Le réacteur européen à eau pressurisée EPR est un projet de réacteur nucléaire de troisième génération, conçu et développé par la société NPI, détenue à parts égales par Framatome SA et Siemens KWU à partir de 1989, auquel participent les principales compagnies d'électricité allemandes ainsi qu'Électricité de France.
EDF avait pu faire associer Framatome à la société publique chinoise CGN et à l'entreprise chinoise régionale Yuedian, également spécialisée dans les énergies renouvelables, pour mettre en place un réacteur nucléaire EPR nomme Taishan. Or EDF vient d'annoncer que le second réacteur nucléaire de prochaine génération chinois EPR, dit Taishan 2 a réussi une première réaction de fission. Ceci fait suite à l'entrée en fonctionnement fin 2018 du premier réacteur dit Taishan 1.
Le site de la centrale nucléaire de Taishan est situé dans le district de Taishan, sur la côte de la mer de Chine méridionale, à 50 km au sud de la ville de Taicheng, à 120 km au sud-ouest de Hong Kong et à 150 km au sud de Canton, dans le Guangdong, la province la plus peuplée de la République populaire de Chine. On lira à ce sujet un article de Ouest-France daté du 29 mai 2019 .
Ces deux réacteurs permettront à la centrale de Taishan d'être à ce jour la plus puissante au monde. Elle alimentera 5 millions d'usagers. Il est donc très intéressant qu'EDF-Framatome ait eu la compétence suffisante pour être retenue par le gouvernement chinois – qui ne fait rien à la légère, comme partenaire des industriels chinois. Comme la Chine, notamment dans la perspective de lutter contre la production de CO2 principal facteur de dérèglement climatique, envisage de mettre en place un certain nombre d'autres réacteurs, on peut espérer que le partenariat avec Framatome, qui avait semble-t-il donné toute satisfaction, se poursuivra.
Il est regrettable dans ces conditions qu'EDF ait rencontré de si grandes difficultés dans la mise au point de l'EPR de Flamanville que la mise en service de celui-ci ne pourra pas se faire avant au mieux 2021. On peut craindre qu'EDF ait du mal dans ces conditions à conclure de nouveaux partenariats, tant avec la Chine que dans d'autres pays.
Les causes de ce retard sont multiples et certaines sont mal élucidées. Il serait intéressant qu'Emmanuel Macron qui voudrait à juste titre annoncer la construction en France de nouvelles EPR, face à une opinion où les anti-nucléaires se font de plus en plus entendre, puisse obtenir tous éclaircissements à ce sujet.