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Billet de blog 6 juin 2019

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D.Day. Les mensonges ont la vie dure. A savoir pourquoi ?

On doit s'étonner une nouvelle fois du fait que les commémorations du débarquement anglo-américain du 6 juin 1944 sur les plages de Normandie ne rappellent pas le fait que c'est l'Armée Rouge qui a le plus contribué à la défaite du Reich.

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 Faut-il rappeler que les Etats-Unis ont enregistré 411.000 morts durant la 2e Guerre mondiale, la Grande Bretagne 450.000, l'Allemagne 7 millions et l'URSS plus de 20 millions. Si l'Allemagne n'a pu engager contre les Alliés en Normandie que quelques divisions, c'était parce que la Wehrmacht avait déployé plus de 200 divisions sur le front de l'Est.

Deux semaines après le 6 Juin, l'Armée Rouge a lancé l'opération  dite Operation Bagration et attaqué les lignes allemandes à l'Est sur une bande de 800 km. Huit semaines après l'Armée Allemande avait été obligée de reculer de 150 km environ. La majorité des 30 divisions sous le commandement du Groupe d'Armées Centre allemand avaient été détruites. Ce fut cette offensive russe qui est considérée comme ayant brisé les reins de la Wehrmacht. Celle-ci ne put alors s'opposer à l'Ouest à l'offensive américaine.

 On peut donc se demander pourquoi Vladimir Poutine n'a pas été invité à la réception royale commémorant à Londres le 75e anniversaire du 6 Juin. Il ne l'a pas été davantage en France. Le Figaro lui même s'en étonne Pourquoi Poutine n'a-t-il pas été invité aux cérémonies du D-Day? . Selon Paris Match du 6 Juin, Poutine a assuré que "ce n'était pas pour lui un problème" de ne pas avoir été invité.

Il est bien aimable. Vladimir Poutine était présent au 70e anniversaire du débarquement en 2014 mais n'a pas été invité par Emmanuel Macron au 75e anniversaire. Y figuraient par contre Donald Trump, Theresa May et la chancelière allemande Angela Merkel, entre autres chefs d'Etat.

ll s'agit d'une faute lourde de Macron, faute diplomatique mais aussi de politique intérieure. Il cautionne ainsi les campagnes de « poutinophobie » orchestrées par Washington, dans lesquelles la France n'a rien à gagner. Le Rassemblement National ne manquera pas de le souligner, non plus d'ailleurs que La France Insoumise,  gagnant ainsi la sympathie de dizaines de milliers de nouveaux d'électeurs.

Note. 

L'expert en défense Philippe Migault rappelle dans un article publié par RT.COM 

Le front dit de l'est, ouvert le 22 juin 1941 par l'offensive allemande, est celui de la tragédie absolue. Près de 27 millions de morts soviétiques, un tiers de soldats pour deux tiers de civils. Plus de 628 villages ayant connu le sort d'Oradour-sur-Glane dans la seule Biélorussie, bien plus en comptant tous ceux qui ont été rasés dans le reste de l'Union soviétique. C'est là que la théorie raciale allemande s'est appliquée avec le plus de fanatisme, de cruauté. Là que des centaines de milliers de personnes, hommes, femmes, enfants, ont été fusillés à la chaîne par les Einsatzgruppen et leurs supplétifs Baltes et Ukrainiens, parce nés juifs. Un sort partagé par des millions de Slaves, considérés, eux aussi, comme des untermenschen, des sous-hommes, par les nazis. Mais c'est là, aussi, qu'ont été brisés les reins de la Wehrmacht.

Celle-ci n'a pas perdu la guerre en Normandie. Elle l'a perdu devant Moscou, Stalingrad, Koursk. Au prix du sacrifice de millions de soviétiques jetés au-devant des panzers et des MG-42 allemandes sans aucun souci de la vie humaine. «Les Allemands étaient sans doute les mieux entraînés à tuer, mais nous étions les mieux entraînés à mourir», résumait un ancien combattant soviétique. Les Alliés n'auraient peut-être jamais percé en Normandie si les Soviétiques n'avaient déclenché le 22 juin 1944 l'opération Bagration, qui donna le coup de grâce à la Wehrmacht en engloutissant l'essentiel de ses réserves et ses meilleures unités.

Oui, le front de l'Est ce fût, tous les jours, Verdun et Oradour. Et ce sont les soviétiques qui libérèrent la plupart des camps de la mort, les Soviétiques qui prirent Berlin.

Note au 07/06

Sur ce sujet, voyez aussi ce message que nous recevons du Pr Jean-Pierre Arrignon, historien
Voici mon bref interview donné à "Sputnik" au sujet des commémorations du  75ème anniversaire du débarquement  en Normandie:
 https://fr.sputniknews.com/france/201906061041366467-les-commemorations-du-debarquement-sont-elles-marquees-par-une-negation-de-lhistoire/

Voir également, malgré sa longueur, l'excellent article de Philippe Grasset dans De Defensa du 07/06. Tout y est dit...ou presque
https://www.dedefensa.org/article/le-6-juin-de-phg

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