Jean Mézières

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Billet de blog 24 janvier 2010

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La démocratie est un sport de riches.

La liberté est également un sport de riches. Quand vous crevez de faim, quand vous voyez vos proches mourir de faim, où est votre liberté ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La liberté est également un sport de riches. Quand vous crevez de faim, quand vous voyez vos proches mourir de faim, où est votre liberté ?  Dois-je prendre un avion demain pour New-York ou pour Pékin ? Dois-je quitter ceci pour cela ?

Etant des riches se gavant sur le dos des autres, nous n’avons jamais cessé d’être des esclavagistes. Certes plus directement et physiquement comme autrefois, notre morale à géométrie variable nous l'interdit - cette morale que l'on veut enseigner à nos enfants -. Mais bien plus subtilement, nous sommes des as dans le machiavélisme pervers et planétaire. Pourquoi contraindre des gens quand ceux-ci, avec quelques de milliards prêtés directement ou via le FMI, peuvent s’annihiler par la corruption, les tueries et les dictatures téléguidées ?

Pourquoi craindre pour sa domination quand il suffit de mettre un coup de pied dans la fourmilière ? L'Homme est un loup pour l'Homme. Pauvres humains !

Comme l’argent n’a ni odeur, ni frontières, nous allons, bientôt, en faire les frais. La fin de non-recevoir chinois à Obama, l’échec de Copenhague et la prochaine bulle financière vont nous le prouver.

La richesse engendre la bien-pensance, le « ils n’ont qu’à faire comme nous », l’insouciance voire l’inconscience, l’oisiveté, le nombrilisme, le culte de la beauté et de l’argent, les mondes irréels, et l’individualisme.

De ce fait, certains individus, plus malins, par des manipulations grotesques de masses endormies et par des enfumages éhontés, profitent pour asseoir leur domination et accaparer les richesses qui je vous rappelle, n’ont pas de frontières.

La richesse mal répartie entre les citoyens(nes) - supposée souverains, responsables et égaux -, crée désespoir et misère jusqu’à la lutte et l’instinct de survie, à mille lieues de la citoyenneté.

La vie démocratique s’envole précipitant le monde dans les guerres, la folie, l’intégrisme, le sexisme, l’avilissement, le communautarisme, l’obscurantisme, le rejet, la haine, pour finir dans des régimes totalitaires extrêmes. Rassurez-vous ! L’argent partira sous d’autres cieux !

Alexis de Tocqueville dans son célèbre « De la démocratie en Amérique » ( en 1835 )

« Je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme - Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; Il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. »

La coquille vide démocratique se cassa laissant place au néant. Alors on se réveilla conscient de notre responsabilité.

La destruction de la démocratie est un sport de l’argent.

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