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Billet de blog 27 octobre 2009

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La mise à mort du travail, les dés sont pipés

Après l’accord entre la Chine et l’UMP, le lapsus de Jean-François Copé «Xavier Bertrand, notre Premier secrétaire» est révélateur.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Après l’accord entre la Chine et l’UMP, le lapsus de Jean-François Copé «Xavier Bertrand, notre Premier secrétaire» est révélateur. Ces deux dictatures – l’UMP, dépendance des néo-cons américains, est là pour longtemps – ces deux régimes n’auraient-ils pas un but commun? Préparer le choc final – les actionnaires occidentaux contre les dignitaires orientaux ? L'Histoire nous a déjà montré des alliances étonnantes avec ensuite une rupture fracassante.


Si l'un est autoritaire, l'autre est manipulateur. Ils s’appuient sur l’exploitation et le mépris à outrance des populations Delta et Epsilon, appelées « Classe Ouvrière » dans le temps jadis.

Avez-vous remarqué le principe de la vente pyramidale ? Vous vendez des produits et vous parrainez dans le même temps des nouveaux vendeurs. Alors, au début, pas à pas, vous gagnez sur la vente directe de vos produits par le porte à porte. Au fil des années - vous dit-on -, avec profusion d’exemples publicitaires, vous devenez rentier grâce à votre pyramide exponentielle de parrainage. Les réussites existent. Mais quid de la base de la pyramide ? Malheureusement, jamais personne ne vous donne le nombre d’abandons de ces nouveaux venus ayant travaillé fort longtemps tout seul dans leur coin, presque gratuitement, espérant faire fortune, et repartis dans la honte de leur échec, la mort dans l’âme, voire plus.

N’est-il pas humain de croire en son potentiel et en ses chances ? «Je l’ai fait. Pourquoi les autres ne le pourraient-ils pas ?», voilà le culot, l’audace, la cupidité, le cynisme, l’escroquerie, le chacun pour soi et l’élimination jouissif du maillon faible (ou gênant) mis en valeurs intangibles de notre société.

Le principe de notre économie actuelle est semblable. Grâce à l’émission «La mise à mort du travail» sur France 3, on voit l’absurdité, l’arnaque du nouveau management d’une société de service. Ne voulant pas voir les esclaves attirés par les miroirs aux alouettes - ou tout simplement pour leur survie -, se cachant hypocritement ces pauvres bougres Delta ou Epsilon au bas de l’échelle, toute l’entreprise vit dans un rêve. C’est du virtuel dans l'allégresse, le conditionnement, la persuasion, la motivation et le don de soi. On donne des ordres par informatique et le terrain doit exécuter. Hélas, ce terrain, soumis aux aléas et à des cadences infernales, ne peut réellement faire le travail correctement. Le triptyque « Coût, Délai, Qualité » a laissé la place au « Coût, Délai, Turn Over ». Turn Over : comme l'exploitation de la connerie humaine.

Le vécu de ce manager d'agence est édifiant. Vu sa tête songeuse et décomposée, je crains même pour lui.
"Si vous faites des heures supplémentaires, c'est que vous êtes mauvais ou mal organisé. Comme l'organisation de l'entreprise, tournée vers l'actionnaire [ou le gouvernement], ne permet aucun défaut, vous cachez ses heures ou la porte [ou le placard] vous attend. Vous êtes un faible".

AU SUIVANT... AU SUIVANT... C'est la valse à quatre temps.


TOUTES NOS ENTREPRISES SONT SUR CE SCHÉMA : France-Télécom, La Poste, etc…
Ils n’avaient pas prévu ni les suicides, ni la rébellion silencieuse, ni les trucages des enquêtes de satisfaction, ni le refus de consommer.

Le CAC40, dans un état formidable, nous dit : "Bandes de nazes ! Nous construirons ailleurs avec de nouveaux consommateurs."

Les Deltas et les epsilons ne bossent pas assez vite, alors délocalisons aux antipodes ou sous-traitons avec d’autres plus dociles. Avec six milliards d’êtres humains, l’exécution du travail, sur cette planète, n’est pas un problème pour ces maîtres du monde merveilleux. Ils trouveront bien d’autres milliards de complices pour consommer et garder ainsi leur mainmise.

Il est quand même paradoxal que ces gens vivant dans le virtuel, classe moyenne, classe supérieure, bobos, etc.. donnent si facilement pour avoir bonne conscience, dans le durable, dans le commerce équitable, dans les trucs tendances et laissent en même temps crever leur voisin voulant sortir la tête hors de l’eau.

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