L'Irlande serait au seuil de ne pas pouvoir honorer sa dette publique, si l'on en croit les gazettes. Nous dirions en termes bien peu diplomatiques mais explicites que c'est bien fait pour ses pieds.
Pendant des années, L'Irlande a cru pouvoir profiter de l'abri de l'Union européenne et de l'euro en torpillant volontairement les économies et les réglementations fiscales et sociales d'autres pays européens. Elle a fait venir sur son sol de nombreuses entreprises non européennes décidées à accélérer la délocalisation des capacités industrielles et humaines du continent. Ses barons de la finance ont mis soigneusement à l'abri des paradis fiscaux leurs bénéfices licites et illicites. Aujourd'hui, les mêmes, avec la crise, ont repris leurs assets et laisse l'Irlande nue.
On comprend que, avec de meilleurs raisons d'ailleurs que lorsqu'il s'agissait de la Grèce, les pays sérieux comme l'Allemagne ne mettent qu'avec réticence la main à la poche pour sauver l'Irlande.
On peut se demander cependant pourquoi ces mêmes pays sérieux, et tous les autres d'ailleurs, ne veulent pas admettre que le même scénario face à la finance internationale, scénario dit des Horaces et des Curiaces, va se renouveler à propos du Portugal, de l'Espagne et de quelques autres. Tant que les gouvernements et surtout les opinions publiques n'auront pas compris que le salut de l'Europe exige un gouvernement économique et politique commun, l'Europe va continuer à se déliter petit à petit.
Pourquoi faire, ce gouvernement?
Nous l'avons écrit ici plusieurs fois. Rappelons le pour les étourdis:
1. Insister sur la priorité des priorités: investir au plan européen pour créer des emplois non délocalisables, ainsi que générer à terme des retours productifs. Domaines: universités, recherche, infrastructures, énergies nouvelles, nouvelles industries. etc.
1. Insister sur la priorité des priorités: investir au plan européen pour créer des emplois non délocalisables, ainsi que générer à terme des retours productifs. Domaines: universités, recherche, infrastructures, énergies nouvelles, nouvelles industries. etc.
2. Investir comment? en mettant en place dans le cadre de l'Union un fonds européen d'investissement stratégique doté d'au moins 400 milliards d'euros (le montant de la relance américaine.
3. Où trouver l'argent? Alimenter ce fonds avec des avances de la BCE (achats de parts dans le fonds) qui se rembourseront d'elles-mêmes dans quelques années. Aucun risque d'inflation aujourd'hui.
4. Compléter le financement par la distribution auprès de petits et moyens épargnants européens de titres émis par le Fonds tels que décrits dans la note http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2010/111/geostrategie.htm ( Le Fonds garantira par exemple un rendement de 3.5% environ aux investisseurs, pour des prêts à durée illimitée , mais remboursables sous certaine conditions (à l'exemple des TSDI ou titres subordonnés à durée indéterminée ). Le financement sera réservé à l'économie réelle, au profit de projets offrant le maximum de valeur ajoutée intellectuelle ou technique. En outre, les intérêts perçus pourront être défiscalisés.
5. Prévoir un minimum de protection aux frontières pour que les nouveaux investissements ainsi financés ne soient pas piratés par la concurrence extérieure.