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Billet de blog 27 août 2012

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Applications scientifiques: peu d'argent requis, beaucoup de bénéfices et d'emplois

Nous sommes de ceux qui nous désespérons, au sens propre, de voir que l'actuel gouvernement français laisse passer les mois sans envisager de promouvoir quelques unes des applications scientifiques qui pourraient donner à notre pays, et à l'Europe en parallèle, les gains de productivité et d'emplois que l'on recherche désespérément.

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Nous sommes de ceux qui nous désespérons, au sens propre, de voir que l'actuel gouvernement français laisse passer les mois sans envisager de promouvoir quelques unes des applications scientifiques qui pourraient donner à notre pays, et à l'Europe en parallèle, les gains de productivité et d'emplois que l'on recherche désespérément. Les têtes pensantes et militantes préfèrent à la place discuter de l'avenir des gaz de schistes et autres machines à détruire l'environnement au profit de quelques multinationales.


Mais de quelles applications scientifiques parlez vous, diront nos lecteurs. Il suffit d'ouvrir n'importe quelle revue scientifique pour en identifier un grand nombre. Certes, il faudra un peu d'argent et de procédures intelligentes pour encourager de tels investissements, mais les coûts en seraient minimes au regard des retombées. Donnons deux exemples, tirés du dernier numéro de la revue britannique NewScientist (25 août 2012). Ils sont très différents, c'est pourquoi nous les mentionnons.


Le premier concerne la fabrication de biocarburants à partir du recyclage biologique des eaux usées. Le thème a été souvent évoqué, mais aucun solution à grande échelle n'a encore été mise en oeuvre, essentiellement, dirions-nous par manque d'intérêt politique, face aux lobbies de l'énergie traditionnelle. Un certain Jonathan Trent de l'Université d'océanographie Scripps à San Diego, Californie, propose de généraliser un processus faisant appel à des algues, dans un mélange d'eaux usées et d'eaux marines ou fluvialesss, qu'il a nommé OMEGA (Offshore Membrane Enclosures for Growing Algae). Les bénéfices, pour des investissements modestes, pourraient être considérables. La Nasa s 'y intéresse (http://lunarscience.nasa.gov/articles/omega/). Pourquoi pas la France? Poser la question est y répondre. Nous n'aurons pas la méchanceté de commenter. 


Un autre domaine, que nous avons choisi très différent, est celui des microsatellites dits Cubesats (http://en.wikipedia.org/wiki/CubeSat ).

Il s'agit de concevoir des engins de quelques kilos susceptibles de nombreuses applications spatiales, en orbite basse voire sur des planètes telles que la Lune ou Mars. Ces satellites profitent de capacités disponibles dans les grands lanceurs. Certes, les réaliser et les mettre en oeuvre n'est pas à la portée du premier venu, mais des universités où même des lycées techniques ont déjà investi dans ce secteur, y compris marginalement en France. Les retombées, là encore, pourraient être multiples, et les coûts, en proportion, infimes.

Mais qui en a entendu parler, à l'heure où le robot Curiosity monopolise l'attention? Quel ministre de la recherche ou du redressement industriel s'y intéresse ?

Si la France disparaît des radars de la société scientifique, elle n'aura qu'à s'en prendre à elle-même

Jean-Paul Baquiast, Christophe Jacquemin, 27/08/2012

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