Certes la France est une puissance moyenne, qui en principe ne pèse guère face aux superpuissances, néanmoins ces mêmes superpuissance lui reconnaissent un rôle important à jouer sur la scène internationale.
En écoutant le discours d'Emmanuel Macron du 25 Avril, elles n'y verront aucune proposition susceptible de les intéresser, tant dans le domaine géopolitique qu'en ce qui concerne les grands programmes d'avenir, en matière scientifique et spatiale notamment. La France y dispose de ressources importantes, en ingénieurs et en chercheurs, que beaucoup de pays plus grands et plus peuplés n'ont pas, et avec lesquels ils seraient heureux de coopérer. De plus, la France, par l'étendue de son domaine maritime et de son influence diplomatique, peut jouer un rôle non négligeable de rééquilibrage entre les grandes puissances.
Enfin, l'ensemble des pays européens, même l'Allemagne et la Grande-Bretagne, surveillent avec attention le rôle qu'avec un peu d'ambition elle pourrait jouer concernant l'avenir, non seulement de l'Union européenne, mais plus généralement de l'ensemble du continent et de ses dépendances.
Rien de tout cela n'a retenu l'attention d'Emmanuel Macron. Il a fait une allusion au changement climatique et au rôle que pourrait jouer la France pour faciliter l'adaptation que celui-ci impose. Mais nul n'a retenu, sauf erreur, ce qu'il voudrait proposer concernant ce rôle.
L'ensemble de ses deux heures d'intervention, suivi de l'heure de réponses aux questions, s'est borné à tenter de répondre aux demandes ou exigences des citoyens telles qu'elles pourraient être retenues du Grand Débat qu'il avait institué. Mais là encore, il a volontairement ignoré tout ce qui pouvait introduire un peu de démocratie et de participation dans la vie politique. Il s'est borné à répéter, comme il l'avait d'ailleurs annoncé, qu'il ne changerait rien d'essentiel au programme qu'il s'était donné.
Ceux qui espéraient un peu d'ouverture, non pas vers le socialisme, mais vers un Etat dans lequel la puissance publique s'efforcerait de réduire la domination des multinationales financières, en ont été pour leurs frais. Il a énuméré une liste de petites actions, dont on aura peine à tirer un sens général, tellement cette liste était confuse. Quant à dire qu'il comptait faire appel à une centaines de responsables « tirés au sort » pour traiter des problèmes les plus urgents, la puérilité de cette approche fera sourire, quand elle ne provoquera pas l'inquiétude.
Emmanuel Macron a provoqué l'admiration de tous ses auditeurs par sa capacité physique à tenir la scène pendant trois heures d'affilée sans marquer de fatigue apparente. Mais leur admiration se limitera à cela.