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Billet de blog 1 mai 2019

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1er Mai. Manifester, pourquoi pas ? Mais mieux vaudrait s'inscrireà la CGT.

Ceux qui attendaient du 1er Mai 2017 qu'il permette un rapprochement efficace entre les Gilets Jaunes et les syndicats ouvriers, notamment la CGT et la CFDT, ont beau faire bonne figure au soir de ce jour, ils ne cachent pas leur déception. (2e rédaction)

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Les manifestations n'ont guère été plus nombreuses que les années précédentes. Elles se sont heurtées à une mobilisation policière (dite des forces de l'ordre...) beaucoup plus efficace qu'auparavant, du fait qu'elle avait été prévue à l'avance et que la stratégie de lutte avait été organisée et menée au plan national, comme l'est une guerre véritable. Cette centralisation et la rapidité de communication qui étaient nécessaires n'étaient évidemment pas à la portée des Gilets Jaunes. Quant aux syndicats, ils ne l'avaient même pas envisagées, du fait notamment de leurs divisions et de leur manque de volonté de s'imposer dans la rue.

Par ailleurs, les revendications sont demeurées aussi contradictoires, sinon confuses, qu'auparavant. Ceci était prévisible. Là encore, un véritable mouvement social visant à une meilleure répartition des pouvoirs, sans même parler de révolution, suppose une coordination nationale et une grande cohérence dans les objectifs revendiqués, ce qui n'était pas le cas.

Emmanuel Macron et son gouvernement, qui avaient prévu cet échec, sauf survenance d'un événement imprévisible mettant gravement en difficulté le pouvoir, peuvent respirer. Il en est de même bien évidemment des classes dominantes et de ceux qui dans les classes moyennes ont été persuadés, notamment par Emmanuel Macron et son parti que rien ne pouvait être changé dans le système économique et social sans provoquer un effondrement général.

Il ont pu sans difficultés persuader l'opinion que, par exemple, une hausse générale des salaires imposée aux entreprises françaises les mettrait en faillite ou les obligerait à se réfugier sous des cieux plus cléments. Il semble en avoir convaincu la CFDT et son chef Laurent Berger. Seule la CGT, sous la direction de Philippe Martinez, bien que ne demandant pas l'impossible, semblait convaincue qu'une pression plus forte sur les entreprises et sur le pouvoir pourrait conduire à des changements en profondeur.

Philippe Martinez a regretté cependant que le trop faible nombre de militants de la CGT ne lui permette pas de se faire entendre. « Inscrivez vous à la CGT et militez beaucoup activement qu'actuellement dans les entreprises et les administrations », tel est le message implicite qu'il a repris lors de ses interventions dans les médias.

On peut penser que dans un monde dominé par les multinationales financières, le poids de la France et à fortiori de la CGT resteront marginaux. Il n'empêche. Vaudra-t-il mieux lors des prochains 1er mai rester chez soi en constatant le peu d'effet des manifestations ou continuer à se battre. Ce sera alors dans les entreprises et eu mobilisant le personnel et l'opinion en ce sens, qu'un changement de société pourrait être imposé.

Or comme rappelé ci-dessus, les syndicats ouvriers et principalement en France la CGT, malgré les légitimes reproches pouvant leur être faits aujourd'hui, seront les seuls capables de le faire, du fait de leur capacité à définir des objectifs et des moyens de lutte au plan national. On peut penser que les plus raisonnables des Gilets Jaunes le comprendraient aussi et rejoindraient la CGT dans ce mouvement. Faudrait-il pour cela suggérer que, d'une façon ou d'une autre, l'essentiel des citoyens et citoyennes opposés à l'ordre social actuel, devraient sous une forme ou une autre rejoindre  la Confédération Générale du Travail ou la soutenir efficacement ?

Note. Cet article ne fait pas l'unanimité parmi les membres de notre Comité de rédaction.

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