Jean Mézières

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Billet de blog 28 octobre 2008

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Allo ! Monsieur Mézières, vous avez gagné un cadeau.

La mort de la Camif me fait penser aux techniques de marketing enseignées dans les grandes écoles depuis une quinzaine d’années.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La mort de la Camif me fait penser aux techniques de marketing enseignées dans les grandes écoles depuis une quinzaine d’années.

Ceux qui en sortent, les appliquent ensuite dans leur travail, studieusement, à la lettre, sans esprit critique - le dogme de la pensée unique comme Friedman, pour l’économie.

Dans cette jolie cuisine manipulatrice commerciale, un seul leitmotiv : « ne jamais laisser le client au repos, l’exciter, l’éblouir et le plumer ».

Alors comment ne pas s’insurger contre ce gavage, ce harcèlement permanent, cette mise sous dépendance par des offres toujours alléchantes pour ne pas dire plus.C'est une véritable drogue collective, puisqu'on est obligé d'augmenter les quantités, d'année en année, de trouver de nouveaux dopants, pour avoir le même effet supposé.
Les publicités, les courriels arrivent à flot continu.

- offres « flash »

- cadeaux de pacotilles

- chèques cadeaux

- Loterie

- Jeux

- Téléphones et essences gratuites

- Etc.…

Enfin bref, l’overdose, à moins de croire qu’on est le meilleur, le plus débrouillard, le plus rapide, le plus perspicace, le plus intelligent par rapport à tous ces imbéciles, à tous ces ignares. Le drogué mercantile - j'en étais un - n’a qu’une idée en tête : « je suis content, j’ai fait des affaires ».

Que dire des phonings venant de plateformes téléphoniques aux antipodes toujours en plein repas ?

- « Allo ! »

- « Monsieur Jean Mézières ? »

- « oui »

- « Je me présente, Erika de la société Trucs de la table. Vous êtes bien retraité ?»
- « OUI, si vous le dites »

Là, gros mensonge en plus, car quelqu’un qui me dérange, perdra son temps. Alors on va dans son sens. Idem pour les sondages qui auront du grand n’importe quoi plausible, je crois que j'ai été dans toutes les tendances.

Vous remarquez qu’on ne peut même pas dire « Bonjour ».

- « J’ai le plaisir de vous offrir un cadeau. Cela vous fait plaisir de recevoir un cadeau Monsieur Jean Mézières ? »

- « NON »

- « Comment cela ? Ce n’est pas normal, en général quand on reçoit un cadeau, on est heureux »
- « Et bien, pas moi »
- « je ne comprends pas. Expliquez moi »


Surtout, surtout, ne jamais raccrocher et rester poli.

C’est à ce moment là que je sors le grand jeu. J’explique en long, en large, calmement pourquoi je suis rentré en Résistance. (voir mon dernier [Billet] je le récite presque par coeur). Sarko, le PS, notre monde « à la con » tout y passe.

J’en arrive souvent à créer de la sympathie avec mon phoningologue. Ainsi sans avoir de cadeaux, nous avons passé dix minutes de convivialité.

Par rapport aux perceuses de pacotilles, aux caisses de vins de deuxième catégorie, aux dîners spectacles mortels, recréer du lien, comme ici sur Médiapart, n’est-ce pas là un bien plus grand cadeaux ?

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