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Billet de blog 20 décembre 2011

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Tuer le bourgeois qui est en nous !

Tellement ils étaient sûrs de ne jamais se tromper, qu’ils nous ont emmenés à la catastrophe.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Tellement ils étaient sûrs de ne jamais se tromper, qu’ils nous ont emmenés à la catastrophe. La croissance devenait l’ultime but de la vie sur Terre.
Dans un monde robotisé, normalisé, ISOtisé, « Vendre et encore vendre », « plumer et encore plumer le client », « Sans hémoglobine trop voyante, sans média à la "Une", tuer l’autre pour vivre » sont devenus les dogmes de la nouvelle religion néolibérale.
Après la réaction nucléaire en chaîne, contrôlée, ils pensaient avoir inventer la guerre contrôlée, la mort contrôlée et industrialisée dans un Meilleur des Mondes doux comme un agneaux laissant transparaitre des immolations épisodiques et des drames humains horribles de temps à autre.


Inconsciemment, sûrement, pour être les forts et sauver l’occident ? L’instinct collectif inavoué ? Dans un Monde où l’on croyait béatement avec une absurdité infinie que la croissance serait toujours infinie, l’aveuglement et la servitude d’une grande partie de nos élites manipulant les peuples décervelés, la soumission et la crédulité de ceux-ci, ont fait le reste.


Nous sommes donc devant un défi incroyable. Il nous faut repenser notre mode de vie car, même avec une meilleure redistribution, on ne pourra pas payer nos dettes immorales. On est piégé comme on a piégé les pays pauvres insolvables.

Si on est le bourgeois d’un autre, on est aussi l’escroqué d’un autre, également. La Terre devient une gigantesque tartufferie !


Les professionnels de la politique en sont rendus à trouver les bons filons électoraux et faire leurs gammes: la jeunesse, le produire français, l’insécurité, l’immigration, la peur de la crise, etc..


Nous voulons tous être citoyens et nous voulons tous être bourgeois et les deux sont contradictoires (« La philosophie du droit » de Hegel). La partie bourgeoise qui est en nous, a mis en place, par sa votation citoyenne, des élites qui nous considèrent comme des bourgeois, comme des petits bourgeois consentants, avides de toutes les richesses que ceux-ci nous font mirroiter.


En plus du déluge hystérique de désinformation, exacerber les neurones bourgeois, comme on exacerbe le cerveau émotionnel, comme on exacerbe le cerveau sexuel, fantasmatique, érotique permet d’annihiler le cerveau citoyen.


( France-Inter 18/12/11 émission 3D de Stéphane Paoli « Crise économie ou crise politique ? ». http://www.franceinter.fr/emission-3d-le-journal-crise-economique-ou-crise-politique-et-la-russie-20-ans-apres-l-empire )


Depuis les années 70, quand on fait voter le citoyen et que son vote est contradictoire au bon sens bourgeois, on n’en tient pas compte, on ignore ce vote, on ignore le citoyen.


Enfouie, cachée, la bourgeoisie est en nous : il n’est pas rare de voir des indigents pester bien rapidement contre l’assistanat, une fois la réussite arrivée !


Ah ! Comme il doux de vivre grâce à ses petites combines, à ses tuyaux, à son entourage, au détriment de la collectivité, du bien commun !


Ah ! Comme il est doux de rejeter l’autre - celui qui nous fait peur -, de vivre entre soi, d’élever ses enfants entre soi !


Ah ! Comme il est doux de verser une larme sur les méfaits de la mondialisation et de jeter, au même instant, un coup d’œil sur ses kalachnikovs financières, sur son « assurance vie », sur ses placements financiers, tueurs d’humains via les Marchés !


Dans les ruelles de nos villages d’autrefois, où sont ces adultes qui nous réprimandaient quand nous faisions des bêtises de jeunesse ? Aujourd’hui, à la manière de GW Bush assis dans une classe avec des élèves, apprenant l’attentat du World Trade Center, un événement majeur, une catastrophe écologique, cela n’imprime pas. Aucune réaction ! Un buzz, quelques protestations, pas plus que cela !


C’est le prix à payer pour que le bourgeois puisse vivre normalement.


Aux générations futures, l’épitaphe des années 2000 sera « Pardon ! On nous a décervelés ! »

Aux générations futures, l’épitaphe des années 2000 sera « Pardon ! On nous a décervelés ! »

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