Elle aurait des conséquences si catastrophiques qu'elle pourrait entraîner la fin de la civilisation telle que nous la connaissons.
Si rien n'est fait pour limiter le réchauffement climatique, "la planète et l'humanité auront atteint un 'point de non-retour' à la moitié du siècle, dans laquelle la perspective d'une Terre largement inhabitable entraînerait l'effondrement des nations et de l'ordre mondial", indiquent les auteurs, David Spratt, directeur de recherche à Breakthrough et Ian Dunlop, ancien cadre de l'industrie des énergies fossiles. Selon eux, il existe "une forte probabilité que la civilisation humaine touche à sa fin" dans trois décennies.
Selon le rapport, en 2050, la hausse de la température moyenne à la surface du globe aura atteint 3 °C. Plus de la moitié de la population mondiale sera exposée à des chaleurs mortelles au moins 20 jours par an. Et cette chaleur persistera plus de 100 jours par an en Afrique de l'Ouest, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est. Deux milliards d'habitants seront affectés par le manque d'eau. Des écosystèmes tels que la Grande Barrière de Corail ou la forêt amazonienne se seront effondrés. En été, l'océan Arctique sera navigable, libre de toute glace. Quant au niveau des mers, il aura augmenté de 0,5 mètre. Un demi-siècle plus tard, en 2100, la hausse sera de 2 à 3 mètres. Dans les régions tropicales, on comptera plus d'un milliard de déplacés climatiques. L'agriculture ne sera plus viable dans les régions subtropicales. Les récoltes mondiales auront diminué d'un cinquième. Et la population de la planète sera exposée à des risques de pandémies.
De tels rapports sont construits à partir de modèles informatiques reposant sur les données actuellement disponibles, tant pour le présent que pour les dernières décennies. Mais ils supposent des simulations qui ne sont pas nécessairement objectives, même si les auteurs en sont des scientifiques. Il en résulte que de nombreux intérêts économiques ou politiques seraient menacés par une diminution de la demande d'énergie destinée à lutter contre l'élévation des températures. Depuis longtemps, ils contestent le caractère scientifique de ces prévisions. Mais la prudence voudrait que les perspectives les plus pessimistes soient retenues si l'on voulait s'assurer qu'elles ne se réaliseraient pas.
Nous avons ici plusieurs fois évoqué ces questions, en signalant un élément rarement pris en considération tenant à la hausse apparemment incontrôlable de la population dans certaines parties du monde, notamment en Afrique. Ce sont celles-ci qui seront les premières atteintes par le dérèglement du climat. Il est peu probable que le milliard de « déplacés climatiques » envisagés par le rapport se déplacent pacifiquement, ou qu'ils soient reçus pacifiquement par les populations d'accueil. Au niveau mondial, à ce jour, aucune autorité internationale incontestée ne paraît envisageable afin de réguler les mouvements de population.
Références
* Breakthrough - National Centre for Climate Restoration
https://docs.wixstatic.com/ugd/148cb0_90dc2a2637f348edae45943a88da04d4.pdf
* https://www.weforum.org/agenda/2015/11/major-cities-under-water/
* Voir aussi un commentaire publié par France info après consultation de divers scientifiques