Quelques jours après cette date, le bombardement et ses auteurs possibles ne sont plus d'actualité. La question n'intéresse désormais personne dans le monde, principalement du fait que la hausse des prix du pétrole en ayant résulté a été très vite amortie, sans beaucoup de conséquences sur l'économie mondiale. L'opposition yéménite représentée par les « rebelles Houthis » l'avait revendiqué, mais sans convaincre, vu les missiles sophistiqués ayant été utilisés.
Il serait cependant intéressant de connaître les responsables de ce bombardement, responsables à qui il aurait profité. Les différentes hypothèses à ce jour ont tourné court, faute de preuves convaincantes. L'Iran a été accusée en premier lieu, notamment par Washington, mais on ne voit pas pourquoi Téhéran aurait décidé d'engager un conflit militaire avec les Américains, qui pourrait être désastreux pour l'Iran. On a dit que la Russie aurait pu souhaiter affaiblir un concurrent dangereux pour elle dans le domaine de la production de pétrole. Mais l'expérience a montré que l'économie russe était relativement prospère en dehors des exportations de pétrole. Pourquoi Moscou courrait-il le risque politique de paraître encourager le terrorisme au Moyen-Orient ?
Il en est de même des Etats-Unis. Certes la baisse de la production de pétrole saoudien favoriserait ses propres exportations de gaz et de pétrole qui ne sont pas très prospères. Mais comme la Russie, les Etats-Unis ne souhaitent pas être suspectés d'encourager une forme de terrorisme qu'en principe ils continuent à combattre, notamment au Moyen-Orient.
En fait, il apparaît aujourd'hui que les responsables du bombardement seraient bien les rebelles Houthis. Ils peuvent se procurer facilement les drones utilisés, désormais si l'on peut dire quasi en vente libre sur le marché. Les industriels et intérêts politiques candidats pour leur en fournir ne manquent pas. Or seuls les Houthis ont intérêt à affaiblir l'Arabie Saoudite et mettre en difficulté le Prince Mohammed bin Salman. Celui-ci conduit une guerre contre eux au Yémen, laquelle provoque indirectement des milliers de morts résultant des famines ainsi provoquées.
Les services de renseignement mondiaux savent certainement ce qu'il en est à ce sujet, mais selon leur habitude, ils ne communiquent pas.