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Billet de blog 29 novembre 2008

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Le néolibéralisme est un gigantesque subprime planétaire.

Vous connaissez Mme Ginette de Bertincourt, cette dame qui, avec son histoire, nous fait comprendre la crise des subprimes des USA?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Vous connaissez Mme Ginette de Bertincourt, cette dame qui, avec son histoire, nous fait comprendre la crise des subprimes des USA?


Vous connaissez sûrement M. Frimecrate de la Gaule ricaine (FRANCE RICAINE (La)), cet homme qui nous fait comprendre la crise économique planétaire?

Commençons par Mme Ginette.

Alors voilà, Mme. Ginette a une buvette à Bertincourt, dans le Pas de Calais. Pour augmenter ses ventes, elle décide de faire crédit à ses fidèles clients, tous alcooliques, presque tous au chômage de longue durée. Vu qu'elle vend à crédit, Mme. Ginette voit augmenter sa fréquentation et, en plus, peut augmenter un peu les prix de base du "calva" et du ballon de rouge.

Le jeune et dynamique directeur de l'agence bancaire locale, quant à lui, pense que les "ardoises" du troquet constituent, après tout, des actifs recouvrables, et commence à faire crédit à Mme. Ginette, ayant les dettes des ivrognes comme garantie.

Au siège de la banque, des traders avisés transforment ces actifs recouvrables en CDO, CMO, SICAV, SAMU, OVNI, SOS et autres sigles financiers que nul n'est capable de comprendre.

Ces instruments financiers servent ensuite de levier au marché actionnaire et conduisent, au NYSE, à la City de Londres, au Bourses de Francfort et de Paris, etc., à des opérations de dérivés dont les garanties sont totalement inconnues de tous (c’est à dire, les ardoises des ivrognes de Mme Ginette).

Ces "dérivés" sont alors négociés pendant des années comme s'il s'agissait de titres très solides et sérieux sur les marchés financiers de 80 pays.

Jusqu'au jour où quelqu'un se rend compte que les alcoolos du troquet de Bertincourt n'ont pas un rond pour payer leurs dettes.

La buvette de Mme. Ginette fait faillite.

Continuons avec M. Frimecrate de la Gaule ricaine qui agit, depuis plus d’une dizaine d’années, sous nos yeux.

Alors voilà, M. Frimecrate administre, avec un semblant de démocratie, un comptoir, la Gaule dans l’ouest de l’Europe. Pour augmenter ses ventes, faire croire que l’on est toujours une grande puissance et cacher le délabrement de l’économie réelle, il décide, comme les gouverneurs de provinces voisines, de faire crédit à ses fidèles et dociles concitoyens, tous déjà très endettés, presque tous dans des emplois précaires, presque tous aussi dans la hantise de l’exclusion ou du chômage de longue durée. Il décide d’emprunter aux étrangers à des taux élevés avec comme caution, la vente des bijoux de famille (autoroutes, éducation, acquis sociaux, médecine, police et bientôt la défense).

L’idée ultime serait de vendre le comptoir aux étrangers pour le louer ensuite.

Vu qu'il vend à crédit du vent et du pouvoir d’achat, M. Frimecrate voit augmenter la consommation des ménages. Il peut donc faire des cadeaux fiscaux à ses amis et peut également augmenter énormément les prix de base de produits indispensables, comme le lait, le blé, l’essence et le ballon de rouge.

Le jeune et dynamique directeur de la banque Natixous, quant à lui, pense que les "ardoises" de la Gaule ricaine constituent, après tout, des actifs recouvrables, du réel « Argent – Dette » et commence à faire crédit à M. Frimecrate, ayant les dettes des citoyens comme garantie, la caution et l’image de cette province, cinquième puissance mondiale tout de même.

Au siège des marchés financiers, des traders avisés transforment ces actifs recouvrables en CDO, CMO, SICAV, SAMU, OVNI, SOS et autres sigles financiers que nul n'est capable de comprendre.

Ces instruments financiers servent ensuite de levier au marché actionnaire et conduisent, au NYSE, à la City de Londres, au Bourses de Francfort et de Paris, etc., à des opérations de dérivés dont les garanties sont totalement inconnues de tous (c’est à dire, les ardoises des concitoyens de M. Frimecrate).

Avec l’aide des grands prêtres du néolibéralisme, - la foi aveugle dans ce seul système reconnu et éternel -, ces "dérivés" sont alors négociés pendant des années comme s'il s'agissait de titres très solides et sérieux sur les marchés financiers de 80 pays.

Jusqu'au jour où quelqu'un, ouvrant les yeux, se rend compte, à cause de la finitude des richesses naturelles et du drame écologique, que les concitoyens consommateurs du comptoir de la Gaule ricaine n'ont pas un rond pour payer leurs dettes.

Les grands prêtres, avec virulence, sermonnent les élites, interdisent tous replis frileux - sources de grands malheurs - et ordonnent d’augmenter la vitesse des réformes pour que ce « quelqu’un » referme les yeux au plus vite. Çà passe ou ça casse. Le mirage doit continuer, il n’y a pas d’autres choix, pas d’autres alternatives. La bulle s’est transformée en ballon (de rouge ;->).

Malheureusement, les pays créanciers réveillés et alertés - dindons de la farce - exigent le remboursement immédiat. Le comptoir de M. Frimecrate fait faillite.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.