'Europe" (malheureusement véreuse, bâtie sur du sable), la fin est proche.

[ … Les impôts dans l'Empire romain d’Émile Levasseur

Principaux impôts de l'Empire romain. — Un État bien policé ne devrait demander de contributions à ses citoyens que dans la double mesure de ses propres besoins et de la richesse des individus, en veillant à ce que les premiers ne débordent pas, en temps ordinaire, au delà des ressources de la seconde, c'est-à-dire au delà d'une portion du revenu annuel des habitants, calculée de manière à ne pas gêner le développement ultérieur de la production économique. Beaucoup de gouvernements procèdent autrement; ils dépensent sans limiter suffisamment leurs besoins et ils s'efforcent de tirer de l'impôt l'argent nécessaire pour solder leurs dépenses, quelles qu'elles soient. Sous les empereurs et surtout à partir du IIIe siècle, après que Dioclétien et Constantin eurent régularisé l'administration des finances, les besoins d'une administration qui devenait plus compliquée avec le temps allèrent en croissant et paraissent avoir excédé les ressources contributives d'un pays qui allait s'appauvrissant. La rupture de l'équilibre amena de nouvelles exigences et produisit ce phénomène bizarre, mais non unique, d'un impôt dont la quantité augmentait d'autant plus que les contribuables étaient moins en état de le payer.]

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.