Ce cerveau, comme d'ailleurs ceux moins sophistiqués des autres espèces animales qui en sont dotées, s'est construit en moins d'un million d'années concernant les premiers homos pour permettre à nos prédécesseurs de distinguer dans l'environnement immédiat, comme le font les autres mammifères, ce qui est mangeable ou ne l'est pas, ou bien ce qui est dangereux et dont il vaut mieux éviter la fréquentation, sans mentionner les partenaires sexuels indispensables pour la reproduction.
Cependant, aujourd'hui, les progrès considérables de l'astronomie optique ou de la radio-astronomie permettent aux scientifiques d'avoir quelques hypothèses plus précises concernant l'univers. Est-il en mouvement ? D'où en ce cas aurait-il pu provenir et vers quel avenir se dirigerait-il ? L'hypothèse de l'univers en expansion est généralement admise. L'univers aurait pris naissance à la suite d'un phénomène initial dit Big Bang s'étant produit dans ce que l'on nomme à tort le vide cosmique. Il se dirigerait vers deux fins différentes selon les théoriciens, une expansion infinie dans laquelle il perdrait toutes ses caractéristiques actuelles, dite Big Freeze ou à l'opposé une contraction dite Big Crunch qui le ramènerait à son état initial. Celle-ci, selon certains cosmologistes, pourrait être suivie d'autres cycles d'expansion et de contraction.
Ceci dit, aucune de ces hypothèses ne peut être soumises à des épreuves expérimentales permettant, comme dans la plupart des autres domaines scientifiques, de commencer à distinguer ce qui serait du domaine du réel et ce qui relèverait de vues théoriques, non susceptibles d'être testées et que non sans raisons l'on pourrait imputer au monde de l'imagination métaphysique, autrement dit presque philosophique. Cependant c'est l'hypothèse de l'expansion qui est généralement retenue, expansion qui serait d'ailleurs mesurable, et que l'on nomme aujourd'hui la constante de Hubble .
La première méthode de mesure fait appel aux observations satellitaires portant sur le fond diffus cosmologique ou cosmic microwave background, CMB, radiation censée avoir été émise 380.000 après le Big Bang et encore mesurable aujourd'hui, bien qu'elle ait beaucoup perdu en intensité. L'autre méthode, très différente, repose sur l'observation dans des galaxies voisines de certaines étoiles évoluant très lentement ditesCéphéides ou chandelles cosmiques, dont l'éclat visible varie régulièrement, presque indépendamment de leur distance et vitesse d'éloignement,
Jusqu'à présent, ces deux méthodes, bien que différentes, sinon incompatibles, donnaient des résultats presque comparables concernant la vitesse de l'expansion supposée de l'univers. L'hypothèse de l'expansion serait ainsi confirmée. Cependant aujourd'hui, la cosmologiste Wendy Freedman, en utilisant une autre méthode que les deux méthodes classiques, annonce avoir observé une vitesse d'expansion de l'univers ne coïncidant pas exactement avec la constante de Hubble telle qu'observée précédemment. Certains se demandent si des hypothèses concernant la raison encore mystérieuse de ces différences dans la mesure de la constante de Hubble ne pourraient pas conduire à éclaircir d'autres mystères concernant notamment l'énergie noire et la matière noire.
Le cerveau humain actuel, fut-ce celui des scientifiques, paraît toujours incapable de comprendre l'univers. Mais les optimistes diront qu'il s'en rapproche.
Référence
12 juillet 2019, Wendy Freedman. The Carnegie-Chicago Hubble Program. VIII. An Independent Determination of the Hubble Constant Based on the Tip of the Red Giant Branch https://arxiv.org/abs/1907.05922
Abstract
We present a new and independent determination of the local value of the Hubble constant based on a calibration of the Tip of the Red Giant Branch (TRGB) applied to Type Ia supernovae (SNeIa). We find a value of Ho = 69.8 +/- 0.8 (+/-1.1% stat) +/- 1.7 (+/-2.4% sys) km/sec/Mpc. The TRGB method is both precise and accurate, and is parallel to, but independent of the Cepheid distance scale. Our value sits midway in the range defined by the current Hubble tension. It agrees at the 1.2-sigma level with that of the Planck 2018 estimate, and at the 1.7-sigma level with the SHoES measurement of Ho based on the Cepheid distance scale. The TRGB distances have been measured using deep Hubble Space Telescope (HST) Advanced Camera for Surveys (ACS) imaging of galaxy halos. The zero point of the TRGB calibration is set with a distance modulus to the Large Magellanic Cloud of 18.477 +/- 0.004 (stat) +/-0.020 (sys) mag, based on measurement of 20 late-type detached eclipsing binary (DEB) stars, combined with an HST parallax calibration of a 3.6 micron Cepheid Leavitt law based on Spitzer observations. We anchor the TRGB distances to galaxies that extend our measurement into the Hubble flow using the recently completed Carnegie Supernova Project I sample containing about 100 well-observed SNeIa. There are several advantages of halo TRGB distance measurements relative to Cepheid variables: these include low halo reddening, minimal effects of crowding or blending of the photometry, only a shallow (calibrated) sensitivity to metallicity in the I-band, and no need for multiple epochs of observations or concerns of different slopes with period. In addition, the host masses of our TRGB host-galaxy sample are higher on average than the Cepheid sample, better matching the range of host-galaxy masses in the CSP distant sample, and reducing potential systematic effects in the SNeIa measurements.