Énorme cohue vendredi sur l’espace VIP du Printemps de Bourges à l’occasion de la visite surprise de Ana Sailland, co-référente du groupe local de Haute-Savoie du Réseau des Citoyens Résistants mais aussi ancienne rédactrice en chef du magazine « Le Démocrate ».
Arrivée la veille dans le Cher pour y assister à la conférence donnée par le philosophe Bernard Stiegler à l’invitation du Café Repaire Berrichon, Ana Sailland, était présente sur le « Printemps de Bourges » pour y faire la promotion du festival « Rencontre des Réseaux Résistants » qui se déroulera le 2 et 3 juillet 2011 à Vasselay (Cher).
Interrogée par les journalistes présents, Ana Sailland s’est montrée très critique à l’égard du « Printemps de Bourges » : « Il n’a rien à voir avec le Printemps Tunisien. Ce n’est en tout cas pas avec ce printemps-là que l’on va arriver à l’été des espoirs ».
Déplorant un système « qui s’accapare la création artistique pour en faire du business », elle a déclaré :« Il n’y a que les artistes qui puissent résister au Printemps de Bourges (…) si Mère Teresa revenait de nos jours, elle serait marchandisée »
Lors de sa rencontre avec des élus locaux, Ana Sailland a évoqué Marcel Proust pour faire l’éloge de la lenteur au « Monsieur TGV de Bourges », Philippe Bensac, maire-adjoint aux nouvelles technologies : «Je n’aime pas le TGV car je n’ai plus le temps de lire dans le train ».
Au milieu des petits fours et du champagne coulant à flots aux frais du contribuable, Ana Sailland a longuement discuté avec Serge Lepeltier, maire de Bourges et ancien Ministre de l’environnement. Elle lui a notamment reproché d’avoir fait primer lors du « Festival International du Film écologique de Bourges », un documentaire vantant les effets positifs de la catastrophe de Tchernobyl, grâce à laquelle la nature est censée avoir « repris ses droits ».
Proche des idées de Stéphane Hessel, elle a plaidé auprès de M. Lepeltier pour le développement d’une idéologie de l’altruisme.
Même si la pensée d’Ana Sailland résonne dans le concert intellectuel français, sa présence avait un caractère dissonant et surréaliste dans le cadre un peu bling-bling d’un Festival de Bourges qui semble avoir abandonné depuis bien longtemps tout esprit contestataire.
(Vidéo de Basalt)