Marc Trévidic, ancien juge anti-terroriste réputé pour ses qualités professionnelles, et actuellement président de chambre à la cour d'appel de Versailles, indique dans un entretien récent avec une journaliste de Riposte Laïque qu'il n'est pas optimiste concernant l'efficacité des appels gouvernementaux récents à lutter contre la radicalisation islamiste.
Personne aujourd'hui ne se dissimule que la radicalisation ne fait pas nécessairement de chaque musulman un terroriste, mais qu'elle peut y conduire, comme le montre l'attentat à la Préfecture de police de Paris ayant fait quatre morts parmi les fonctionnaires de police. Son auteur a été un agent contractuel radicalisé employé dans cette Préfecture et qui n'avait jusqu'alors pas l'objet du moindre soupçon, car il avait dissimulé sa radicalisation et ses liens avec des milieux musulmans salafistes prescrivant de conduire partout la « guerre sainte ».
Dans l'entretien référencé ci-dessus, Marc Trévidic indique : « On voit des policiers, des militaires radicalisés, bientôt un juge radicalisé ? Tout est envisageable. Cela s’est dilué dans toute la société française ». Il ne précise pas, mais c'est évident, que cette radicalisation se répand principalement parmi les 12 à 20 millions de musulmans présents en France. Une minorité, il est vrai, sont islamophobes, Mais par prudence, ils ne font guère de prosélytisme. On lira concernant ces effectifs l'article de Wikipedia consacré à l'Islam en France. Rappelons que les musulmans constituent plus de 95% des migrants entrant en France actuellement.
Cette situation se retrouve évidemment dans tous les pays européens. Comme nous l'avions indiqué dans un article récent, même la Suisse n'échappe pas à la radicalisation musulmane. Comme l'ensemble des pays européens, la Suisse comporte traditionnellement une population musulmane importante. Celle-ci apparaît de plus en plus comme intégriste, sinon radicalisée. Ce phénomène est renforcé depuis quelques années par l'immigration d'origine musulmane. On trouve parmi eux de plus en plus d'individus désirant reprendre en Suisse un combat rendu de plus en plus difficile au Moyen-Orient du fait des échecs de l'Organisation Etat islamique ou Daesh face notamment aux résistances des Occidentaux et des Russes.
Les policiers, les militaires, les fonctionnaires publics et les magistrats français musulmans dorénavant radicalisés représentent probablement des effectifs non négligeables. Comment dans ces conditions lutter effectivement contre une radicalisation pouvant aller jusqu'au crime ? Beaucoup de citoyens français préoccupés par cette question considèrent qu'il faudrait officiellement renoncer à l « Etat de Droit » qui distingue encore la France du plus grand nombre des autres pays du monde.
Renoncer à l'Etat de Droit
Ceci sera sans doute nécessaire à l'avenir face à l'offensive grandissante d'un Islam de combat. Mais cela posera deux questions principales. La première consistera à définir exactement ce que signifiera cette renonciation à l'Etat de Droit. S'agira-t-il de permettre aux hiérarchies de licencier tout subordonné manifestant des signes de radicalisation islamique. Devra-t-on encourager la dénonciation anonyme auprès des services de police de tous les signes de radicalisation. Chacun devra-t-il à son niveau et où qu'il se trouve, entreprendre de combattre des individus radicalisés, s'il en a les moyens, et ce sans être jugé coupable de délits.
On imagine sans peine la situation de guerre civile qui en résulterait. De plus les musulmans radicalisés n'attendront pas tranquillement d'attendre des poursuites éventuelles. Ils chercheront, y compris par la violence, à combattre préventivement de possibles dénonciateurs.
L'autre objection concerne le manque de moyens, notamment en personnels, dont souffre déjà la police et la magistrature pour détecter ou combattre le terrorisme avéré. Les services de police savent que pour mettre en évidence des signes de radicalisation parmi les policiers, il faudrait affecter en permanence une dizaine d'agents à la surveillance des cas suspects. Ceci serait évidemment impossible compte tenu des autres tâches urgentes provoquant déjà le surmenage des policiers, voire le suicide de certains d'entre eux.
Alors que faire pour prévenir ou combattre la radicalisation ? Nous n'avons pas ici, mais cela n'est pas notre métier, de solutions pratiques à proposer .
Note au 11/10
On peut lire dans Franceinfo de ce jour ce qui suit.. Il serait temps que les juges cessent de faire du juridisme, en paralysant ce faisant les hiérarchies
Deux agents de police considérés comme radicalisés ont été désarmés. Le premier, un capitaine, avait été repéré dès 2011 après son mariage avec une avocate musulmane. "Son comportement avait changé. Il priait au bureau, refusait tout contact avec ses collègues féminines, mais une enquête interne avait jugé que certes, l'homme était très religieux, mais qu'il n'était pas radicalisé", rapporte la journaliste Emmanuelle Lagarde depuis la préfecture de police de Paris. Par conséquent, il avait été affecté à un service moins sensible. L'attentat du jeudi 3 octobre a néanmoins ravivé les inquiétudes de certains de ses collègues et l'homme a été suspendu.
Une vingtaine de policiers signalés
Le deuxième agent désarmé est un gardien de la paix qui travaille en région parisienne. "Lui avait été repéré en 2018, au point même d'être révoqué, mais il a gagné en justice sa réintégration dans les rangs de la police", poursuit Emmanuelle Lagarde. Il a également été suspendu au cours de la semaine. "D'après nos informations, on estime que sur tout le territoire français, une vingtaine de policiers ont été signalés pour leur appartenance à la mouvance islamiste radicale", conclut la journaliste.