Jean-Paul Baquiast (avatar)

Jean-Paul Baquiast

Editeur du site Europesolidaire.eu et co-éditeur du site Automates Intelligents.com

Abonné·e de Mediapart

2901 Billets

0 Édition

Billet de blog 21 juillet 2019

Jean-Paul Baquiast (avatar)

Jean-Paul Baquiast

Editeur du site Europesolidaire.eu et co-éditeur du site Automates Intelligents.com

Abonné·e de Mediapart

Le Golfe Persique est-il au bord de la guerre ?

C'est ce qu'écrit le 20 juillet 2019 un expert respecté du Moyen-Orient, Elija J Magnier, dans un article référencé ci-dessous.

Jean-Paul Baquiast (avatar)

Jean-Paul Baquiast

Editeur du site Europesolidaire.eu et co-éditeur du site Automates Intelligents.com

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

https://ejmagnier.com/2019/07/20/khameneis-three-commandments-for-the-iranians-the-middle-east-is-heading-towards-maximum-danger/

Nous continuons à penser, peut-être à tort, qu'il ne s'agit là que de gesticulations. Répétons que l'on ne voit  pas ce que les US pourraient faire, même avec quelques troupes de plus, pour inquiéter l'Iran, sauf à lui envoyer un missile à tête nucléaire, ce qui déclencherait une guerre mondiale dont ils seraient aussi les victimes. Si en effet Poutine tenait ses engagements, il devrait soutenir militairement l'Iran, alliée vitale dans le golfe persique et en Syrie, c'est-à-dire en méditerrané orientale, les deux étant relativement loin de la Russie. Les US le savent et ne voudraient pas courir ce risque. Par ailleurs, la Turquie d'Erdogan se rapprochant de Moscou ne laisserait pas faire.

De plus, comme Magnier le note, les Etats européens ne laisseraient pas faire. Il est vital pour eux que le Golfe puisse continuer à exporter son pétrole. Emmanuel Macron et les intérêts français, comme l'article le note, sont sur la même position. Même si la France n'a plus beaucoup d'autorité, son rôle diplomatique reste encore non négligeable au Moyen Orient.

Inutile d'ajouter que les régimes pétroliers, Qatar et Emirats Arabes Unis notamment, ont besoin de la paix pour survivre. Il en est de même d'ailleurs du grand allié de Trump, Mohammed Bin Salman.

Un engagement, d'ailleurs timide, de la Grande Bretagne derrière les Etats-Unis, n'est que de façade. Jamais les Anglais d'aujourd'hui, tentés par le pacifisme, n'accepteraient les conséquences d'une intervention sérieuse de leur part en réponse à la détention - très provisoire, de leur pétrolier Stena Impero à Bandar Abbas, ceci même si Washington insiste pour qu'ils utilisent la Royal Navy dans ce but.

Sur le fond, nul ne s'indignera sérieusement de voir l'Iran se doter de missiles intercontinentaux ou d'armes nucléaires alors que plus d'une dizaine de pays l'ont déjà fait et que d'autres se préparent à le faire. L'Iran accéderait ainsi à la puissance nucléaire, mais pourquoi en ferait-elle un plus mauvais usage que le Pakistan, par exemple ?

Sayyed Ali Khamenei dispose de toutes les cartes. On peut penser qu'il n'en abusera pas, sinon pour se défendre. ,

Notes au 21/07 22h.

1) Je reçois ce soir ce commentaire d'un ami haut gradé dans l'armée française, que je remercie en notre nom à tous. JPB

> A vrai dire, je crois que la probabilité d’une guerre initiée par les
> occidentaux à moyen terme (5 ans) est infime pour une bonne dizaine de
> raisons très solides. Je n’en citerai que trois pour éviter d’être trop
> long.

> 1 – Un parti, quel qu’il soit, n’initie une guerre que lorsqu’il
> estime avoir de solides chances de la gagner. Aujourd’hui, la coalition
> occidentale ne peut qu’avoir la quasi certitude de perdre dans l’état où
> sont ses forces armées. L’OTAN 2019, malgré son extension vers l’Est, ne
> constitue qu’une addition de faiblesses. Elle n’est plus que l’ombre de
> ce qu’elle était en 1990 au moment de l’effondrement de l’Union
> Soviétique. Elle ne représente plus qu’un conglomérat d’armées
> nationales en état de décomposition avancée. Les effectifs ont été
> divisés par quatre depuis 1990, les matériels majeurs ont été divisés eux
> aussi par près de quatre et seuls la moitié de ceux qui restent sont en
> état de marche, faute de maintenance. Les soldats sont sous entraînés. La
> qualité du recrutement et le niveau du moral ne sont plus ce qu’ils ont
> été. Les réserves sont désormais quasi inexistantes. Ces caractéristiques
> sont à peu près les mêmes dans tous les pays européens. Contrairement à
> certaines idées reçues, l’abandon du service national et la
> professionnalisation n’ont pas amélioré la qualité de nos armées. Relire
> l’article : l’OTAN combien de divisions que j’ai commenté en juin 2017:
> https://reseauinternational.net/les-europeens-combien-de-divisions/

> 2 – Pour initier une guerre, il faut, derrière soi, des populations unies,
> convaincues du bien fondé des causes qu’elles défendent. Il faut que les
> armées aient confiance en leurs chefs (politiques notamment). Il faut aussi,
> avec soi, des alliés fiables et solides. Pour la coalition occidentale, aucun
> de ces paramètres n’est au rendez vous. Les populations de chaque pays sont
> profondément divisées, parfois au point de se haïr. C’est vrai aux USA
> (entre républicains et démocrates), c’est vrai dans les principaux pays
> européens UK (Brexiter et opposants), France (européistes et
> souverainistes), Allemagne (ou Merkel n’a plus d’autre choix que de jeter
> l’éponge). Les pays européens ne s’entendent pas à merveille entre
> eux…..entre l’est et l’ouest, entre le nord et le sud…. Quant à la
> confiance des forces armées en la gouvernance de leur pays, elle est loin
> d’être unanime…..Je n’en dirai pas plus….

> 3 – Pour initier une guerre, il faut des populations jeunes et qui croient
> à quelque chose. Les populations occidentales sont aujourd’hui des
> populations dont la moyenne d’âge est beaucoup plus élevée qu’en
> 1939….. Elles ont été formatées dans l’individualisme, la jouissance de
> l’instant, les 35 heures, le culte des droits plutôt que des devoirs, la
> négation du nationalisme et du patriotisme. On ne peut avoir le moindre
> espoir de gagner quoi que ce soit avec des équipes pareilles…. Quelques
> actes d’héroïsme ne peuvent suffire pour gagner une guerre.

> Engager une guerre de grande ampleur contre l'Iran, la Russie et/ou la Chine
> serait proprement suicidaire aujourd’hui pour la coalition occidentale. Nous
> n’y sommes pas prêts et surtout pas prêts de l’être.

> C’est la raison pour laquelle je crois plutôt à l’effondrement
> économique d’un système occidental fondé sur la dette, et qui pourrait
> intervenir avec la perte de confiance dans la monnaie dollar. Ceci ne devrait
> plus tarder (dans les 5 ans).

2) Sur ce même sujet, voir de Larry Johnson, éditeur du site non aligné Sic Semper Tyrannis
https://turcopolier.typepad.com/sic_semper_tyrannis/2019/07/will-donald-trump-kill-his-presidency-over-iran-by-larry-c-johnson.html#more

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.